Tosca

Dimanche après-midi, donc, c’était opéra. Une fois encore, nous avions choisi une oeuvre italienne, quoique beaucoup plus tragique que la précédente.

Rome, 1800. Au milieu des intrigues politiques et au cours de la journée de la bataille de Marengo, Floria Tosca, cantatrice jalouse, va condamner son amant, Mario Cavaradossi, peintre, poussée à la trahison par le chef de la police, Scarpia. Je schématise beaucoup, mais si j’entre dans les détails, on n’est pas rendu.
En fait, comme dans 90% (à vue de nez) des opéras, c’est une histoire tragique qui finit mal. Le happy end, ça fait beaucoup moins vendre.

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L’interprétation est magistrale : Marcela Alvarez en Cavaradossi, Martina Serafin en Tosca et Ludovic Tézier en Scarpia sont remarquables de justesse, de puissance, de nuance et de passion. Qu’il s’agisse d’échanger des serments amoureux à la limite du comique, de pousser des cris de souffrance ou de manifester la colère, tous les chanteurs vivent et font vivre les émotions de leurs personnages.
A ce titre, je salue la performance du deuxième acte, car je pense que mimer la scène où Scarpia tente de violer Tosca doit être extrêmement éprouvante.

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Au-delà de l’argument, il s’agit d’un plaidoyer politique, composé à la fin du 19ème siècle, contre la domination de Rome par l’Eglise et, surtout, pour la république et l’unité italienne. Puccini plante le décor d’une Rome sous domination policière plus ou moins fantasmée, où il fait la part belle aux artistes, dont l’engagement politique les mènera à la perte.
L’interprétation du metteur en scène, qui a choisi de placer une immense croix sur la scène, laquelle écrase ou domine alternativement  l’espace et les personnages, m’a paru un peu lourde (ah, ah). On sent une relecture assez anti-cléricale qui, je pense, n’était pas le propos original de l’oeuvre, mais il y a une part de grandiose comme de dépouillement à laquelle je ne suis pas du tout restée insensible.
Les moments instrumentaux, assez nombreux, sont bien mis en scène, que l’on montre un personnage abîmé en prière, en proie à la panique ou au désespoir.

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Est-ce que je recommande ? Oui, tout à fait. Même si c’est une oeuvre un peu plus exigeante que Le barbier de Séville, elle reste très abordable, dont l’histoire est lisible. Divisée en trois actes séparés par un entracte, elle a le mérite de ne pas lasser. Même si l’ambiance n’est pas à la réjouissance, on ne reste pas de marbre et on vibre au rythme de l’action et de ce déchaînement de passion.
Un bémol néanmoins : à la fin de la représentation, le chef de choeur n’a pas été invité à saluer au même titre que les autres artistes.

Toutes les photos sont tirées du site de l’Opéra de Paris.

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