Werther

Au 18ème siècle, en Allemagne, le jeune Werther tombe amoureux de Charlotte, fille du Bailli d’une petite ville, après l’avoir observée s’occuper de ses frères et soeurs comme “une petite maman”. Il lui déclare sa flamme, mais cette dernière lui apprend qu’elle est fiancée à Albert. Werther l’enjoint de respecter son engagement, non sans jurer qu’il en mourra…


Source
Source

Adapté de l’oeuvre de Goethe, cet opéra en français est de facture “moderne” si j’ose dire : une fois encore, les grandes arias ont disparu et les personnages font avancer l’intrigue à mesure qu’ils chantent. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de morceau de bravoure !
La mise en scène, élégante et dépouillée, met l’accent sur le côté intime du drame plus que sur son aspect romantique échevelé. Les décors évoquent les saisons qui passent par un détail (la verdure sur un mur, les feuilles mortes), tout en mettant les solistes au cœur de l’action.
Une petite critique cependant : la fontaine qui coule pendant la première demi-heure m’a beaucoup distraite (et a rappelé ma vessie à mon attention).

Source
Source

Les interprètes sont d’ailleurs remarquables : c’est la première fois que j’entends un triomphe pareil à l’opéra de Paris. Piotr Beczala nous offre un Werther tout en nuance et en puissance, auquel répond sans rougir Elina Garanca – leurs duos donnaient des frissons.
Les seconds rôles n’étaient pas en reste, avec une Sophie qui semblait virevolter d’une note à l’autre sans effort apparent, et un Albert tout en retenue, incarnation de la droiture morale.
Enfin, le chœur d’enfants et l’orchestre étaient à la hauteur du reste, quasi-angélique pour l’un, sonore pour l’autre.

Vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment, et je vous encourage, si vous le pouvez, à aller assister à ce spectacle !