Escapade à Bath #2 – Les thermes romains et le Jane Austen Centre

Dimanche, c’est sous un ciel gris et légèrement pluvieux que nous poursuivons notre (rapide) découverte de la ville en nous attaquant au monument qui lui donne son nom : les thermes romains. Classés au patrimoine mondial de l’Unesco, ceux-ci ont été bâtis par les Romains au moment de la conquête de la Bretagne. Contrairement à la plupart de ces ensembles de bains que l’on retrouve dans toutes les cités romaines, ceux de Bath ont ceci de particulier qu’ils avaient une dimension religieuse : en effet, une source chaude naturelle (46°) jaillit des entrailles de la terre à un débit très soutenu, et la source fut dédiée à Minerva Sulis (d’où le nom d’Aquae Sulis que portait Bath).

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On accède aux bains par le bâtiment construit autour au 19ème siècle, lorsque le thermalisme a connu un regain de popularité, et que Bath est devenue une destination touristique. Comme dans tous ces lieux, l’audioguide fait la loi et, échaudés par la mésaventure de Schönbrunn, nous l’avons pris. Sauf qu’on n’est pas obligé de le suivre pour y comprendre quelque chose, si bien que les combinés sont restés dans nos poches pendant la visite.

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Après une présentation de l’ancienne disposition des lieux, le musée présente une foule d’objets retrouvés dans les thermes, éclairant ainsi la vie quotidienne des habitants et des visiteurs – la ville d’Aquae Sulis était un lieu de pèlerinage. Compte tenu de la fonction religieuse de la source, de nombreux Romains y faisaient ériger des autels en pierre (mes cours d’épigraphie se sont rappelés à mon bon souvenir) et y jetaient des objets en guise d’ex voto. On peut admirer de très belles choses : des restes de mosaïques, des bijoux, de la verrerie (mon péché mignon), mais aussi un squelette et des explications sur les rites funéraires.
Parmi mes objets de prédilection, il y avait les malédictions : des petits rouleaux sur lesquels les gens maudissaient ceux qui leur avaient porté préjudice (vols, notamment). Celles-ci étaient rédigées dans des termes à la fois imagés et ne portant guère à la confusion !

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Mais le clou de la visite, c’est sans nul doute le bassin central orné de colonnes, ainsi que le “réservoir” d’où on peut voir l’eau remonter à la surface, à grand renfort de bulles et de vapeur. Comme les deux bassins sont à ciel ouvert et qu’il pleuvait un peu, l’effet était vraiment frappant.

DSCN0174Autour du bassin, des guides en costumes incarnent différents personnages que l’on pouvait croiser aux bains. Ce matin-là, on trouvait un centurion (qui proposait de recruter des jeunes gens) et une esclave attendant sa maîtresse en préparant des cosmétiques. Si le militaire n’avait pas grand-chose d’intéressant à dire (vu qu’il passait son temps à se faire mitrailler avec les gens), la jeune femme était passionnante, nous racontant comment on fabriquait du maquillage, quels étaient les critères de beauté, comment on entretenait et parfumait son corps… Franchement, j’ai appris plein de choses et j’ai beaucoup apprécié cette initiative, que je trouve très ludique.

DSCN0178En enjambant la rigole qui alimente le bassin central en eau, nous avons pu sentir la chaleur qui s’en dégageait, c’était assez impressionnant ! Ensuite, la visite redevient plus “classique” avec les traditionnelles salles chaude, tiède et froide, le grand bassin où on allait nager et… la boutique de souvenirs.
Au total, et sans traîner, nous avons passé plus d’une heure et demie dans les thermes, complètement sous le charme. C’est une visite incontournable, et à juste titre.


Autre visite incontournable à Bath – surtout vu les raisons qui nous avaient poussés à venir – le Jane Austen Centre. Le célèbre auteur a en effet séjourné à de multiples reprises dans la ville, qui sert de décor à plusieurs de ses romans, Northanger Abbey et Persuasion, et où plusieurs films et séries télé inspirées de ses œuvres ont été tournées.

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Le centre est surtout connu pour organiser tous les ans, en septembre, un festival autour de l’auteur avec conférences, projections, promenades et événements costumés. Situé dans une petite maison de Gay Street, non loin de celle qu’occupa Jane Austen en 1805, il retrace grâce à une petite exposition permanente, la vie de l’auteur ainsi que la vie quotidienne à Bath à cette époque, notamment la vie mondaine. Des extraits de lettres ou de romans de Jane Austen ponctuent cette présentation.
Que dire ? Je m’y attendais, et la visite a enfoncé le clou : c’est très décevant. On apprend peu de choses, ne serait-ce que parce que les connaissances sur Jane Austen sont relativement maigres, et surtout, on aurait pu trouver le même contenu sur la page wikipedia. L’exposition est un bric-à-brac de portraits supposés de l’auteur, de vêtements d’époque (mal) reconstitués, de quelques gravures et de films promotionnels à la gloire de Bath et du Jane Austen Centre.

Source
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A l’issue de la visite, le musée propose de se costumer (mal, mais ceci est une autre histoire), sachant que les vêtements ne sont pas très beaux et que les quelques accessoires (ombrelle, éventail…) sont en mauvais état. En fait, nous avons eu la très nette impression que tout ceci n’était qu’un prétexte à la (minuscule) boutique dédiée à Jane Austen – où bien évidemment j’ai claqué mes sous.
Au dernier étage, un salon de thé, apparemment très coté, propose thé, pâtisseries et sandwiches. Nous avons envisagé de nous y rendre, avant de renoncer à cause du temps qui nous était compté. Toutefois, si nous revenons à Bath, ce sera mon unique raison de revenir !
9£ (soit pas loin de 15€) pour deux vidéos et une expo qui prend la poussière, ça n’en vaut vraiment pas la peine. Je crois que j’aurais préféré visiter une maison aménagée dans le style de l’époque et qu’on nous en dise plus sur la vie quotidienne en effectuant des parallèles avec l’oeuvre et la vie de Jane Austen.