S’apercevoir à 16h que l’enfant a toujours un sac de nœuds sur la tête. Soupirer et se dire que ça attendra bien demain.
Passer l’aspirateur tous les deux jours en râlant comme un putois parce que l’appartement ressemble à une décharge.
Faire des lessives. Faire la vaisselle. Ranger. Repeat to fade.
Rappeler des copains qu’on n’avait pas eu au téléphone depuis deux ans, au moins.
Faire un effort conscient pour se rappeler la date. Se planter, parfois.
Couper les cheveux du petit dernier, la trouille au ventre. N’esquinter aucune oreille.
Planifier les courses sur 10 jours alors qu’en temps normal j’ai un mal de chien à y voir clair sur plus de 3 jours.
Se demander dès le petit-déjeuner ce qu’on va manger aujourd’hui.
Acheter des fleurs toutes les semaines pour soutenir le petit commerce.
Tenter de s’épiler à la cire orientale. Pleurer des larmes de sang et prier pour que l’esthéticienne rouvre bientôt.
Sortir sur le balcon à 20h pour applaudir et voir la voisine de l’immeuble à côté en cape, masque et gants rose bonbon, qui diffuse une chanson à plein volume.
Se lever avec Aldebert dans la tête, se coucher avec Henri Dès. Et vice versa.
S’engueuler pour une sombre histoire de chanson à coller dans le cahier.
Participer à un Pub Quizz avec des Nord-Irlandais et des Irlandais. Se faire massacrer joyeusement.
Faire des jeux de société. De la pâte à modeler. De la peinture. Des gommettes. En avoir ras-le-bol. Recommencer.
Lire beaucoup trop de mauvaise littérature parce que le cerveau n’est pas aligné pour la bonne.
Sentir ses articulations grincer, être fatiguée après 3 pauvres kilomètres à pied, avoir un sommeil complètement anarchique.
Mettre une bouteille de champagne au frigo le premier jour pour l’ouvrir le dernier jour.
Attendre que Monsieur rase ses deux mois de barbe pour célébrer le déconfinement.