“L’insoumise”

DesevreEn France, sous le règne de François Ier, Raphaëlle Aslet, orpheline spoliée de ses biens, est initiée à l’art de l’orfèvrerie. A dix-huit ans, elle est passée maître dans la création de joyaux originaux. Résolue à vivre de sa pratique, elle se rend à Paris afin d’y exercer ses talents. Mais dans une corporation où l’art est uniquement professé par des hommes, elle doit affronter la misogynie : ambitions, rivalités, vengeances… les orfèvres cherchent à l’évincer par tous les moyens. A cette malveillance s’ajoute la jalousie de Margaux, l’épouse du chevalier Guillaume de Valras dont Raphaëlle est éperdument amoureuse.


J’ai découvert l’unique autre roman de Martine Desèvre, Serena, lors d’un séjour en Thaïlande (enfin, au Club Med) quand j’avais 14 ans. J’en gardais le souvenir d’une histoire haletante et épique – au point de pourchasser ce livre sur les sites spécialisés pendant des années – et j’ai toujours espéré qu’elle publie un autre roman. Chose faite cette année, et la version poche est sortie juste à temps pour les vacances. Je me suis donc ruée dessus telle l’affamée, et je n’ai pas été déçue, bien au contraire.

A titre personnel, j’adore les romans historiques, à condition qu’ils soient bien documentés et, de préférence, bien écrits. Mais là, quel plaisir ! J’ai dévoré les aventures de Raphaëlle, jeune femme au tempérament fougueux mais qui vit à l’écart de la société très normée de cette époque charnière, tant au plan politique qu’artistique ou religieux. C’est une femme qui cherche à exercer un métier d’homme, qui veut se tailler une place dans une période qui ne laisse encore que peu de place à l’indépendance.
L’auteur a une capacité à nous plonger dans la vie quotidienne des nobles, de la cour, mais aussi des artisans, décrivant par le menu leur façon de travailler ou de commercer, la manière dont étaient organisées les corporations… Le contexte politique – guerres d’Italie et rivalité avec Charles Quint – et religieux – apparition de la Réforme – est également bien expliqué sans que cela soit fait de façon pédante ou scolaire.
Enfin, l’histoire est haletante, qu’il s’agisse du destin professionnel de l’héroïne comme de son histoire d’amour – qui n’est pas forcément au premier plan du roman – et on ne peut s’empêcher de tourner les pages pour arriver au chapitre suivant. Je n’ai qu’un seul petit bémol : j’ai trouvé que l’auteur s’acharnait un peu trop sur l’héroïne à la fin, et j’aurais souhaité un dénouement plus apaisé. Par ailleurs, ne vous fiez pas à la couverture qui montre une jeune femme blonde aux yeux bleus (l’héroïne est rousse aux yeux verts…) dans une tenue que l’on pourrait qualifier de mauvaise réinterprétation de la mode “médiévale”, le contenu est bien meilleur.
Quoi qu’il en soit, c’est un très bon roman, que je vous recommande si vous êtes fan du genre.

L’insoumise, Martine Desèvre, J’ai Lu