Avengers 2 : Age of Ultron

Jeudi dernier – oui, ça commence à dater – l’Anglais et moi sommes allés au cinéma. J’étais un peu fiévreuse, un peu patraque, mais vu comme ces occasions de sortie sont rares, nous avons décidé d’en profiter et d’aller voir le dernier film de super-héros à la mode.

avengers-2-age-of-ultronAlors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine. Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…


Par où commencer ? Le film est long (2h20) et gagnerait à être raccourci, en particulier les scènes de baston interminables et inutiles. En outre, la caméra affolée qui suit le personnage pour rentabiliser au maximum le tarif de la version 3D peut vite donner mal à la tête et/ou au coeur. Par moments, les effets spéciaux sont tellement présents qu’on les distingue à l’oeil nu sur grand écran (je ne vous raconte pas ce que ça va donner sur une télé HD, on aura l’impression d’être dans une cinématique de jeu vidéo…).
Mais bon, après tout, c’est pour ça qu’on vient, et si ce n’est pas ma tasse de thé, tant pis pour moi.

ultron

En revanche, plusieurs choses m’ont prodigieusement agacée. Tout d’abord, le scénario est complètement inepte : les personnages (en particulier Tony Stark que j’apprécie en général beaucoup pour le côté cabotin de Robert Downey Jr.) passent leur temps à enchaîner les décisions stupides ou absurdes, et les rebondissements sont à la fois ultra-prévisibles et à la limite du foutage de gueule. Que l’histoire soit cousue de fil blanc, soit. Que l’ensemble tienne avec de grosses ficelles, à la rigueur. Mais là, ce ne sont plus des ficelles mais des câbles en acier…

Autre point qui m’a fait grincer des dents : une bonne partie de l’action est censée se déroulée en Europe centrale/de l’est, d’où sont originaires les deux nouveaux méchants. Donc, naturellement, ceux-ci, bien qu’incarnés par des acteurs américains, roulent les r à chaque phrase (on se croirait dans un vieux James Bond – pourquoi ne pas recruter des acteurs bulgares, hongrois ou autre ? hein ?). En plus, pour les costumiers, qui dit Europe de l’est dit pays sous-développé, donc tout le monde est habillé dans le style années 90s. Je vous jure. Entre les cheveux aux pointes platine ébouriffées + vieux jogging et la combo robe + pendentifs longs + cheveux qui dégoulinent + maquillage pseudo-gothique, on s’y croirait ! Avant même de m’apercevoir que le film était réalisé par Joss Whedon, je me suis dit que Scarlet Witch ressemblait quand même beaucoup à Charisma Carpenter dans Buffy (et l’actrice joue comme un pied, mais ceci est une autre histoire).

Non mais sérieux ?
Non mais sérieux ?

Mais au final, ce qui m’a le plus agacée, c’est le sexisme ambiant. Déjà, les deux principaux personnages féminins sont gratifiés de décolletés fort suggestifs (c’est pas neuf mais ça me tape sur les nerfs) et mis en scène dans des postures invraisemblables (rappelez-vous the Hawkeye initiative). Ensuite, la remplaçante de l’agent Coulson, au lieu de se comporter comme ce dernier, a plutôt un rôle d’assistante/secrétaire de Stark, vu que Pepper Potts est désormais trop occupée à diriger le monde (du coup, on ne la voit pas). Mais, surtout (et là je reconnais que j’ai mis du temps à réagir), lors d’une scène de drague entre Black Widow et Hulk (cherchez pas), celle-ci avoue qu’elle est aussi un monstre car elle “ne peut pas avoir d’enfant”. Je… Pardon ? J’adore être mère (enfin, ça dépend des jours) mais jamais je n’irai traiter une femme qui ne peut/veut pas avoir d’enfant de monstre ! Bref.

Bien entendu, je me gratte toujours le dos dans cette position (et je n'attrape jamais mal à la gorge même dans la neige)
Bien entendu, je me gratte toujours le dos dans cette position (et je n’attrape jamais mal à la gorge même dans la neige)

Le pire c’est que, au final, je n’ai pas passé un mauvais moment (enfin, la deuxième heure, si, parce la fièvre remontait). Ca m’a vidé la tête et j’ai rigolé aux blagues quand il fallait, et je suis quasiment certaine que j’irai voir la suite. Mais je dois être désormais trop vieille et/ou trop critique pour apprécier pleinement ce genre de divertissement.