Premier contact

Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.
Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…


La bande-annonce (ainsi que l’injonction dityhyrambique de Joann Sfar) m’avait donné envie d’aller voir ce film si bien que, au lendemain de la séance Rogue One, j’y ai traîné l’Anglais, qui ne savait pas du tout à quoi s’attendre.
C’est un film que nous avons adoré, le meilleur des (quelques) opus visionnés en salle obscure cette année. L’histoire est intelligente, interrogeant notre rapport à l’autre et à soi sous toutes ses formes, notre rapport au signifiant et au signifié, mais qui pose aussi la question de la foi (pas en tant que religion, attention). La photographie est belle, avec une lumière très travaillée, des effets spéciaux légers mais parfaitement intégrés à l’image, le tout pour un film qui joue beaucoup avec la symétrie.

Mais surtout, bon sang : l’héroïne est une femme. Linguiste. Qui s’efforce de surmonter ses démons intérieurs pour mettre son savoir au service de tous. Qui ne manipule aucune arme. Je suis très fan d’Amy Adams, et elle est absolument parfaite dans le rôle. Les deux personnages masculins incarnés par Jeremy Renner et Forrest Whitaker (dont c’est le mois au cinéma, vu qu’il apparaît également dans Rogue One) ne sont pas en reste, et à aucun moment l’un d’entre eux ne rabaisse l’héroïne parce qu’elle est une femme. Honnêtement, si ce film ne passe pas le test de Bechdel pour la bonne et simple raison qu’il n’y a qu’un seul rôle féminin, il me semble toutefois cocher plein d’items sur la liste “Raisons pour lesquelles je ferai regarder ce film à ma fille un jour”.
Après, il faut reconnaître quelques limites : la bande-annonce, aussi bien foutue soit-elle, m’avait spoilé la première moitié du film, et l’histoire repose sur un twist que j’ai vu venir dès les premières secondes. Néanmoins, à aucun moment cela n’a gâché mon plaisir ni même remis en question la “suspension d’incrédulité” réclamée au spectateur. J’ai plongé tête baissée, et j’en ai redemandé.

Bref. Oubliez Rogue One et allez voir Premier Contact. C’est certainement le meilleur film de SF de l’année.

PS : le réalisateur Denis Villeneuve est à l’oeuvre pour le reboot/suite de Blade Runner, et serait en pourparlers pour (re)faire un Dune. Du coup, j’ai un peu moins la trouille pour ces deux univers.