Chroniques du confinement – Des nouvelles du front (de l’intérieur)

Une bonne partie de mes angoisses a disparu depuis que j’ai trouvé un rythme de croisière pour le travail. Ce n’est ni pratique ni reposant, ce n’est sans doute pas le plus productif, mais je parviens à faire mon quota de pages habituels tout en m’occupant du reste – attention, ce n’est pas un moment Caliméro pour dire que je fais tout et Monsieur rien, c’est juste que Junior n’est pas assez autonome pour se gérer seul et éviter les bêtises. Disons surtout que j’ai appris à lâcher prise sur les temps qui ne sont pas réservés au travail.

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Ce n’est pas facile tous les jours, et tout dépend du degré de saturation des uns et des autres, mais pour l’instant on fait face. Une routine assez lâche s’est mise en place, qui nous permet de conserver des repères – paradoxalement, on ne fait pas tant de choses que cela, mais j’ai parfois l’impression que le temps file à toute allure. Je serai néanmoins ravie de mettre un terme à ce confinement.

Très sincèrement, j’en ai marre d’être coincée entre mes quatre murs, d’autant que cela a forcément une influence sur ma façon de penser, de réfléchir. Et je ressens une espèce de marasme intellectuel qui certes s’éclaircit par moments, mais n’est pas des plus agréables. L’impression que mon cerveau s’englue dans du rien, et que clairement si je ressors de ce confinement encore saine d’esprit, ce sera déjà bien. Je n’aurai pas acquis de nouvelles connaissances, j’aurai peut-être réussi à lire autre chose qu’un Harlequin Azur (ça reste à prouver), j’aurai peut-être découvert d’autres films que Eddie the Eagle et Starship Troopers… mais ça n’ira pas plus loin.

Après une dizaine de jours à tourner en rond, j’ai fini par me rendre à l’évidence: pour tenir le coup, il faut que je me foute la paix. Ce n’est donc pas cette année que je compenserai tous les gâteaux que je prépare et engloutis en me mettant au Pilates, Junior n’apprendra pas l’alphabet avec la méthode Montessori et Mademoiselle ne saura pas écrire pour la rentrée des classes – qu’elle ait lieu en mai ou en septembre – je ne coudrai pas mes masques moi-même… Tout ce qui n’est pas “essentiel” est mis en pause. Il en va de même pour moi.
Par la force des choses, je me suis recentrée sur notre groupe de confinement. J’ai par moment l’impression d’être en train de “larguer les amarres” et de m’éloigner peu à peu des gens, mais sans tristesse ou regret. C’est une simple constatation, d’une évolution somme toute logique compte tenu de l’énergie que me demande la vie quotidienne. Je ne doute pas, une fois cette “drôle de guerre” terminée, de retrouver un mode de fonctionnement normal.

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