Jurassic World

JurassicWorldVingt-deux ans après l’ouverture de Jurassic World, le « plus grand parc à thèmes jamais construit dans l’histoire humaine », les scientifiques aux ordres de Claire Dearing tentent de trouver une nouvelle attraction pour captiver les milliers de visiteurs qui débarquent chaque jour par bateau depuis le Costa Rica. Deux spécimens d’une nouvelle espèce de dinosaure façonnée par la main de l’Homme, Indominus rex, voient ainsi le jour. Mais après avoir tué son binôme, l’un de ces monstres s’échappe et sème la terreur dans le parc…


Quand on sait à quel point je suis trouillarde et à quel point le premier opus de la série m’a foutu les jetons, on peut se demander ce qu’il m’est passé par la tête quand j’ai suggéré à l’Anglais d’aller voir ce film. La réponse tient en un mot : la climatisation. Plus sérieusement, et sans attendre grand-chose du scénario, la bande-annonce m’avait alléchée, et le nouveau Terminator n’était pas à l’affiche de l’UGC que nous fréquentons habituellement.
Sans surprise, le scénario est cousu de fil blanc, et on voit venir gros comme une maison (ou comme un dinosaure, ahahaha) les rebondissements et le dénouement du film (on peut même parier à l’avance sur qui sera le méchant, qui sera le traître et qui se fera bouffer). L’héroïne passe les trois quarts du film à courir en talons aiguilles sans se péter une cheville ni même se faire une ampoule (j’aimerais qu’elle me donne son truc) et le héros est l’homme qui murmure à l’oreille des raptors….

Toutefois, ce film vaut pour deux choses : ses décors et effets spéciaux époustouflants – le parc immense, l’animation des dinosaures… et ses multiples références plus ou moins cachées aux précédents films, et en particulier au premier. C’est sans doute ce qui m’a le plus plu, cela m’a fait rire – et rappelé combien j’étais vieille, aussi.
Car il y a une chose, peut-être plus dérangeante : à aucun moment je n’ai eu peur. C’était comme si, moi-même, je me trouvais au cœur d’une attraction géante dont je savais que tout serait dissipé dès les lumières rallumées. Et du coup… soit le suspense a pris un sale coup dans l’aile, soit je suis vraiment trop âgée pour les blockbusters estivaux.

Mad Max : Fury Road

MadMax4Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d’un véhicule militaire piloté par l’Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s’est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…


J’hésitais à aller voir ce film, à la fois parce que la violence me crispe beaucoup plus depuis la naissance de la Crevette (appelez-moi bisounours) et parce que j’avais entendu de très bonnes et de très mauvaises critiques, et que j’étais un peu dubitative.
Pourtant, j’ai vraiment pris mon pied devant ce film. Comme les précédents opus (je n’ai pas vu le troisième, je l’avoue), et sans doute encore plus, l’histoire est dopée à la violence, à la vitesse et aux cascades invraisemblables. Certes, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard – en même temps c’est pas forcément ce qu’on demande à ce genre de film – mais le rythme est haletant, et il existe quelques bonnes idées. J’ai adoré le personnage Furiosa (sublime Charlize Theron) qui, en VO sous-titrée, a conservé son titre d’imperator (général en chef) et non “impératrice” comme je l’ai entendu en VF (arrrg). L’univers complètement barré de George Miller est effarant, effrayant et profondément chaotique, mais on plonge la tête la première.
J’ai néanmoins quelques regrets. Comme le disait mon amie Isa dans sa chronique au vitriol, les jeunes filles – qui m’ont semblé faire écho à celles de Pique-nique à Hanging Rock, classique du cinéma australien – n’ont pas une seule seconde l’idée de s’habiller de façon pratique / d’enfiler des chaussures / de nouer leurs lacets. Le réalisateur pose également une ambiance spirituelle qui n’est malheureusement pas suffisamment détaillée ou exploitée, et j’espère qu’on en saura plus dans une éventuelle version longue. Et j’ai trouvé la fin trop optimiste (oui, moi je dis ça).
Mais j’aurais plutôt tendance à vous le conseiller, du moment que vous n’êtes pas allergique à la violence et aux voitures.

Les jardins du roi

Souhaitant profiter d’une de nos rares soirées à deux, Monsieur et moi sommes allés au cinéma hier soir. Après Avengers, j’avais proposé Les jardins du roi : Alan Rickman et Kate Winslet dans un film en costumes qui parlerait de Versailles, ça ne pouvait pas être mauvais. Nous avions tort. C’était pire.

jardins du roiAu XVIIème siècle, Louis XIV ordonne à son jardinier royal, André Le Nôtre, d’y créer un véritable Eden. Recherchant l’originalité, Le Nôtre fait appel à Sabine de Barra en vue de la création de la salle de bal extérieure. Mais l’audacieuse architecte paysagiste va vite apprendre qu’à la cour, le talent ne suffit pas et qu’il faut aussi savoir naviguer dans ses intrigues. Et tandis que son prestige grandit, elle se sent de plus en plus attirée par Le Nôtre…


Par où commencer ? Par la scène d’introduction, peut-être : en 1682, à Paris, dans la chambre d’un hôtel particulier bourgeois, semble-t-il, Louis XIV est réveillé par ses enfants, notamment son fils qui lui annonce qu’il a souillé sa chemise (je vous jure que je n’invente rien). Bon. Petit rappel : en 1682, Louis XIV a 44 ans et n’a plus qu’un enfant légitime, le Grand Dauphin, déjà adulte. Mais c’est un parti pris, soit.
Les incohérences temporelles s’enchaînent : le Roi-Soleil réside au Louvre, en plein cœur de Paris (il est de notoriété publique qu’il n’aimait pas la ville et que la cour était itinérante), dans des appartements à la déco 17è-18è, Marie-Thérèse d’Autriche (la reine) meurt un an trop tôt, André Le Nôtre est un jeune premier (il a 70 ans à l’époque…). Les plus grands dignitaires de la cour s’interpellent quasiment en se tapant dans le dos, la princesse Palatine (belle-soeur du roi) se fait appeler “Palatine” et non “Madame”, cette dernière entretient d’ailleurs une relation très amicale avec Mme de Montespan (alors qu’elles ne pouvaient pas s’encadrer et que, quand le fils de la Palatine a annoncé qu’il acceptait d’épouser la fille bâtarde de Louis XIV et la Montespan, elle lui a retourné une gifle en pleine galerie des glaces)… J’en passe.
Mais on va encore dire que je suis une history geek, que je raffine et qu’en faisant abstraction de mon foutu oeil critique, on peut passer un bon moment.

LES JARDINS DU ROI PHOTO4Même pas. Déjà, le scénario est tellement évident et cousu de fil blanc qu’au bout de cinq minutes on a pigé le moindre rebondissement. En fait, si vous avez vu la bande-annonce, vous avez vu le film.
On se dit qu’on va explorer des thèmes comme la place de la femme dans la société du 17è siècle, la lutte de l’héroïne pour s’imposer dans un univers d’hommes où il est évident qu’on la méprise, le rapport de l’être humain à la nature qu’il admire tout en voulant la domestiquer, la vie à la cour où il faut concilier exigences royales et réalités matérielles. Oui, mais non.

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Qu’à cela ne tienne, on se plongera dans une belle histoire d’amour. Ou pas. Ainsi, on sent que tout le monde pousse Le Nôtre et Sabine dans les bras l’un de l’autre mais qu’eux-mêmes ne savent pas trop quoi faire. La scène où ils passent enfin à l’acte doit être la scène de cul la plus emmerdante que j’aie vue au cinéma. Les éventuelles difficultés (Le Nôtre est marié, mine de rien) sont évacuées d’un claquement de doigt, le deuil de l’héroïne, qui la poursuit depuis plus d’1h30, est réglé en quelques plans…

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Il y a de l’intrigue, alors ? Une histoire de jalousie entre la légitime et la maîtresse, d’ambitions adverses peut-être ? Euh… Oui, vaguement. Mais c’est tellement mal introduit et avec un deus ex machina (moi quand je sabote un chantier, j’oublie toujours mon gant si reconnaissable sur les lieux du crime…) tellement téléphoné que c’en est risible.
En outre, les répliques tombent à plat, le scénario lance des pistes sans les explorer ou en te disant “c’est comme ça” (les acteurs ont l’air de se comprendre à demi-mot mais toi, non), la fin est bâclée et invraisemblable (tu viens de danser avec le roi qui vient de te féliciter pour l’oeuvre de ta vie, mais tu te barres dans les bois), le montage est dépourvu d’imagination (voire carrément scolaire).

Non mais sérieusement ?
Non mais sérieusement ?

Mais le pire… Le pire, ce sont les costumes. Je pense qu’il faudrait pendre le responsable de cette débâcle absolue.
Je m’explique : compte tenu de la mode assez peu flatteuse, surtout pour les hommes dans les années 1680 (la rhingrave n’a jamais avantagé personne, je pense), les costumiers choisissent généralement d’habiller les personnages à la mode de 1700 parce que c’est plus seyant. Soit. C’est un parti pris tout à fait compréhensible vu que les esthétiques évoluent nettement et que le rendu nous perturberait sans doute trop pour nous intéresser à l’histoire.
Mais là, le souci, c’est qu’on trouve des éléments allant de la Renaissance au 19ème siècle ! A un moment donné, Palatine se balade en chausses et pourpoint (pourquoi ?) à la mode de Henri III (en gros : culotte très bouffante et très courte rembourrée de crin). L’instant d’après, l’épouse de Le Nôtre porte une robe qui paraît montée sur un vertugadin (Renaissance) mais ornée de perles à la façon d’une robe de soirée Belle Epoque. Il n’y a pas deux tenues raccord, je passe sur les laçages dans le dos bien visibles, les tenues où la jupe et le corsage ont du jeu et laissent voir un espace de plusieurs centimètres, les corsets portés sur les robes, les coiffures invraisemblables (Kate Winslet se balade tête nue en pleine rue, ça ne dérange personne, puis elle arbore une horreur 1910).
La note finale vient des tissus : si les actrices font l’effort de porter des corsets (alléluïa), leurs robes sont taillées dans des étoffes de mauvaise qualité qui plissent ou font ressortir les détails de leurs sous-vêtements. Les motifs choisis sont particulièrement hideux, tendance rideau de grand-mère (Le Nôtre porte même un ensemble veste et gilet à motifs géométriques…), on trouve des rayures et des carreaux partout (motifs qui n’apparaîtront qu’un voire deux siècles plus tard), tout fait toc. Même Alan Rickman, censé incarner Louis XIV, porte une veste et un gilet mal taillés !

Arrêtez-moi si je dis une connerie, mais ceci est un corset 18ème
Arrêtez-moi si je dis une connerie, mais ceci est un corset 18ème

Au final, c’est un désastre, et je me suis excusée à de multiples reprises d’y avoir emmené l’Anglais. Nous avons failli partir au bout d’une demi-heure, malheureusement un couple s’était installé entre nous et la sortie. Comme lors de la scène de l’orage, le film prend l’eau de toutes parts, et le spectateur avec.
Plutôt que de payer le billet, offrez-vous une place pour admirer les Grandes Eaux musicales de Versailles. Vous pourrez même admirer le fameux bosquet de la salle de bal.

Avengers 2 : Age of Ultron

Jeudi dernier – oui, ça commence à dater – l’Anglais et moi sommes allés au cinéma. J’étais un peu fiévreuse, un peu patraque, mais vu comme ces occasions de sortie sont rares, nous avons décidé d’en profiter et d’aller voir le dernier film de super-héros à la mode.

avengers-2-age-of-ultronAlors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine. Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…


Par où commencer ? Le film est long (2h20) et gagnerait à être raccourci, en particulier les scènes de baston interminables et inutiles. En outre, la caméra affolée qui suit le personnage pour rentabiliser au maximum le tarif de la version 3D peut vite donner mal à la tête et/ou au coeur. Par moments, les effets spéciaux sont tellement présents qu’on les distingue à l’oeil nu sur grand écran (je ne vous raconte pas ce que ça va donner sur une télé HD, on aura l’impression d’être dans une cinématique de jeu vidéo…).
Mais bon, après tout, c’est pour ça qu’on vient, et si ce n’est pas ma tasse de thé, tant pis pour moi.

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En revanche, plusieurs choses m’ont prodigieusement agacée. Tout d’abord, le scénario est complètement inepte : les personnages (en particulier Tony Stark que j’apprécie en général beaucoup pour le côté cabotin de Robert Downey Jr.) passent leur temps à enchaîner les décisions stupides ou absurdes, et les rebondissements sont à la fois ultra-prévisibles et à la limite du foutage de gueule. Que l’histoire soit cousue de fil blanc, soit. Que l’ensemble tienne avec de grosses ficelles, à la rigueur. Mais là, ce ne sont plus des ficelles mais des câbles en acier…

Autre point qui m’a fait grincer des dents : une bonne partie de l’action est censée se déroulée en Europe centrale/de l’est, d’où sont originaires les deux nouveaux méchants. Donc, naturellement, ceux-ci, bien qu’incarnés par des acteurs américains, roulent les r à chaque phrase (on se croirait dans un vieux James Bond – pourquoi ne pas recruter des acteurs bulgares, hongrois ou autre ? hein ?). En plus, pour les costumiers, qui dit Europe de l’est dit pays sous-développé, donc tout le monde est habillé dans le style années 90s. Je vous jure. Entre les cheveux aux pointes platine ébouriffées + vieux jogging et la combo robe + pendentifs longs + cheveux qui dégoulinent + maquillage pseudo-gothique, on s’y croirait ! Avant même de m’apercevoir que le film était réalisé par Joss Whedon, je me suis dit que Scarlet Witch ressemblait quand même beaucoup à Charisma Carpenter dans Buffy (et l’actrice joue comme un pied, mais ceci est une autre histoire).

Non mais sérieux ?
Non mais sérieux ?

Mais au final, ce qui m’a le plus agacée, c’est le sexisme ambiant. Déjà, les deux principaux personnages féminins sont gratifiés de décolletés fort suggestifs (c’est pas neuf mais ça me tape sur les nerfs) et mis en scène dans des postures invraisemblables (rappelez-vous the Hawkeye initiative). Ensuite, la remplaçante de l’agent Coulson, au lieu de se comporter comme ce dernier, a plutôt un rôle d’assistante/secrétaire de Stark, vu que Pepper Potts est désormais trop occupée à diriger le monde (du coup, on ne la voit pas). Mais, surtout (et là je reconnais que j’ai mis du temps à réagir), lors d’une scène de drague entre Black Widow et Hulk (cherchez pas), celle-ci avoue qu’elle est aussi un monstre car elle “ne peut pas avoir d’enfant”. Je… Pardon ? J’adore être mère (enfin, ça dépend des jours) mais jamais je n’irai traiter une femme qui ne peut/veut pas avoir d’enfant de monstre ! Bref.

Bien entendu, je me gratte toujours le dos dans cette position (et je n'attrape jamais mal à la gorge même dans la neige)
Bien entendu, je me gratte toujours le dos dans cette position (et je n’attrape jamais mal à la gorge même dans la neige)

Le pire c’est que, au final, je n’ai pas passé un mauvais moment (enfin, la deuxième heure, si, parce la fièvre remontait). Ca m’a vidé la tête et j’ai rigolé aux blagues quand il fallait, et je suis quasiment certaine que j’irai voir la suite. Mais je dois être désormais trop vieille et/ou trop critique pour apprécier pleinement ce genre de divertissement.

Imitation game

The-Imitation-Game1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.
Entouré d’autres mathématiciens et cryptographes, comme Joan Clarke et Hugh Alexander, il va créer une machine qui permettra non seulement de casser le code, mais qui servira de base aux ordinateurs actuels.


J’ai beaucoup aimé ce film. L’interprétation de Benedict Cumberbatch est stupéfiante, et justifie à elle seule le prix du billet, d’autant qu’il est bien épaulé par les seconds rôles. L’histoire est prenante, la narration intéressante, mêlant différents moments-clés de l’existence du héros, ainsi que quelques extraits sonores et vidéo d’époque. En filigrane, la peinture
Toutefois, la sur-dramatisation m’a un peu agacée : le militaire totalement contre la méthode de travail, la solution qui tombe à la dernière minute, la romance (exagérée) entre le héros et Keira Knightley (qui joue toujours de la même manière, quel que soit le film…). De plus, si l’interprétation est excellente, il n’est pas prouvé qu’Alan Turing avait un comportement aussi asocial, à la limite de l’autisme.
Quoi qu’il en soit, si vous avez envie de voir un bon film sans prise de tête, je recommande celui-ci.

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Tournage dans un jardin anglais

CockandbullEngagé pour interpréter le héros de l’adaptation cinématographique prétendue impossible du chef-d’oeuvre de la littérature anglaise du XVIIIe siècle, La Vie et les opinions de Tristram Shandy, Steve Coogan nous présente dans le style très direct du roman-fleuve les personnages du film. Lui-même tout d’abord, Tristram Shandy, héros et grand organisateur de cette “histoire sans queue ni tête”, sa mère tant aimée, Elizabeth, alors qu’elle va accoucher de lui, son père Walter, un intellectuel quelque peu névrotique, son oncle Toby et le caporal Trim qui s’affairent à reconstituer la bataille de Namur dans les jardins du château…


Je suis allée voir ce film à sa sortie je ne sais plus trop pour quelle raison, mais sans doute attirée par les costumes et le fait que c’était l’été à Paris. J’avais adoré, l’Anglais aussi, et j’ai fini par m’offrir le DVD il y a quelques semaines.
A cette occasion, j’ai été ravie de constater que rien n’avait changé : l’humour opère toujours, le casting est toujours aussi vivant. Le film passe sans cesse de l’histoire de Tristram Shandy à celle de l’acteur qui l’interprète – la scène d’ouverture, où les deux acteurs principaux, au maquillage, se prennent la tête pour savoir lequel est la plus grosse star est assez géniale – offrant une mise en abîme très drôle. On nous raconte un peu la vie de Tristram Shandy et beaucoup celle de Steve Coogan, qui doit jongler avec l’arrivée impromptue de sa petite amie et de leur bébé, la présence de l’assistante de plateau pour laquelle il a un faible, ses co-stars qui veulent lui piquer la tête d’affiche et les aléas de tournage.
Une scène m’a encore plus fait rire que les autres, sans doute parce que je l’ai trouvée très parlante. Afin de filmer la batailler de Namur, l’équipe fait appel à un groupe de reconstituteurs dont le chef est interprété par… Arthur Weasley. Entre grandes tirades sur les batailles cinématographiques et idées plus ou moins farfelues pour le tournage, j’en avais les larmes aux yeux de rire.

Il reste toutefois un mystère à éclaircir : l’Anglais et moi avons vu ce film à sa sortie au cinéma. Monsieur était persuadé de l’avoir vu avec moi, mais… nous ne nous connaissions pas encore. Que s’est-il donc passé ?

Astérix et Obélix : le domaine des dieux

Fin décembre, par un miracle comme seul Noël sait en produire, l’Anglais et moi avons pu nous rendre au cinéma, abandonnant la Crevette aux soins de ses grands-parents. Compte tenu du fait que nous étions épuisés et d’humeur folâtre, notre choix s’est porté sur le dernier “dessin animé” issu de la franchise Astérix.

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Après plusieurs tentatives pour soumettre les Gaulois, César décide de “faire venir Rome jusqu’à eux”. Conseillé par un jeune architecte, Anglégus, il ordonne la construction du Domaine des Dieux, sorte d’immense quartier résidentiel “à la romaine”, juste à côté du petit village que nous connaissons bien. En dépit des premiers échecs, les Romains s’entêtent et parviennent à inaugurer le premier immeuble d’habitation, bientôt peuplé par de “sympathiques gagnants”. L’influence des Romains croît de jour en jour, au grand dam d’Astérix…

asterix-et-le-domaine-des-dieux-affiche-542c1eaf4117bSi vous avez lu la BD, la trame est à peu près la même, avec tout de même certains ajouts qui permettent de densifier l’histoire et d’en faire un film d’1h30. Certains personnages sont devenus un peu plus sympathiques, d’autres ont été étoffés, mais on retrouve vraiment les éléments d’origine.
Mais alors, est-ce qu’on rit ? Oui. On rit beaucoup, le comique des albums est toujours là, rafraîchi par l’humour propre à Alexandre Astier. Le film est en outre servi par un excellent casting d’acteurs chargés de doubler les personnages. Si l’on retrouve Roger Carel, éternelle voix d’Astérix (dont c’était apparemment le dernier travail, snif), on reconnaîtra également Lionel Astier (Cétautomatix), Lorant Deutsch (Anglégus) ou Alexandre Astier (le centurion romain). Certains passages sont excellents : les scènes de combat sur fond de musique classiques (qui évoquent clairement le rideau fleuri qui apparaissait parfois lors de certaines batailles “trop violentes”), la séquence rythmée par “Sara perche’ ti amo” (mais si, vous connaissez cette chanson), la course-poursuite avec le sanglier…

Franchement, c’est un bon moment, dans la lignée des Astérix qui rythmaient nos vacances de Noël tous les ans. La nostalgie fonctionne, aussi bien que le “sang neuf” apporté par Astier, et l’alchimie est réussie. Je pense que ce film sera bientôt un nouveau classique de fin d’année !

X-Men : Days of future past

Quand on est jeune parent, on a un peu tendance à remiser sa vie culturelle et sociale au placard. Autant il est possible de faire quelques incursions chez les amis, voire d’arpenter une exposition, autant aller au cinéma est carrément prohibé. Grâce à l’intervention de ma mère, nous avons toutefois réussi à nous faire une toile hier soir, pendant que la Crevette s’ingéniait à lui vriller les tympans.
A l’origine, je militais pour le dernier Ken Loach ou le dernier Ghibli (celui sur la légende du coupeur de bambous, pas celui dont on nous a rebattu les oreilles en février dernier), mais quand nous avons découvert que le dernier X-Men (à peine 10 semaines au compteur) était encore à l’affiche, nous n’avons pas hésité. C’était parfait pour une soirée sympa à ne surtout pas réfléchir.

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Dans un futur plus ou moins proche, fait de destruction, de poussière et de néons violets (je n’invente rien), les mutants sont pourchassés et éliminés sans pitié par d’énormes robots capables de s’adapter à leurs pouvoirs. Devant la gravité de la situation, le professeur X et Magnéto, désormais réunis dans la lutte pour leur survie, décident de renvoyer l’esprit de Wolverine dans le corps de celui-ci cinquante ans plus tôt… en 1973.

Voilà le point de départ de ce film, censé établir un trait d’union entre les deux franchises, et permettre un passage de témoin d’une génération d’acteurs à l’autre. Bien entendu, tout cela est prétexte à un casting de folie (Michael Fassbender, Peter Dinklage, Patrick Stewart, Halle Berry, et j’en passe…) et à de très gros effets spéciaux.
Pour tout vous dire, j’ai plutôt bien aimé ce film. Outre l’effet “vacances, j’oublie tout” du scénario pas trop compliqué, il y avait de l’humour, de l’action, des beaux mecs, quelques clins d’oeil bien sentis aux autres films de la saga… L’idéal pour une soirée d’été.
Bien sûr, ce n’est pas un film parfait, mais je trouve quand même que ça retombe plutôt bien sur ses pattes (à l’exception de l’entêtement de Magneto à la fin que je trouve irrationnel, mais bon, il faut bien une scène de grosse tension pour conclure). J’ai passé un très bon moment en compagnie de tous ces personnages que j’ai appris à aimer au fil des épisodes, et tout cela m’a donné envie de revoir l’intégralité des films pour me remettre dans l’ambiance.

Arrietty

Après une résurrection difficile, j’ai de quoi nourrir ce blog quelques jours, alors profitons-en. Dimanche soir, petite séance ciné avec les membres de KMO (l’un des deux groupes de l’Anglais si vous avez suivi). Après moult débats et malédictions à l’encontre de la 3D (qui nous pourrit toutes nos séances maintenant), notre choix s’est porté sur le dernier opus du Studio Ghibli.

Ghibli, en France, après Totoro et Princesse Mononoke, y’a plus besoin de décrire, tout le monde connaît. Que celui qui n’a jamais eu de bestiole en peluche estampillée “Made in China” me jette la première pierre (pas trop fort, sinon le prochain article se fera attendre). Malheureusement pour moi, vu nos possibilités horaires, nous sommes allés le voir en français. Bon, certes, c’est un dessin animé, donc on dira que c’est moins grave. Mais quand même. N’oublions pas que c’est quasiment ma dernière possibilité d’écouter du japonais et de me la péter alors que je suis en désintox en crise de flemme.
Bref. Arrietty appartient à une espèce distincte des humains : les chapardeurs. Elle vit avec son père et sa mère dans une maison faite de bric et de broc, souvent d’éléments volés aux humains, dans les fondations d’une vaste maison de campagne. Précisons au passage qu’Arrietty doit faire entre 5 et 10cm de haut. Le soir de son premier chapardage avec son père, Arrietty est surprise par un jeune garçon humain, alors qu’elle ne doit surtout pas être aperçue. Une relation un peu étrange et réticente commence à se nouer entre eux.

Bon, inutile vous faire languir, je pense que vous connaissez (ou soupçonnez) la fin, à base de bon sentiments, de décor magnifiques et de musique envoûtante. Le Studio Ghibli signe encore une jolie ode à la nature, à la tolérance et à la vie. Bien sûr, on peut être déçu du propos simpliste, mais il ne faut pas perdre de vue que ces films sont destinés à un public enfantin au Japon, contrairement à Shrek, par exemple.
A propos de la musique – j’y reviens parce qu’on m’a un peu bassinée sur ce thème – je dois reconnaître que Cécile Corbel illustre très bien l’histoire, qu’elle chante ou joue de la harpe. En revanche, j’ai été déçue de n’entendre que les versions anglaise et française des chansons, et pas la version en japonais (puisqu’on n’a pas arrêté de nous raconter qu’elle les avait apprises en phonétique). En tout cas, c’est très sympathique.

The Town

Hier, l’Anglais et moi avons repris le chemin des salles obscures. Parce qu’on a beau dire, en ce moment, c’est plutôt week-end sur canapé que grand frisson sur grand écran. Après un long débat entre Wall Street 2 et The Town, nous nous sommes décidés pour le second, et nous n’avons pas été déçus.

The Town, c’est le quartier de Charlestown, à Boston, qui passe pour être un nid de criminels de tout poil. Parmi ceux-ci, les membres d’un groupe spécialisé dans les attaques à main armée contre les fourgons blindés et les banques, lors d’opérations extrêmement préparées. Lors de l’une de ces attaques, les malfaiteurs prennent un otage, et la mécanique bien huilée semble alors s’enrayer…

Comme je sais qu’il y a certains cinéphiles, j’essaie d’en dire le moins possible. Tout ce que je savais en y allant, c’est que le film passait pour être très violent (honnêtement, on a vu pire), et très bien construit (à raison). Autant je n’aime pas trop Ben Affleck en tant qu’acteur, mais il faut lui reconnaître un véritable sens de l’image, une mise en scène très dynamique sans sentir pour autant le gros blockbuster, une véritable sensibilité, notamment avec la lumière, le tout au service d’un scénario bien ficelé.
Un vrai bon moment de polar, qui est aussi une découverte de la communauté irlandaise de Boston. A noter, l’apparition de Blake Lively, une des Gossip girls, à contre-emploi et pourtant très convaincante. Je ne peux que recommander.