Une semaine sans télé

Mire

Monsieur étant parti passer une semaine au pays-du-Loch-Ness-et-monstre-du*, j’ai dû attendre son retour pour regarder nos rares séries sans lui (vive le replay). Et comme la Crevette est restée avec moi à Paris, il m’était impossible de sortir tous les soirs faire les 400 coups, ça m’aurait coûté trop cher en baby-sitter. Du coup, je me suis dit que ça pourrait valoir le coup… d’éteindre la télé. Que de toutes façons, on regarde trop à mon goût.
Mais alors, que faire ? Voici la liste des activités qui m’ont permis de m’occuper sans télé.

  • Vendredi soir, j’ai lu le nouveau tome de 180° en sirotant un thé.
  • Samedi soir, ma mère gardait mademoiselle, j’en ai donc profité… pour prendre un bain. Genre le luxe ultime qui ne m’était pas arrivé depuis bientôt deux ans (nous avons un ballon d’eau chaude franchement petit, ça n’aide pas).
  • Dimanche, j’ai glandé devant mon ordinateur en regardant des vidéos débiles. Pas très constructif, je le reconnais.
  • Lundi, j’avais une soirée que je ne voulais pas rater (la baby-sitter n’a pas été déçue du voyage, j’y ai laissé un rein, et elle a passé une soirée d’enfer – littéralement).
  • Mardi, j’ai fait du repassage. Mes soirées sont glam’, vous n’avez pas idée.
  • Mercredi, 21 octobre 2015 oblige, j’ai revu Retour vers le futur II pour énième fois (j’ai arrêté de compter). Le monde m’en veut, le lecteur DVD s’est mis à déconner aux trois quarts du film.
  • Jeudi, j’ai bouquiné – une option à laquelle je n’ai guère eu recours car lire du “sérieux” le soir m’est parfois compliqué. Mais avec une bonne romance, ça repart comme en 40.

Au final, si je n’ai pas allumé ma télé – sauf pour ma soirée DVD maudite – j’ai quand même beaucoup traîné sur les réseaux sociaux et les sites débiles. Il m’est arrivé d’interrompre une tâche juste pour regarder une vidéo pour la dixième fois… Jeudi soir, je me suis même forcée à dîner à table, et non sur mon bureau, pour décrocher un bon coup. Du coup, il est évident que je suis intoxiquée aux écrans, et que j’ai intérêt à faire attention. Tiens ça ferait une bonne résolution pour 2016…

*La citation n’est pas de moi mais de Louise Rennison, dans “Le journal de Georgia Nicholson”

Peaky blinders

Oui, je sais, j’arrive après la bataille, vu qu’Arte a diffusé le sixième et dernier épisode de la saison 1 il y a une dizaine de jours. Mais il fallait quand même que je vous en parle parce que c’est notre dernier coup de cœur (heureusement qu’il y a Arte pour nous faire découvrir de bonnes séries, quand même).

Peaky-Blinders-1Birmingham, 1919. Le gang des Peaky Blinders (surnommé ainsi à cause de leur habitude de dissimuler des lames de rasoir dans leurs casquettes) contrôle les paris clandestins d’une bonne partie de la ville. C’est la famille Shelby, et notamment le frère cadet Tom, secondé par sa tante Polly, qui dirige l’organisation du main de fer.
La disparition d’une caisse de fusils dérobés à l’armée va mettre à mal l’équilibre : l’inspecteur Campbell, qui a autrefois maté la rébellion irlandaise, est dépêché sur place par Winston Churchill en personne pour enquêter. Dans le même temps, une ravissante nouvelle serveuse est embauchée au pub…


Difficile d’en dire davantage sans éventer l’intrigue, mais sachez que celle-ci est beaucoup plus complexe que ma rapide présentation. S’inspirant librement de l’existence (avérée) du gang, la série nous propose une plongée dans l’Angleterre populaire de l’entre-deux-guerres, avec son crime organisé, ses blessés de guerre, sa violence plus ou moins larvée, ses conditions de vie franchement insalubres, ses combats, mais aussi ses joies et sa sincérité.
Cillian Murphy – qui a toujours l’air d’avoir 19 ans alors qu’il frôle les 40 – campe parfaitement un criminel impénitent et profondément ébranlé par la guerre, qu’il a vécue dans les tranchées. Faisant fi du sentiment, il gère sa famille comme son organisation, disposant de chacun selon son bon vouloir. Il est entouré d’autres excellents acteurs – Sam Neill, Helen McCrory… – qui nous livrent une belle galerie de portraits sans tomber dans la caricature. Si j’ai vu venir certains rebondissements du scénario, d’autres, en revanche, m’ont complètement soufflée, ce qui m’a beaucoup plu.

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Autres excellentes raisons de voir cette série : les personnages féminins sont tout sauf cruches (mention spéciale à tante Polly), la musique est géniale (le générique est quand même signé Nick Cave & the bad seeds), les costumes sont beaux (peut-être un reste de Downton Abbey ?) et l’ambiance bien restituée.
Quelques petits bémols éventuellement : les décors font vraiment studio voire image de synthèse pour certains, et la violence n’est pas camouflée, loin de là.
Quoi qu’il en soit, je recommande cette série, d’autant que, n’étant constituée que de 6 épisodes d’une heure, elle se regarde vite.