Festival du Roman Féminin 2016

Je suis optimiste, je pars du principe que l’événement sera reconduit.
La semaine dernière – mercredi et jeudi – j’étais donc invitée à participer au Festival du Roman Féminin (que j’ai pas arrêté de nommer “Salon”) à la fois en tant qu’auteur et traductrice de romance. L’idée est de proposer, à l’image des conventions américaines ou de la convention allemande Love Letters, un espace qui permette le dialogue entre auteurs et lectrices de romance, assorti de contrepoints d’acteurs du livre.

Roman Féminin

Si j’ai déjà fréquenté la version réservée aux auteurs, je ne connaissais pas du tout le principe de la convention avec lectrices. Bon, j’ai beaucoup assisté aux conventions de japanime il y a une quinzaine d’années (je suis un dinosaure, j’ai fait Japan Expo 3ème Impact, pour vous donner une idée), ça se ressemble un peu, en fait.
Je devais participer à un “meet & greet” – rencontre informelle avec des lectrices (qui permet aussi de dédicacer tout un tas de supports) – une table ronde sur la romance historique, une autre sur la traduction, la présentation de ma maison d’édition, Milady Romance, et enfin un jeu avec des lectrices. La convention se clôturait, le jeudi soir, par deux heures de dédicaces avec des livres offerts (mon éditeur a offert 50 exemplaires de mon premier roman).
Je partais donc ainsi :

  • Je ne vais voir personne, de toute façon les auteures américaines seront prises d’assaut et nous, les Françaises, on sera là pour la figuration.
  • Oh punaise, je vais devoir parler en public. De ce que j’écris. En plus les questions ont l’air difficile, je vais passer pour une idiote.
  • Mais comment je vais m’habiller ? (Oui, j’ai des considérations très intellectuelles)
Le jeu organisé par le Boudoir : rédiger une fausse quatrième de couv à partir d'éléments imposés
Le jeu organisé par le Boudoir : rédiger une fausse quatrième de couv’ à partir d’éléments imposés

Au final, ça a donné ça :

  • Même si je ne suis pas une star de la romance comme Emily Blaine, j’ai quand même été arrêtée au détour d’un couloir ou d’une table ronde par des personnes qui m’ont dit qu’elles aimaient mon travail et/ou la façon dont je l’avais présenté.
  • Je me suis marrée comme une baleine pendant deux jours, entre les blagues débiles de mes collègues, les déclarations enflammées de certaines lectrices et le jeu du Boudoir écarlate où j’ai failli pleurer de rire.
  • J’ai réussi à parler en public. Presque sans trembler. Point supplémentaire : j’ai parlé en anglais et me suis auto-traduite à la conférence sur la romance historique.
  • J’ai pu échanger sur les pratiques du métier (ça se sent que je ressors du vocabulaire technique ?) avec d’autres auteurs, américaines ou françaises. Au final, on a un peu toutes les mêmes problèmes, entre crises d’inspiration, attaques de panique et trucs & astuces pour se mettre au travail.
  • J’ai pu expliquer et, je l’espère, démystifier mon métier de traductrice : non, le traducteur n’est pas un gros méchant qui trahit le propos de l’auteur en changeant les mots ; oui, il faut faire des choix ; non, nous ne sommes pas seuls maîtres à bord, généralement l’éditeur et le correcteur passent derrière nous, parfois davantage ; oui, nous nous retrouvons parfois dans des situations étranges quand il faut mimer une scène de cul ou de baston pour comprendre comment ça se passe.
  • J’ai (peut-être) conquis de nouvelles lectrices, qui ont profité de la dédicace pour embarquer mes livres.
  • Je manque cruellement de goodies. Je n’avais que des cartes de visite à offrir, alors que certaines sont terriblement organisées, avec cartes postales et badges. C’est un point à améliorer d’urgence.
  • J’éprouve le même sentiment de “gueule de bois post-convention” où je me demande ce que je fous là avec toutes ces filles si talentueuses.

Au final, je suis ravie de cette édition et j’espère de tout cœur qu’une édition 2017 aura lieu (puis 2018, etc.). Peut-être dans un autre lieu, parce que celui-là manquait de lumière naturelle et (surtout !) de toilettes pour autant de filles, mais qu’à cela ne tienne : passer deux jours au cœur du Marais, il y a pire comme pénitence.