La part des flammes

La part des flammesMai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers la charismatique duchesse d’Alençon. Au mépris du qu’en-dira-t-on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l’assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d’Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles. Dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, la bonté de Sophie d’Alençon leur permettra-t-elle d’échapper au scandale ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité.


J’ai repéré ce livre dès sa sortie : outre sa couverture à la fois intrigante et envoûtante, j’ai toujours été fascinée par l’incendie du Bazar de la Charité, depuis que j’ai découvert ce drame dans un livre de ma mère à l’adolescence. Du coup, j’étais franchement curieuse de voir ce que l’auteur en ferait.
Après quelques tergiversations devant le prix du grand format – et la montagne que représente ma PAL – j’ai fini par me l’offrir vendredi dernier, et l’ai attaqué dimanche après-midi dans le TGV qui me ramenait à Paris.

C’est un roman magnifique. L’auteur parvient à se couler avec grâce dans le style de la fin du 19ème siècle tout en parvenant à rester parfaitement limpide. La narration est fluide, les personnages construits, le socle historique solide, le récit fouillé…
J’ai été happée par ce roman, par ce portrait de femmes écrasées par leur classe sociale et ses conventions, étouffées par leur condition féminine et leurs aspirations contradictoires. Les personnages masculins, bien qu’un peu en retrait, ne sont pas moins travaillés et mis en valeur. Du moment où j’ai ouvert ce livre, je n’ai eu de cesse de le finir, et j’ai avalé les 500 et quelques pages en environ 36h (parce qu’il faut bien dormir et bosser, parfois).
Certains aspects de l’histoire, en rapport avec la maladie mentale – ou ce qui était considéré comme tel à l’époque, m’ont beaucoup touchée, sans doute parce que je me suis totalement identifiée au personnage qui s’y retrouve confronté. Cela m’a ébranlée mais a également nourri mes réflexions (au point de faire un lapsus lors de ma séance d’hier).

Je ne peux que recommander La part des flammes. Dans sa postface, Gaëlle Nohant précise avoir passé quatre années à travailler à son écriture. Si je ne peux que me réjouir du résultat, j’avoue espérer égoïstement qu’elle ne nous fera pas trop attendre pour publier sa prochaine oeuvre.

La part des flammes, Gaëlle Nohant, Le Livre de Poche