Avengers : Infinity War

Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair ne conduise à la destruction complète de l’univers.


C’est sur ce scénario “ticket de métro” que le nouveau blockbuster Marvel s’appuie. Difficile d’en faire une critique sans spoiler, mais je vais essayer. La première chose importante, c’est qu’avoir vu Thor 3 peut être utile – on a raté une partie des références dès la scène d’introduction.

Que dire d’autre ? C’est une grosse machine, mais j’ai trouvé que le film ne s’en tirait pas trop mal quand il “sautait” d’une planète / dimension / zone géographique à l’autre. On arrive à suivre l’action en dépit de tous les super héros qui se bousculent au portillon.
J’ai apprécié le côté “humain” de Thanos, que je n’avais perçu jusqu’à présent que comme un gros tas de muscles de mauvaise humeur (ah non, ça c’est Hulk). La justification qu’offre le personnage pour ses actes pose une vraie question.
Et puis, la fin est assez déroutante pour nous laisser sur notre faim et nous donner envie de voir la suite. Pour une fois, la scène post-générique est brève et unique (bon, j’ai dû chercher sur Google pour comprendre la référence).

Après, le film dure 2h20, c’est long. Même si l’action ne mollit pas, au bout d’un moment, on n’est pas toujours super bien assis, on a les jambes engourdies et la vessie pleine. La caméra n’arrête presque jamais de bouger, et avec les couleurs pétantes des effets spéciaux, je suis sortie du film avec un bon début de migraine.
On pourrait aussi reprocher à Marvel de faire dans la surenchère avec tous ces personnages qui se superposent et se marchent plus ou moins sur les pieds (si Captain America se met à ressembler à Obi-Wan Kenobi époque Ewan McGregor, je vais être encore plus larguée), d’autant qu’à cause de ce foisonnement, on n’a pas franchement le temps de s’attarder sur les héros qu’on aime bien. Enfin, il y a un arc narratif qui semble un peu là pour faire du remplissage.

 

Est-ce que ça m’a plu ? Oui, même si c’était long par moments. Est-ce que j’irai voir la suite ? Bien sûr ! Le cliffhanger m’a bien accrochée et je veux connaître la suite.
Reste une question cruciale : mais qui meurt dans Avengers ? Je ne vous le dirait pas !

Black Panther

Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…


On a beaucoup parlé de ce film, non pas tant parce que c’est un nouvel énième épisode du Marvel Cinematic Universe, mais parce qu’il s’agit du premier super-héros noir porté à l’écran avec un tel budget et une telle universalité (il y a aussi les cas de Shaft et Hancock mais ne maîtrisant pas le sujet, je vais m’en tenir là). On a également beaucoup insisté sur le fait que la quasi totalité du casting était noire, de même que l’équipe de réalisation et les équipes techniques (costumes, musique…). Soit. Mais sinon, ça donne quoi ?

Franchement, le travail sur l’univers est incroyable. C’est cohérent visuellement, la culture wakandienne (on dit comme ça en français ?) est extrêmement bien développée, avec sa langue, ses croyances, ses failles, ses traditions… Même si une partie de l’univers a été développée dans les comics, il faut reconnaître que ça claque et qu’à aucun moment on n’a d’impression d’artificialité. L’immense force de cet univers culturel, c’est l’absence total d’emprunt à la culture européenne : tout se fonde sur des influences africaines et (peut-être ?) afro-caribéennes. Les personnages – en anglais, du moins – parlent avec un accent africain, ce qui est cohérent (l’acteur principal a lui-même fait remarquer que son personnage ne pouvait faire autrement, vu qu’il était issu d’une culture très avancée et n’avait pas été éduqué ailleurs que dans son pays).

L’histoire ne propose pas, pour une fois, un “comment le héros est devenu héros” mais un “comment le héros va-t-il rester le héros”. Opposé à un méchant à la fois brutal et touchant, il va devoir puiser en lui-même et remettre en cause une partie de ses convictions.
Il y a également l’immense questionnement qui relève de la nature même du Wakanda : faut-il continuer à se cacher ou aller aider les autres peuples noirs dominés / mal protégés par les blancs, anciens colons ? La question a le mérite de ne pas être traitée de façon manichéenne.

Toutefois, il s’agit d’un film de super-héros, et j’avoue m’être parfois ennuyée… 2h15, même en évitant trop de scènes de baston ou en rendant celles-ci plus intéressantes (les Wakandiens trouvent les armes à feu trop primitives), ça reste long. Certaines scènes sont clairement tournées pour la 3D et quand, comme moi, on a horreur de ça, ça peut laisser froid. Et puis il y a un sacré grand écart entre la lumière naturelle de certaines scènes et celle retravaillée en studio dans des scènes “d’extérieur”.

Marvel Studios’ BLACK PANTHER..Okoye (Danai Gurira)..Ph: Film Frame..©Marvel Studios 2018

Non, la grande force de ce film, ce sont ses personnages féminins. Portées par des interprètes de talent (Lupita Nyong’o, Angela Basset, Danai Gurira…), les femmes qui gravitent autour de Black Panther / T’Challa sont clairement ce que l’histoire apporte de plus intéressant. Entre la petite soeur génie des sciences, la générale entièrement dévouée à son devoir, qui réagit en militaire et non en femme/homme, la fiancée qui a une vie en dehors de son mec et, surtout, ne lui sert pas de faire-valoir, ce film est une vraie bouffée d’air frais. Pour un peu, j’aurais voulu en apprendre davantage sur elles que sur le héros et ses questionnements.

Au bout du compte, ce film m’a beaucoup plu, malgré ses défauts inhérents de “film de super-héros avec de la baston”. Pour une analyse plus fine, je vous renvoie à la chronique du Fossoyeur de Films dans laquelle je me suis beaucoup retrouvée.

Doctor Strange

doctor-strangeAprès un tragique accident de voiture,le docteur Stephen Strange, talentueux neurochirurgien doit mettre son ego de côté et apprendre les secrets d’un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Basé à New York, dans le quartier de Greenwich Village, Doctor Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utilisant un vaste éventail d’aptitudes métaphysiques et d’artefacts pour protéger l’Univers.


J’avais très envie de voir ce film. Outre que je dis rarement non à un film de super-héros, je connaissais un tout petit peu le personnage de Doctor Strange – grâce au comic 1602 – et j’avais bien envie d’en apprendre davantage. En plus, toutes les personnes de mon entourage étaient enthousiasmées et chantaient les louanges de ce divertissement à gros budget.

C’était bien. L’histoire des origines est bien amenée, quoique prévisible, l’humour bien dosé avec quelques séquences très marrante (j’aime bien le manteau), le tout servi par un casting quatre étoiles : Benedict Cumberbatch est quand même entouré de Tilda Swinton (dont le côté androgyne et décalé sert parfaitement le personnage), Chiwetel Ejiofor (que j’apprécie beaucoup depuis Serenity), Rachel McAdams (qui interprète une héroïne forte et intelligente) et Mads Mikkelsen en méchant de luxe. Les effets spéciaux à la Inception étaient magnifiques ; bien que clairement conçus pour la 3D, le résultat en 2D était quand même époustouflant.

Marvel's DOCTOR STRANGE..New York City..Photo Credit: Film Frame ..©2016 Marvel. All Rights Reserved.
©2016 Marvel. All Rights Reserved.

Après… j’ai passé un bon moment mais je n’ai pas eu l’énorme coup de cœur auquel je m’attendais (j’ai éprouvé ça ces dernières années pour Les gardiens de la galaxie et Deadpool). C’était sympa, j’irai bien entendu voir la suite, mais ce n’est clairement pas le meilleur film de super-héros de ma vie.

Avengers 2 : Age of Ultron

Jeudi dernier – oui, ça commence à dater – l’Anglais et moi sommes allés au cinéma. J’étais un peu fiévreuse, un peu patraque, mais vu comme ces occasions de sortie sont rares, nous avons décidé d’en profiter et d’aller voir le dernier film de super-héros à la mode.

avengers-2-age-of-ultronAlors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine. Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…


Par où commencer ? Le film est long (2h20) et gagnerait à être raccourci, en particulier les scènes de baston interminables et inutiles. En outre, la caméra affolée qui suit le personnage pour rentabiliser au maximum le tarif de la version 3D peut vite donner mal à la tête et/ou au coeur. Par moments, les effets spéciaux sont tellement présents qu’on les distingue à l’oeil nu sur grand écran (je ne vous raconte pas ce que ça va donner sur une télé HD, on aura l’impression d’être dans une cinématique de jeu vidéo…).
Mais bon, après tout, c’est pour ça qu’on vient, et si ce n’est pas ma tasse de thé, tant pis pour moi.

ultron

En revanche, plusieurs choses m’ont prodigieusement agacée. Tout d’abord, le scénario est complètement inepte : les personnages (en particulier Tony Stark que j’apprécie en général beaucoup pour le côté cabotin de Robert Downey Jr.) passent leur temps à enchaîner les décisions stupides ou absurdes, et les rebondissements sont à la fois ultra-prévisibles et à la limite du foutage de gueule. Que l’histoire soit cousue de fil blanc, soit. Que l’ensemble tienne avec de grosses ficelles, à la rigueur. Mais là, ce ne sont plus des ficelles mais des câbles en acier…

Autre point qui m’a fait grincer des dents : une bonne partie de l’action est censée se déroulée en Europe centrale/de l’est, d’où sont originaires les deux nouveaux méchants. Donc, naturellement, ceux-ci, bien qu’incarnés par des acteurs américains, roulent les r à chaque phrase (on se croirait dans un vieux James Bond – pourquoi ne pas recruter des acteurs bulgares, hongrois ou autre ? hein ?). En plus, pour les costumiers, qui dit Europe de l’est dit pays sous-développé, donc tout le monde est habillé dans le style années 90s. Je vous jure. Entre les cheveux aux pointes platine ébouriffées + vieux jogging et la combo robe + pendentifs longs + cheveux qui dégoulinent + maquillage pseudo-gothique, on s’y croirait ! Avant même de m’apercevoir que le film était réalisé par Joss Whedon, je me suis dit que Scarlet Witch ressemblait quand même beaucoup à Charisma Carpenter dans Buffy (et l’actrice joue comme un pied, mais ceci est une autre histoire).

Non mais sérieux ?
Non mais sérieux ?

Mais au final, ce qui m’a le plus agacée, c’est le sexisme ambiant. Déjà, les deux principaux personnages féminins sont gratifiés de décolletés fort suggestifs (c’est pas neuf mais ça me tape sur les nerfs) et mis en scène dans des postures invraisemblables (rappelez-vous the Hawkeye initiative). Ensuite, la remplaçante de l’agent Coulson, au lieu de se comporter comme ce dernier, a plutôt un rôle d’assistante/secrétaire de Stark, vu que Pepper Potts est désormais trop occupée à diriger le monde (du coup, on ne la voit pas). Mais, surtout (et là je reconnais que j’ai mis du temps à réagir), lors d’une scène de drague entre Black Widow et Hulk (cherchez pas), celle-ci avoue qu’elle est aussi un monstre car elle “ne peut pas avoir d’enfant”. Je… Pardon ? J’adore être mère (enfin, ça dépend des jours) mais jamais je n’irai traiter une femme qui ne peut/veut pas avoir d’enfant de monstre ! Bref.

Bien entendu, je me gratte toujours le dos dans cette position (et je n'attrape jamais mal à la gorge même dans la neige)
Bien entendu, je me gratte toujours le dos dans cette position (et je n’attrape jamais mal à la gorge même dans la neige)

Le pire c’est que, au final, je n’ai pas passé un mauvais moment (enfin, la deuxième heure, si, parce la fièvre remontait). Ca m’a vidé la tête et j’ai rigolé aux blagues quand il fallait, et je suis quasiment certaine que j’irai voir la suite. Mais je dois être désormais trop vieille et/ou trop critique pour apprécier pleinement ce genre de divertissement.