Et puis, le silence

Source
Source

En théorie, je devrais être en train d’écrire comme une folle. J’ai beau avoir eu droit à une remise de peine un sursis de quelques semaines, j’ai toujours un roman à rendre à la fin de l’été. Mais ça n’avance pas. J’ai beau me placer devant mon ordinateur, me mettre en condition, bénéficier des encouragements (ou des réprimandes) de Monsieur, rien ne vient.

Dans ma tête, les voix de mes personnages se sont tues. Voilà plusieurs semaines que je suis environnée de silence, et c’est très déstabilisant.
Je connais les raisons à l’origine de cette panne d’écriture particulièrement longue et douloureuse. Elles tiennent en grande partie à une histoire que j’ai beaucoup de mal à m’approprier, à des personnages peut-être trop vite esquissés et pas assez travaillés, à une impression d’être laissée à moi-même (chose dont j’ai toujours eu horreur : je suis indépendante mais j’ai besoin d’avoir un retour sur mon travail, quel qu’il soit), mais aussi à la pression croissante que je mets sur moi-même. En gros, j’aimerais écrire le meilleur roman de sa catégorie et, bien entendu, je n’y arriverai pas.

Normalement, j’ai quelques “trucs” pour débloquer. Mais là, rien. Et j’ai un peu le sentiment que mes (discrets) appels à l’aide tombent à plat. Du coup, j’en suis à me demander si j’ai vraiment un talent pour écrire, voire s’il ne faudrait pas que je lâche l’affaire tout de suite pour éviter la catastrophe.
Si vous avez des conseils, je suis preneuse, parce que là, j’envisage le cierge à Sainte Rita.