Césarienne : témoignage et appel à témoin

Mystsuki, du blog Et ils vécurent heureux, a lancé il y a quelques semaines un appel à témoignages sur la césarienne, qu’elle ait été programmée ou décidée dans l’urgence. Pour l’instant, je apparemment suis la seule à avoir répondu, et vous pouvez lire mon compte-rendu ici.

Alors si certaines parmi mes lectrices ont envie de témoignez, n’hésitez pas. Oui, je pense à toi, multiplemum, à toi, amie qui vient d’avoir un petit bout dans des circonstances assez similaires aux miennes, ou à toi, planquée derrière ton écran. Vous pouvez faire confiance à Mystsuki (je la connais en vrai), et c’est vous qui choisissez ce dont vous voulez parler.

A vos claviers !

2 thoughts on “Césarienne : témoignage et appel à témoin”

  1. Comme il s’agissait de jumelles, le médecin était certain que le travail se lancerait de lui-même et que je n’atteindrais pas le neuvième mois. Mais, en raison de la possibilité de calcification précoce des placentas, nous avons fixé une date-butoir à partir de laquelle si j’étais toujours 3 en 1 à ce moment-là, il y aurait un déclenchement… Ce fut une bataille de marchands de tapis, avec un médecin très sûr de lui qui n’entendait pas ma crainte de la prématurité (et qui avait d’ailleurs été odieux pendant son suivi, bref…), la date fut choisie tout en gardant à l’esprit que je pouvais accoucher bien avant.
    Le jour dit, je suis arrivée fraîche comme une rose (bon, anxieuse quand même), mais il n’y avait pas le moindre travail à l’horizon, j’étais pourtant à 38SA + 3, les bébés étaient estimées à plus de 3kilos chacune, mais … rien!
    J’ai pris la douche à la bétadine, puis on a commencé la perfusion pour démarrer le travail. Au début, c’était largement supportable, j’avais juste super-faim, mais le travail n’avançait pas assez vite, aussi on a doublé la dose dans la perfusion et on a rompu la poche de celle qui serait mon aînée.
    Le seul point moins sympathique c’était le nombre de personnes rentrant dans la salle pour venir mater mon intimité, les uns après les autres, à tel point que je me suis demandée si je n’allais pas mettre en place un système de tickets, ou que je n’allais pas poser ma casquette par terre, genre “pour voir, c’est un euro”… Le summum a été un groupe d’internes (au bas mot, une douzaine) au moment du déjeuner!
    Puis les contractions sont devenues douloureuses, mais mes filles ne descendaient toujours pas, ce qui n’avait rien d’étonnant: comme je devais en permanence porter deux capteurs (un pour chaque coeur), j’étais donc immobilisée allongée sur la table, pas moyen de seulement me lever pour marcher et aider le travail!
    La péridurale a été vécue comme un soulagement énorme, enfin le travail avançait au niveau du col, mais pas pour la descente!
    Ce fut le moment de pousser (dilatation maximale), mais elles ne descendaient toujours pas, aucune n’a réussi à glisser dans mon bassin… Au bout de presque deux heures de “poussez madame!” où j’ai vraiment tout donné, c’est moi qui ai commencé à partir (ben oui, je n’avais rien dans le ventre depuis la veille, on m’avait bien dit d’arriver à jeun!) et à demander à pouvoir rentrer chez moi (la péridurale ne faisait plus suffisamment d’effet, les contractions étaient atroces à cause de la dose de cheval de la perfusion, on avait encore doublé pendant la journée).
    Puis il y a eu le changement d’équipe (on avait commencé à 7h30 du matin, il était 20h), avec un jeune interne un peu paniqué, que j’ai supplié de me délivrer, et en vingt minutes, montre en main, je me suis retrouvée délivrée, apaisée, heureuse…
    J’ai pu voir mon aînée, partie ensuite dans une couveuse (il faut dire qu’elle avait vécu une journée éprouvante!) juste pour sa première nuit, puis la deuxième poche a été rompue et ma cadette est née et j’ai pu l’avoir en peau à peau contre moi les deux heures suivantes…

    La suite a été difficile, car il avait fallu couper des muscles qui avaient travaillé, aussi j’ai cumulé la césarienne en urgence et les courbatures de la voie basse, dur, dur!

    Psychologiquement, j’ai mis du temps à me remettre, j’ai culpabilisé de n’avoir pas demandé du rab pour la date-butoir, de ne pas avoir choisi la césarienne programmée, de ne pas avoir réussi la voie basse, d’avoir laissé mon aînée dans les contractions la journée entière (elle a mis près de trois ans à faire ses nuits, quand sa cadette a mis un mois et demi!)…
    Pour finir, je me suis rappelée que parfois on ne peut pas tout contrôler, que c’était juste pas de chance et que je n’avais pas à culpabiliser… même si j’ai tenté la voie basse pour la troisième afin de me prouver que oui, je pouvais le faire, et je l’ai eue! Malgré un beau morceau de plus de 4 kilos!

    Un accouchement, je pense que c’est comme un marathon sans préparation: c’est épuisant et c’est là que tu vois que tu peux repousser tes limites et t’épater toi-même (moi, ça a été le cas!)…

    Je suis tout à fait d’accord pour que mon témoignage soit publié!
    Bisous à la Crevette, l’Anglais et toi!

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