David Bowie is à la Philharmonie de Paris

Dimanche matin, j’ai retrouvé ma mère et ma soeur pour visiter la fameuse expo dont tout le monde ne cesse de parler en ce moment : celle sur David Bowie, venue tout droit du V&A Museum, où elle avait été inaugurée en 2013.

david-bowie-2015-philharmonie-de-paris-660x373Disons-le tout net : je n’y connais rien ou presque à David Bowie et à son oeuvre et, même si ma mère est fan, je l’ai beaucoup moins entendu à la maison que Queen, Elton John ou Simon & Garfunkel. En outre, j’avais vu Armalite dix jours plus tôt, qui m’avait fait part de son peu d’enthousiasme devant le monde et le système de visite, et je craignais d’éprouver la même chose.

Arrivée sur place, je serre un peu les dents : j’ai beau avoir commandé nos billets en ligne dix jours plus tôt en demandant un envoi par courrier, je ne les ai toujours pas reçus (oui, je pense que je suis maudite de La Poste ces temps-ci), et le service client m’invite à les retirer à l’accueil, qui lui-même m’oriente vers la billetterie… alors que les entrées débutent (il n’est pas tout à fait 10h).
Niveau bâtiment, c’est totalement inachevé et ça se voit : porte d’entrée qui grince horriblement, fils apparents, hall en béton brut… ça a un petit côté ex-Allemagne de l’Est, si je puis me permettre.

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Bref. Nous récupérons les audioguides, obligatoires pour la visite, car ceux-ci se déclenchent en fonction de l’endroit où l’on se place pour fournir habillage sonore, commentaire ou bande-son d’une vidéo. C’est une façon astucieuse de faire visiter… sauf quand il y a autant de monde ! Les deux premières salles sont un cauchemar, les gens agglutinés devant les cartels, c’est à peine si je discerne la fameuse combinaison noire et blanche… Je réprime un soupir et emboîte le pas à la Reine Mère, qui a déjà disparu deux salles plus loin. Et là, surprise, c’est beaucoup plus calme !

L’exposition présente énormément de matériel – on dirait presque un inventaire avant archive – sur tout un tas de supports différents : chansons, photos, pochettes d’albums, vidéo, commentaires audio de Bowie en personne (j’espère que vous comprenez l’anglais), extraits de films, tenues de scènes, œuvres réalisées ou achetées par l’artiste, paroles autographes… Un fan pur et dur serait aux anges et passerait au bas mots deux heures sur place.
Plutôt que d’aborder la carrière du chanteur par le biais historique (encore que, un peu au début), l’exposition présente ses différentes périodes : Ziggy Stardust, Aladdin Sane, Berlin… Pour moi qui n’y connais rien, c’est très intéressant, même si j’aurais préféré quelques repères biographiques supplémentaires – par exemple, on ne fait qu’effleurer ses troubles mentaux qui, visiblement, ne furent pas anodins. Autre avantage, je reconnais désormais les chansons Space Oddity (dont j’avais “fait connaissance” lorsque le commandant de l’ISS l’avait interprétée dans l’espace – quand je vous dis que je suis nulle sur le sujet) et Starman, ainsi que leur portée au moment de leurs sorties. J’ai beaucoup apprécié de voir les interprétations live à Top of the Pops ou au Saturday Night Live car, remises dans leur contexte, on voit l’impact qu’elles ont pu avoir à l’époque.

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Mention spéciale à la toute dernière salle, où sont projetés des extraits de concerts sur les murs, qui abritent également des costumes de scène.
En revanche, je suis bien contente d’avoir renoncé à ma vague idée d’embarquer la Crevette : outre le monde, les salles sont intégralement noires pour mettre en valeur les pièce exposées, et le son, parfois diffusés dans des haut-parleurs (en particulier à la fin), est trop fort pour de petites oreilles. J’avoue d’ailleurs avoir été assez surprise d’apercevoir une fillette de 6-7 ans avec sa mère, car je ne suis pas certaine qu’il s’agisse d’une exposition à faire avec des enfants (surtout avec les vidéos qui peuvent être flippantes, m’est avis).

Est-ce que je recommande ? Si vous pouvez vous y rendre à un horaire “creux”, oui, tout à fait. Apparemment, la pause déjeuner, vers 13h, et les nocturnes, vers 19h, sont plus accessibles. Dimanche matin à 10h, hormis les premières salles (ce qui signifie accepter d’abandonner une partie de l’exposition), on circulait bien.
En outre, pour une fois, je n’ai pas l’impression de me faire voler mes 12€ de billets : tant au niveau du contenu que de la présentation, on en a pour son argent.

David Bowie is, Philharmonie de Paris, jusqu’au 31 mai