Hug your loved ones

Hier soir, l’un de mes collègues est décédé. Un crabe dans le cœur. Il avait 36 ans.
Je ne le connaissais pas personnellement, j’avais surtout accès à son travail, et nous échangions plus ou moins régulièrement par mail ou téléphone. On a dû se croiser une ou deux fois à la machine à café (il vivait en province et moi je suis à temps partiel).
De lui, je garde le souvenir de quelqu’un d’intelligent, drôle, capable d’expliquer simplement des choses techniques auxquelles je ne comprenais rien. Je le charriais sur sa grammaire parfois aléatoire et il me répondait en rigolant. Je parlais de lui avec ma sœur (elle a beaucoup travaillé avec lui) et de ma sœur avec lui. C’était quelqu’un qui me paraissait profondément humain et pas du tout imbu de lui-même.

Hier soir, quand ma sœur m’a appris la nouvelle, j’ai raccroché et je suis allée serrer mon Anglais dans mes bras. Et puis, comme elle dormait déjà, je me suis contentée d’envoyer plein d’amour à ma Crevette, et de profiter d’elle ce matin et ce soir. Je n’ose même pas imaginer la douleur que ses parents doivent éprouver.
C’est la leçon à en tirer : dites aux gens que vous aimez que vous les aimez, prenez-les dans vos bras et profitez du temps passé avec eux. Parce que ça passe toujours trop vite.

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Et faites un don à la recherche contre le cancer.

Y’a des jours tous les jours

Eric Hérenguel, tous droits réservés
Eric Hérenguel, tous droits réservés

Y’a des jours comme ça, où c’est pas la fête. La Crevette fait ses dents depuis la semaine dernière et, si jusqu’à présent cela se manifestait pas une tendance à mordre dans tout ce qui lui passait sous la main, aujourd’hui cela s’est traduit par un réveil à 5h du matin et un lever avant 6h. Autant dire qu’on a attaqué la journée au ralenti. Personnellement, j’avais la bouteille de coca vissée à la main dès 9h.

J’ai peu travaillé (j’ai envie de dire “pas assez”) et je commence à reprendre du retard sur mon retard (oui, c’est un concept que j’ai décidé de tester…), avant d’aller récupérer mademoiselle chez sa nounou. Et là… le drame a commencé.
Parce que les dents, c’est douloureux, parce que je suis crevée et que j’ai une très faible résistance aux cris, parce qu’elle était visiblement crevée mais hurlait dès que je la posais dans son lit (ou dans son transat, hein), j’ai vécu deux heures d’apocalypse parentale : l’impression que rien ne va, que l’enfant ne se taira jamais, la vague (mais tenace) envie de balancer le bébé par la fenêtre et soi avec…
Pour couronner le tout, j’ai, par un geste malencontreux, “explosé” le biberon rempli à ras bord sur le canapé, mon trench, le tapis, le sol… Je sens que ça va sentir le vieux fromage dans l’appartement pendant quelques jours !

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Et puis, le miracle : la Crevette s’est endormie, j’ai fait une petite sieste, l’Anglais a réussi à rentrer plus tôt et il m’a fait livrer des sushis. A l’heure où j’écris ces lignes, je suis vautrée dans le canapé, les neurones débranchés, prête à passer une soirée tranquille.
Ce n’est pas tous les jours, et fort heureusement, mais ça fait partie de ces moments où je suis bien contente d’avoir quelqu’un sur qui me reposer, et je mesure ma chance par rapport à d’autres.

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