Un sukiyaki chez Takara

Depuis quelques années, l’Anglais a pour tradition de m’emmener dîner dans un bon restaurant pour mon anniversaire. Il y a deux ans, il avait prévu de m’emmener au Takara mais a dû trouver une solution de rechange en catastrophe (Kei, ne nous plaignons pas !) car ils avaient un problème de dégât des eaux.
Cette année, c’est la bonne, on y est allés  ! Vous me direz : pourquoi tant d’acharnement à vouloir manger dans (encore) un restaurant japonais du quartier de l’Opéra ? Parce que celui-ci, outre d’avoir la réputation d’être le plus ancien établissement de cuisine nippone à Paris, propose… du sukiyaki et du shabu-shabu.

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Quésaco ? Il s’agit dans les deux cas d’une fondue de boeuf (vaguement sur le principe de la fondue bourguignonne). Le sukiyaki fait revenir les différents éléments (légumes, nouilles, tofu) dans un peu de graisse avant de faire mijoter le tout dans un bouillon à base de shôyu, puis d’ajouter les tranches de viande. On mange ensuite chaque élément trempé dans de l’oeuf battu cru. Souvent, c’est le plat japonais préféré des Occidentaux.
Le shabu-shabu, quant à lui, fait cuire les ingrédients dans un bouillon clair (ou de l’eau, je ne sais plus) et ceux-ci sont ensuite accommodés de ponzu, une sauce acide au yuzu. J’avoue, ce n’est pas ce que je préfère, alors j’ai pu me tromper.

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Le restaurant est beau, orné d’estampes et de washi, avec une décoration en bois sombre qui évoque à merveille le Japon traditionnel. C’est bien simple : on se croirait là-bas. Petit bonus : une grosse peluche de Totoro gardait l’une des tables juste derrière nous, c’était plutôt mignon.

Nous avons jeté notre dévolu sur un menu sukiyaki (pour des raisons pratiques, les fondues ne peuvent pas être commandées à moins de deux personnes) car c’était un peu le but de notre visite. Il comprenait deux hors d’oeuvres, une petite assiette de sashimi, le sukiyaki et un dessert.
Les hors d’œuvres étaient bons et en quantités raisonnables. Une salade d’algues hijiki au chikuwa (pâté de poisson), dont j’ai d’habitude horreur mais qui est passé tout seul cette fois-ci ; et un émietté de soja avec des petits légumes. Les sashimi (poulpe, saumon, thon rouge, maquereau) étaient frais et fondants. A la rigueur, le thon était moins intéressant que le reste, mais c’était délicieux.

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La fondue était à tomber par terre. La simple odeur des légumes qui mijotaient nous a renvoyés au Japon et à notre précédent repas de sukiyaki, à Hiroshima, il y a bientôt trois ans. Tout était goûteux, beau et bon. La jeune femme qui nous a servis maniait ses baguettes avec une élégance et un doigté que j’ai rarement vus, même sur place.
Le plat nous a été servi en quatre ou cinq fois, le personnel venant régulièrement remettre des ingrédients à cuire et nous préparer nos bols. Un délice pour les yeux et pour les papilles ! C’était fort copieux et, si le dessert n’avait pas été inclus dans le menu, jamais nous n’en aurions commandé.

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Monsieur a choisi une crème brûlée au thé vert, très bonne mais un peu trop sucrée à mon goût après ce repas, tandis que j’ai opté pour un daifuku de saison. Le daifuku, c’est de la pâte de haricots rouges enveloppée dans un mochi (une espèce de pâte préparée à base de riz gluant : ça colle aux dents mais c’est super bon). Le goût de saison était, je pense, à l’aojisô (shisô vert) et le parfum était à la fois subtil, piquant et rafraîchissant, idéal en fin de repas.

photo 3 (30)Un mot encore des boissons : nous avons arrosé le dîner d’un très bon saké, et la carte du restaurant est bien fournie, que ce soit au verre ou à la bouteille (on peut même commander un peu de saké chaud). Il est également possible de commander du thé, et pas seulement du thé vert sencha ou du thé au jasmin : j’ai jeté mon dévolu sur un hôjicha, mais il y avait aussi du genmaicha.
Enfin, si vous n’êtes pas branchés viande, il est tout à fait possible de commander des sushi ou sashimi, des hors d’oeuvres, de la tempura, des nouilles…

Voilà. Comme vous vous en doutez, non seulement j’ai passé une délicieuse soirée à tous les égards, mais en plus je recommande chaleureusement l’adresse. Attention, ce n’est pas hors de prix, mais ça vous coûtera plus cher qu’un menu râmen et gyôza à quelques rues de là.

Takara, 14 rue Molière, 75001 Paris

Tonkatsu tombo

Voilà une adresse que nous voulions tester depuis longtemps – au moins un an – mais sans jamais trouver l’occasion. Ce fut chose faite il y a dix jours, lorsque nous avons pu passer un week-end en amoureux.
Tonkatsu tombo est un restaurant qui, répondant à l’habitude japonaise de “spécialisation”, propose uniquement des plats panés, en particulier le fameux tonkatsu, le filet de porc pané. C’est un plat qui peut être délicieux quand il est bien préparé, mais gras et lourd dès lors que la panure n’est pas “fraîche” ou bien exécutée.

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Nous avons choisi un menu dégustation pour deux, arrosé d’une bière pour Monsieur et d’un hôjicha pour moi. En guise d’entrée, on nous a apporté une mini soupe claire agrémentée de petites udon (nouilles de blé) et de paillettes de tempura, ainsi que des petites têtes de brocoli à la sauce de sésame. C’est très bon et suffisamment léger pour qu’il reste de la place pour plus tard.
Vient ensuite l’assiette proprement dite : une escalope de poulet, deux crevettes, deux “croquettes” (à base de purée de pommes de terre) et, last but not least, l’escalope de porc. Le tout pané, bien entendu, et agrémenté d’une (très) bonne salade de pomme de terre à la japonaise. La panure est croustillante, légère et bien chaude – préparée à la commande, donc. Tout est savoureux, même si nous avons tous deux reconnu que le poulet pané était le moins intéressant de tous.

Porc, crevettes, croquettes, poulet
Porc, crevettes, croquettes, poulet

Bonus : la formule comprenait un dessert au choix. Je me suis permis un dorayaki – la faute au film de Kawase Naomi – et l’Anglais un daifuku au sésame noir.
Au final, en se faisant plaisir (le menu dégustation est plus cher la moyenne), et avec les boissons, nous en avons eu pour 46€ à deux, et nous sommes sortis bien calés. On s’est régalés, et on y retournera, cette fois-ci avec mademoiselle.

Tonkatsu tombo, 14 rue de l’Arrivée 75015 Paris