Le musée Gustave Moreau

Samedi matin, je suis allée avec Ioionette et Miss CoCo (re)visiter le musée Gustave Moreau. Si je précise “re”, c’est parce que, si mes calculs sont exacts, je m’y suis déjà rendue une fois… il y a un peu plus de 22 ans. Oui.
Pourquoi ça ? Parce que cette année-là, j’étais scolarisée dans une école du 9ème arrondissement, dont dépend le musée, et que j’ai eu droit à une visite avec ma classe. Si je n’ai aucun souvenir des explications, je gardais l’image très nette d’un tableau – Promethée enchaîné se faisant dévorer le foie par un aigle – et rétrospectivement, je me demande si c’était une bonne idée de faire faire une visite pareille à des gamins d’à peine 10 ans..

Prométhée
Prométhée

A la fin de sa vie, Gustave Moreau, qui n’avait pas d’héritiers, a organisé son hôtel particulier en atelier-musée, choisissant l’accrochage et les oeuvres exposées. Je n’en suis pas certaine, mais je pense que rien n’a bougé depuis plus d’un siècle.

La façade de l'hôtel
La façade de l’hôtel

Vu que le rez-de-chaussée est dévolu à l’accueil (et certainement à l’administration), on démarre la visite au premier étage, qui servait d’appartement au peintre. Ce dernier a hérité la maison de ses parents (son père était architecte) et a changé en partie la disposition des pièces. Le niveau sert de “musée sentimental personnel”, où l’on retrouve les copies d’œuvres célèbres exécutées dans sa jeunes, les dessins dédicacés par des amis, mais aussi des photos de famille, des antiques et un boudoir consacré à la mémoire de son “amie et confidente”. Soyons francs, cet étage n’a pas particulièrement d’intérêt, sauf à vouloir s’immerger dans la psyché du peintre et à y passer un peu de temps (ce qui est compliqué car les lieux sont très étroits).

La chambre à coucher
La chambre à coucher

Le deuxième étage est… spectaculaire. Moreau l’a fait modifier pour le transformer en atelier, et le résultat est impressionnant : de grandes baies vitrées, un espace sans le moindre obstacle et… un superbe escalier qui mène au troisième étage et que je transplanterais bien dans mon appartement (comment ça, “y’a pas la place” ?).

Le fameux escalier
Le fameux escalier

Quant aux oeuvres, elles valent le détour. Elles sont de natures variées : des dessins d’une précision surprenante, des statuettes de cire, et beaucoup de toiles à des degrés d’achèvement divers. Moreau avait apparemment pour habitude de réaliser ses toiles avec ses sujets avant d’ajouter une foule de détails au moyen d’un fin pinceau. Quand l’oeuvre est achevée (parce que nous sommes dans un atelier d’artiste sur la fin de sa vie, donc c’est rarement le cas), le résultat est saisissant. Il faut avoir le nez presque collé à la toile pour les observer, mais c’est superbe.

Les prétendants
Les prétendants

Les sujets sont très divers : mythologie antique, féerie médiévale, scènes bibliques, Orient fantasmé… En revanche, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu des scènes de la vie quotidienne ou des natures mortes. Quelques paysages, mais assez peu.
Plusieurs choses ressortent de ce que j’ai pu lire des cartels (peu développés, malheureusement) : apparemment, le peintre avait un faible pour les éphèbes et les hommes bien bâtis (souvenez-vous, il avait une “amie et confidente” – jamais on ne parle de maîtresse…). En outre, je pense qu’il a été touché, de près ou de loin, par la vague de religiosité qui a gagné la France dans la seconde moitié du 19ème siècle – et illustrée par Zola dans sa trilogie des villes et, dans une moindre mesure, dans “La conquête de Plassans”.

Léda
Léda

Dans un autre ordre d’idée, il m’a semblé que Moreau établissait un pont avec le mouvement préraphaélite, quoique sans l’aspect “déclinons l’art sous toutes ses formes pour le rendre accessible au plus grand nombre” (au contraire, il faut pouvoir saisir la multitude de références dans chacune de ses œuvres). Le choix de ses sujets, la façon dont il les a traités… tout cela n’est pas rappeler le travail de Burne-Jones, notamment.
En outre, le peintre est “affilié” au mouvement symboliste, et je dois reconnaître que, si je n’y connais rien en peinture, cela m’a parlé au niveau littéraire. Devant certaines de ses œuvres, l’envie de citer un poème de Leconte de Lisle ou d’évoquer le souvenir d’une nouvelle de Villiers de l’Isle-Adam est assez prégnante. D’ailleurs, il est souvent fait référence à Joris-Karl Huysmans et à son principal roman, A rebours.

La vie de l'Humanité
La vie de l’Humanité

Au final, la visite est assez rapide. En prenant notre temps pour lire les cartels et scruter les œuvres, nous avons passé à peine plus d’une heure sur place. L’endroit vaut la peine d’être vu, au moins pour son magnifique atelier, mais les tableaux méritent un large détour. Enfin, c’est une visite peu onéreuse, ce qui est à souligner dans Paris : 5€ l’entrée en tarif plein, et votre billet peut être utilisé pendant huit jours dans un autre musée (liste disponible sur le site du musée).

Musée Gustave Moreau – 14, rue de La Rochefoucauld 75009 Paris. Ouvert du mercredi au lundi.

The tea caddy

Aujourd’hui, je devais retrouver des amies pour le thé, et l’une d’entre nous a suggéré que nous nous rendions au Tea Caddy, un salon du quartier latin. Je n’aime pas forcément l’enchevêtrement de petites rues dénaturées par les vendeurs de kebabs, les restaurants faussement typiques et les boutiques de souvenirs moches, mais le lieu se trouve un peu à l’écart, non loin de la librairie Shakespeare & Co. et de l’église Saint-Julien-le-Pauvre.

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L’endroit est petit et un peu sombre, lambrissé de bois et doté de fenêtres à carreaux de verre dépoli mais, grâce au temps clément, la lumière naturelle entrait à flots et la majeure partie de la clientèle a décidé de s’installer en terrasse.
Nous avons commandé chacune un thé, Marion et Noriko ont choisi les scones à la crème et à la confiture de fraises tandis que, fidèle à moi-même, j’ai opté pour le gâteau au chocolat noir. Eh bien laissez-moi vous dire que je n’ai pas très faim ce soir.

Le gâteau au chocolat noir
Le gâteau au chocolat noir

Le thé était bon, mais je pense que tout ce chocolat en a un peu effacé le goût, aussi ne saurais-je être plus précise. J’avais choisi un thé noir à la rose, aux baies de sureau et à la fraise, et au moins la crainte que le mélange soit écœurant ne s’est pas confirmée !
Mais ce qui m’a le plus plu au cours de cette après-midi, c’est l’accueil discret et pas trop insistant. En outre, nous avons passé deux heures et demie à papoter sans rien commander de plus – je pense qu’au bout d’une heure le thé était définitivement trop froid – et personne ne nous a fait sentir que nous étions importunes ou qu’il fallait envisager de partir parce que d’autres attendaient. Certes, la salle était en partie vide, mais c’était franchement appréciable de ne pas se faire rappeler à l’ordre.

Dernier point, et non des moindres : la boutique dispose d’un site internet marchand.

The Tea Caddy – 14 rue Saint-Julien-le-Pauvre 75005 Paris

La bambouseraie de Prafrance à Anduze

Dans la série des visites de vacances, celle-ci, fait un peu partie des passages “obligés” car elle est très renommée dans la région (le Lonely Planet du Languedoc-Roussillon lui consacre même une pleine page avec photo, c’est dire). A l’origine, c’est un jardin botanique fondé il y a 150 ans par un passionné d’horticulture d’Anduze qui y a consacré tout son héritage.
J’avoue, moi, on m’annonce bambouseraie, surtout en insistant sur le fait que c’est un paysage grandiose et tout, je m’attends un peu à ça :

La bambouseraie d'Arashiyama, à Kyôto
La bambouseraie d’Arashiyama, à Kyôto

En fait, ça donne plutôt ça :

La bambouseraie de Prafrance, au plus touffu
La bambouseraie de Prafrance, au plus touffu

La différence est subtile, me direz-vous. Oui, mais non : à Kyôto, il y a tellement de bambous qu’on ne voit pas forcément le jour, là, il y a des allées bien dégagées et pas tant de bambous que ça (je raffine ? c’est mon blog, et puis c’est tout).
Plus sérieusement, je pense que “bambouseraie” est un nom un peu pompeux : il y a certes beaucoup de bambous, beaucoup de très belles espèces (des noirs, des blancs, des verts à feuilles jaunes, etc.) mais cela tient plutôt du jardin botanique.

Ceci n'est pas un nénuphar mais une fleur de lotus
Ceci n’est pas un nénuphar mais une fleur de lotus

La visite s’articule autour de divers aménagements paysagers, parmi lesquels : le village laotien (bondé, on est passés en vitesse, j’avoue), le labyrinthe (en fin de visite, sous un soleil de plomb… on n’a pas eu le courage), l’allée des séquoias (impressionnante, le plus haut culmine à 37m) et… le vallon du dragon.
Ben rien que pour ce dernier, en fait, la visite vaut vraiment le coup. Le vallon du dragon est le nom donné au jardin de style japonais : une petite rivière serpente au milieu d’un jardin vallonné, orné d’un magnifique ginkgo biloba (il ne lui manque que les cordes shintô, dites, donc), de conifères, d’érables du Japon en train de rougir… On s’y croirait ! Pour couronner le tout, un très joli pavillon, dit “pavillon du phénix” (soit) se dresse à l’une des extrémités et permet d’apprécier le paysage dans son ensemble.

Le vallon du dragon vu depuis le pavillon
Le vallon du dragon vu depuis le pavillon

On entre là en franchissant des torii, ces portes symboliques et physiques qui enclosent les sanctuaires au Japon. Pour le coup, il est évident qu’elles n’ont qu’une présence décorative, mais de loin, l’effet est saisissant.

L'un des torii
L’un des torii

A dire vrai, ce jardin m’en a rappelé un autre, en beaucoup plus petit et en moins grandiose bien entendu, que nous avons eu l’occasion de visiter au Japon l’an dernier : le Ritsurin-Kôen, sur l’île de Shikoku. La seule différence, à mon grand dépit, c’est que là-bas, on pouvait se reposer dans le pavillon et déguster un thé vert et un petit gâteau, mais pas à Anduze. Oui, même en vacances, je ne pense qu’à mon ventre.

Les carpes, pour faire couleur locale
Les carpes, pour faire couleur locale

Parmi les autres endroits à découvrir, on peut noter le “jardin d’eau” où sont conservées les plantes aquatiques, les serres début de siècle, dont une remplie d’orchidées (grosse pensée pour Isa, mais non, ça ne rentrait pas dans la valise), une exposition de magnifiques bonsaïs et de lotus…

L'une des serres
L’une des serres

Enfin, un dernier point qui m’a beaucoup plu : le jardin accueille des artistes qui créent des oeuvres plus ou moins éphémères afin de mettre en valeur les espèces. Si certaines installations m’ont laissée de marbre ou m’ont un peu foutu la trouille (les phasmes géants en métal, ou comment avoir la frousse quand on est une phobique des insectes), mais d’autres m’ont parlé voire m’ont émue, en particulier toute la série de bambous gravés (textes, motifs, dessins…).

Les gravures sur bambous
Les gravures sur bambous

Est-ce que je recommande cette visite ? Oui, surtout si vous avez des enfants, ça les occupera une bonne demi-journée, voire un peu plus, et ils dormiront comme des loirs le soir à force de courir partout !
Si vous êtes sans enfant / allergique à la foule, n’y allez pas en haute saison, on se marche dessus. Je pense que mai/juin ou septembre sont beaucoup plus indiqués.

Si quelqu'un retrouve le nom de cette fleur, il a droit à ma gratitude éternelle
Si quelqu’un retrouve le nom de cette fleur, il a droit à ma gratitude éternelle

Un gros, gros bémol néanmoins : le prix d’entrée. Comptez 9.60€ pour un adulte, 5.40€ pour un enfant de 4 à 11 ans (en gros, à partir de 12 ans, c’est tarif adulte) et 30.40€ pour une famille 2 adultes + 3 enfants. Ce n’est franchement pas donné, mais ça s’explique sans doute par le fait que la bambouseraie est un jardin botanique privé.

La Bambouseraie – 552 rue de Montsauve 30140 Générargues

Majesthé

Quand nous sommes arrivés dans la maison de famille de l’Anglais quelques jours avant ses parents, j’ai dû fouiller dans les placards pour trouver de quoi boire le matin. Malheureusement, ma récolte fut maigre : un tout petit fond de thé des moines du Palais des thés, un peu de thé vert au jasmin non identifié mais très bon et du thé du hammam (que je n’aime pas). Comme en plus j’aime bien le thé noir au petit déjeuner, j’aime autant vous dire que j’ai été fort dépourvue quand la soif fut venue.

Je me suis donc mise en quête d’une boutique qui me permettrait de remédier à la situation. C’est à Nîmes que j’ai trouvé mon bonheur. Il y a certes une succursale du Palais des thés, mais j’ai préféré découvrir un lieu moins impersonnel, et poussé la porte de Majesthé. J’ai bien fait.

La boutique
La boutique

Première bonne surprise : il y a un salon de thé à l’étage. Celui-ci ferme dans une demi-heure, mais on nous laisse quand même nous installer. Les commandes sont prises de façon intéressante : pas de carte, mais quelques questions pour cerner nos goûts (plutôt du vert, du noir, du blanc ? Floral, fruité, nature…?) avant de nous faire sentir une petite sélection. Après avoir écarté un “coquelicot gourmand” de Dammann, j’ai opté pour un “Earl Grey Deluxe Lady Star”, un nom à rallonge pour un thé qui m’a ravie. Une vraie découverte. L’Anglais, quant à lui, a choisi un thé fumé dont je ne me rappelle bien entendu plus le nom…

Une petite tasse ?
Une petite tasse ?
Un coin cosy...
Un coin cosy…

Nous sirotons nos tasses sans être poussés vers la sortie, ce qui est appréciable (avantage: le salon ferme une demi-heure avant la boutique, cela laisse un peu de temps), profitant de la musique discrète et de la déco qui mêle influences méridionales et asiatiques. Comme nous sommes les seuls clients, on nous offre en plus une cuillère de chocolat à tartiner chacun, selon nos goûts : cerise pour l’Anglais, violette pour moi. Un délice !

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Une fois cette entrée en matière achevée, direction la boutique. Le conseil est attentif et personnalisé, on renifle les contenus des sachets, on nous fait même goûter une infusion froide… Il y a en outre de beaux objets liés au thé : théières, carafes pour thé glacé, boîtes à thé… Un très joli choix et une belle introduction à cet univers.
Je finis par emporter un sachet du fameux Earl Grey Lady Star qui m’a tant plus, ainsi qu’une boîte d’Anastasia de Kusmi (j’étais en service commandé), un ceylan nature et une infusion de fruits à dominante de pêche et d’ananas. Pendant que je règle mes achats, le vendeur me glisse cinq échantillons différents : lapsang souchong, pu-erh, thé noir “Balade en Flandres”, infusion “Promenade en Provence” et… j’ai oublié le dernier. Mais par “échantillon”, il ne faut pas comprendre “infusette individuelle pré-emballée” mais “réplique miniature d’un sachet étiqueté main”.

Majesthé, 1 rue Sainte-Eugénie
30000 Nîmes
Ouvert du mardi au samedi, de 10h30 à 19h (18h30 pour le salon de thé)

Fée Nature

Mardi, j’ai retrouvé des collègues d’Editeur Chéri pour déjeuner, et j’y ai embarqué ma soeur pour faire bonne mesure. Trouver un endroit où manger à 4 vers 13h fin juillet, c’est parfois assez compliqué, mais nous avons réussi.
Sur les conseils d’A. dénicheuse de bonnes adresses – et végétarienne – nous avons poussé la porte de Fée Nature, un resto bio-végé-sans gluten (limite certifié ISO 9001).

Jolie déco épurée
Jolie déco épurée
Et sous un autre angle
Et sous un autre angle

(On ne le voit pas sur la photo, mais le sol est couvert d’un beau carrelage multicolore pas trop flashy du plus bel effet.)
Nous avons opté pour le risotto aux légumes (ne me demandez pas ce qu’il y avait dedans je ne saurai pas vous le dire) nappé d’une sauce à la crème de soja, tandis qu’A. optait pour l’assiette Fée Nature : un mélange de céréales, de salade composée, galette de légumes et poêlée. Tout était délicieux et coloré.

Assiette Fée nature
Assiette Fée nature
Le risotto
Le risotto

En grosse gourmande que je suis, j’ai également choisi un dessert, en l’occurrence un cookie maison au chocolat. Je ne sais pas s’il était sans gluten, mais il était très bon.
Dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé cette escale, même si j’en aurais volontiers repris. Les prix sont à la hauteur du concept et du quartier : 9,5€ l’assiette, 11€ la formule plat (risotto + cookie). Alors certes, tout est fait maison et on se régale, mais quand on a des tickets resto à 7€, difficile d’en faire sa cantine tous les jours !

Quoi qu’il en soit, je recommande vivement si vous voulez vous dépayser en vous donnant bonne conscience.

Fée Nature : 40bis rue du Faubourg Poissonnière, Paris 10ème et 69 rue d’Argout, Paris 2ème.

Initiation à la cérémonie du thé

Sur proposition de Shermane, nous avions réservé une initiation à la cérémonie du thé japonaise chez Jugetsudô. J’ai beau avoir un carnet d’adresse nippo-parisien assez fourni, je dois avouer que je ne connaissais pas cet endroit.

Le rez-de-chaussée
Le rez-de-chaussée

La boutique est constituée de deux niveaux : le rez-de-chaussée qui sert de boutique et dispose d’un mini-comptoir où on peut déguster un thé éventuellement accompagné d’un gâteau traditionnel. On y trouve également des thés d’excellente qualité et des ustensiles pour la cérémonie du thé.

Au sous-sol, on trouve un petit espace en tatamis pour célébrer la cérémonie du thé, ainsi qu’une vitrine où sont exposés de très beaux (et très chers !) objets en rapport : bols et boîtes à thé. C’est là que nous avions rendez-vous.
J’ai déjà assisté à plusieurs cérémonies du thé, mais il existe plusieurs écoles, et je refuse rarement une plongée dans la culture japonaise traditionnelle.

Le sous-sol
Le sous-sol

Les participants – nous n’étions que quatre, ce qui est théoriquement le nombre maximal d’invités présents à une cérémonie du thé – sont accueillis par le maître de thé. Après une explication exhaustive et néanmoins et très claire et intéressante – j’ai quand même réussi à apprendre des trucs, donc je suis bien contente – sur les origines et la signification du sadô, celle-ci nous a attribué nos rôles : j’étais la première invitée, et ainsi de suite jusqu’à la dernière personne.

La cérémonie se déroule selon le rituel : présentation et purification des ustensiles, dégustation d’une pâtisserie traditionnelle sucrée pour contraster avec le goût de la boisson, puis préparation et dégustation du thé, un mélange mousseux et très corsé (personnellement, j’adore, mais la première fois ça surprend).
Quand on nous propose d’en reprendre, petite surprise : c’est à nous de jouer ! Je suis ravie car je n’ai jamais eu l’occasion de me frotter au côté pratique de la cérémonie, en dépit de mes expériences. La première impression : la manipulation, très codifiée, ne s’apprend pas du premier coup ! Mais le plaisir de goûter son propre thé vaut vraiment le coup.

Le petit plateau personnel
Le petit plateau personnel

L’initiation s’achève au bout d’une heure, avec l’impression d’avoir voyagé dans un autre monde, de s’être totalement détendu et d’avoir rechargé les batteries. Comble du bonheur : un bon de réduction de 10% nous est offert et nous permet de piller joyeusement la boutique (mais ceci est une autre histoire).

Est-ce que je recommande ? Oui, oui et encore oui ! C’est une très belle expérience, enrichissante, qui vous permettra d’assouvir votre envie de Japon, que vous soyez amateur éclairé ou novice. Les explications sont claires, l’attitude bienveillante, tout est empreint de beauté et de sérénité. Un vrai voyage.

Comptez 35€ par personne, réservation obligatoire
Jugetsudô, 95 rue de Seine, Paris 6ème

Une journée à l’improviste

Hier après-midi, alors que j’étais dans le métro, j’ai reçu un appel d’Isa. En général, nous communiquons presque exclusivement par voie électronique, vu qu’il nous est très facile de passer une heure au téléphone à notre insu. D’abord un peu inquiète, j’ai été ravie quand elle m’a annoncé la nouvelle : elle passait à Paris mardi et proposait que nous nous retrouvions. Ni une, ni deux, j’ai arrangé mon planning au mieux pour passer du temps avec elle (nous nous voyons en moyenne une fois tous les six mois ; là, ça faisait à peine 15 jours, il va neiger, c’est pas possible).

Nous nous sommes retrouvées gare Montparnasse, fidèlement accompagnées par la Crevette, avant de choisir un lieu où déjeuner. M’étant conformée aux prévisions météo de mon téléphone, j’attendais 27° et des éclaircies, autant vous dire qu’avec les 22° et les gros nuages, j’avais l’air un peu bête…
Arrêt au Paradis du fruit qui, dans mon souvenir, proposait de très bonnes salades et cocktails de fruits. C’est donc tout naturellement que j’ai opté pour une gaufre aux accompagnements salés (saumon fumé, tarama, crème aigre et oeufs de lump, le tout accompagné d’une jolie salade de crudités) et une citronnade à la menthe. Tout était délicieux. C’est certes assez cher (20€ par personne) mais les assiettes sont copieuses et les fauteuils très (trop ?) confortables.

Paradis du fruit
Nous avons ensuite flâné dans le Monoprix d’à côté, soi-disant pour chercher du mirin (condiment japonais), mais surtout pour avoir le plaisir de discuter à l’abri. Puis Isa a pris congé momentanément et je suis rentrée coucher mademoiselle.

En seconde partie d’après-midi, nous devions nous retrouver une fois de plus à la gare, mais la Crevette ayant décidé de faire la sieste, je n’ai pas eu trop de mal à attirer Isa à la maison – moyennant la promesse de goûter à ce délicieux thé “Toupet de légumes” reçu lors du swap de juin.
Comme toujours lorsque nous sommes ensemble, nous avons parlé de tout, de rien, et le temps a filé. La SNCF a bien essayé de retenir Isa à Paris, mais elle a finalement pu avoir son train…
La prochaine fois, on se cale un week-end entier sans enfant ni mari.

Grom

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser présager (je suis certaine que les fans de Naheulbeuk ici ont lu “Krom”), il s’agit d’un glacier parisien et non d’une boutique de jeux de rôle.
Cet après-midi, donc, pour contrer la canicule, Cha² et moi nous étions donné rendez-vous devant la boutique, située dans le quartier de l’Odéon. Comme de juste, vu les températures, nous étions loin d’être les seules. Il y a tout juste quelques tabourets pour s’asseoir sur une minuscule terrasse (pris d’assaut, bien entendu), et la file d’attente s’allongeait. Voyez plutôt :

Un petit aperçu de la file
Un petit aperçu de la file

Après dix bonnes minutes d’attente passées à papoter, nous pouvons enfin commander. Mon choix se porte sur un grand pot garni des parfums chocolat extra-noir, chocolat fondant et fior di latte (le nom italien de la mozzarella si je ne dis pas de bêtise). Cha² de son côté a remplacé le dernier parfum par de la glace au yaourt.

Chocolat !
Chocolat !

Verdict : c’est super bon. Vraiment. Les deux chocolats ont un vrai goût de chocolat,  sont parfaitement reconnaissables l’un de l’autre (il s’agit de grands crus). Mention spéciale personnelle à l’extra-noir qui tient ses promesses sans assoiffer. En revanche, face à deux parfums aussi puissants, je pense que le fior di latte a été un peu écrasé, et que j’aurais mieux fait de choisir un chocolat-noisette ou un pistache. Qu’à cela ne tienne, s’il le faut, on y retournera !

Grom – 81 rue de Seine 75006 Paris

Indian Connection

Je sais, c’est un n’importe quoi au niveau des mises à jour en ce moment. Non qu’il ne se passe rien dans ma vie – j’ai même l’impression que ma vie sociale est un peu trop riche par rapport à ma fatigue – mais c’est seulement que je ne me sens pas de raconter mes soirées ici ou là. Je devrais ? On en reparlera.

Toujours est-il qu’hier, l’Anglais et moi étions partis nous promener pour terminer nos emplettes de Noël. Au programme, Dark & Cute Xmas Market aux caves – où j’ai trouvé un joli cadeau pour Aquila… reste plus qu’à trouver un moment pour le lui offrir – puis déambulation dans le quartier Bastille. Vers 19h, la grosse vague des chalands est passée, et ceux qui viennent pour le dîner ne sont pas encore là. C’est pourquoi l’Anglais a décidé de m’inviter dans un lieu qui fleure bon l’empire des Indes (forcément) : Indian Connection.

Il s’agit d’un bar lounge, qui se transforme en restaurant à midi et le soir, dont la déco et l’ambiance sont inspirés de l’Inde traditionnelle – et sans doute très fantasmée par les Occidentaux. La salle est divisée par une sorte de mezzanine très agréable, où nous nous sommes installés sur un canapé, devant une table recouverte de cuivre martelé (oui, j’ai le sens des détails).
Au menu, lassi à la rose pour moi (je ne résiste pas à la rose), cocktail “Ayurvedic” à base d’absinthe et de melon pour l’Anglais, le tout accompagné d’une grande assiette de “tapas” délicieux. Il y fait bon, de l’encens brûle dans la salle, on mange et on boit bien, l’écran diffuse des clips de Bollywood sans que la musique soit envahissante… Un joli endroit, en amoureux ou entre amis.

Le Troll Café

Allez, il y a longtemps que je n’avais pas parlé d’un bar. Hier soir, j’ai retrouvé deux vieux amis (appelons-les M. et Mme Takeda) dans ce petit café du côté de Ledru-Rollin. En fait, on ne s’éloigne pas beaucoup du quartier où j’avais l’habitude de boire quand j’étais célibataire.

L’endroit est assez réduit, mais chaleureux, et le mardi soir il y a foule, car le bar accueille des soirées dédiées au jeu de go. Les amateurs apprécieront en outre une belle carte de bières – dont de la Chimay ou des bières néerlandaises – y compris la bière maison, la Troll. Pour ma part, j’ai préféré m’offrir un petit verre de Saumur Champigny.


27, rue Cotte – Paris XI