On déménage et ça urge (3)

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Après une semaine pour le moins trépidante, nous avons enchaîné sans faiblir et, à moins de 4 jours du déménagement, je peux le dire : je suis claquée, et j’ai l’impression qu’on n’en sortira jamais. Donc cette fois-ci on a :

  • Passé la matinée avec la Crevette à l’hôpital Necker. Rien de grave, juste le suivi habituel pour sa dysplasie, mais ça fait une demi-journée en moins pour faire des cartons.
  • Tenté trois fois d’aller à la déchèterie : la première, la file d’attente était tellement longue qu’elle remontait sur la N118, la deuxième, c’était la pause méridienne (comprendre : ça ferme à l’heure du déjeuner), la troisième fut la bonne mais on s’est pris la tête avec le type à l’entrée qui pensait qu’on voulait resquiller car il y a deux noms de famille sur notre carte. Grosse fatigue.
  • Attendu une livraison Ikea… qui n’est jamais venue. L’Anglais fumait par les oreilles tellement il s’est fait balader par le service client, et nous avons fini par apprendre qu’il ne fallait pas attendre une livraison mais… un colis Chronopost, dans 4 à 14 jours ouvrés. Juste avant un un double pont. On n’est pas rendus.
  • Reçu une autre livraison Ikea, celle-ci programmée et en avance, mais en retard par rapport au suivi en temps réel (vous suivez ? nous, plus trop).
  • Rencontré une partie de nos futurs voisins pour une pré-réunion de copro, et appris avec un peu de soulagement que le ravalement allait attendre un peu. Et me rendre compte au passage qu’une de nos voisines est dans mon cours de natation.
  • Déposé la table chez l’ébéniste, dans l’espoir de la récupérer après le déménagement. Récupéré ladite table 48h plus tard.
  • Déposé le tapis chez le teinturier – lequel s’est exclamé en me voyant arriver : “Chic, du vrai travail de pressing” (il fait relais colis depuis quelques mois, et visiblement ça ne le passionne pas).
  • Trié, emballé et rangé les œuvres d’art des enfants. J’avoue que beaucoup de leurs productions ont fini à la poubelle, mais on en a sauvegardé un gros paquet, dont les couronnes de galette des rois fabriquées à l’école et autres collages.
  • Donné nos livres. Ioionette est passée mardi nous délester de deux caisses (dont une énorme), une amie qui tient une boîte à livres en ville a récupéré cinq caisses, et le reste (8 caisses) est parti chez Bibliothèques sans frontières. Après un échec cuisant au point de collecte d’Issy, plein à ras bord, nous sommes allés directement à Epône-Mézières. Quel périple.
  • Déniché le lendemain un petit carton de livres à donner, planqué dans un coin du salon. J’ai cru que Monsieur allait faire une syncope.
  • Tenté de comprendre quel plombier devait effectuer quelle intervention et quand. A l’heure où j’écris ces lignes, cette histoire n’est pas encore résolue, ça devient lassant.
  • Emballé les jouets et vêtements des enfants, en nous efforçant de les faire participer. Le Paprika est clairement déboussolé, il a passé la fin du week-end à réclamer des trucs déjà emballés.
  • Fêté mon anniversaire et celui de ma sœur (puis repartir avec un gaufrier tout neuf, et laisser les enfants pour la nuit à ma mère, histoire d’accélérer sur les cartons).
  • Découvert qu’il y a pire que trier et emballer les livres : vider la cuisine.
  • Préparé les différents colis que je me suis promis d’expédier demain, en allant faire le changement d’adresse à la poste.
  • Trié le garage, préparé des caisses d’affaires de GN pour les donner à des amis de Monsieur, découvert deux cartons d’affaires de reconstitution planqués au fond de la cave (ce déménagement est comparable au tonneau des Danaïdes).
  • Levé les yeux au ciel en voyant que les enfants semblent avoir une espèce de petite angine des familles, pile la semaine qu’il faut. Quand je pense qu’on est officiellement sortis de la scarlatine lundi.

On déménage et ça urge (2)

Deuxième semaine de préparation du déménagement, et nous n’avons pas chômé ! Je dirais même plus, j’ai eu l’impression de ne faire que cela… alors que ce n’est même pas le cas. Voici un bref résumé des opérations

  • Les cartons arrivent lundi matin avec 10 minutes d’avance sur l’horaire prévu. Y’a plus qu’à.
  • Après deux jours de poussées de fièvre et une éruption cutanée, le verdict tombe : le Paprika a attrapé la scarlatine. En pleine pandémie. Et comme il est contagieux jusqu’à 48h après le début du traitement, nous devons le garder à la maison jusqu’à vendredi matin. Pratique quand on fait des cartons et qu’on télétravaille.
  • Profiter que Junior fait la sieste (la scarlatine, ça fatigue beaucoup) et que Monsieur est allé déposer des affaires à une association pour passer mon entretien annuel de développement (nouveau nom de l’entretien annuel d’évaluation). Bon, vu comment s’est déroulée 2020, je pense qu’on aurait pu se contenter de reprendre les réponses de l’an dernier, non ?
  • Le plombier de la copro est finalement passé, une intervention est prévue en fin de semaine pour une autre raison. Et il faut qu’on transmette les justificatifs d’assurance. Qu’est-ce qu’on s’amuse.
  • La livraison Darty est prévue entre 13h et 17h. A 11h30, la télé arrive.
  • La livraison Ikea est prévue entre 10h et 13h. Le livreur appelle à 8h30 pour dire qu’il arrive.
  • La nouvelle cuisine va être superbe (même si c’est difficile de rivaliser avec la cuisine sublime que nous avons actuellement).
  • “J’accuse réception de l’annulation de votre consultation le 17 mai. Je vous ai renvoyé un courrier avec les nouvelles dates.” Et me le dire juste par mail c’était pas possible ? En attendant, me voilà débarrassée d’un poids puisque je ne pouvais pas me permettre de perdre une bonne demi-journée à l’hôpital la semaine du déménagement.
  • On a vidé la cave ! Les seules choses qui y restent partiront aux encombrants, aux associations ou aux copains intéressés. Victoire !
  • Score final : 47 cartons de livres, plus l’équivalent d’une vingtaine de cartons de livres à donner. Le nettoyage par le vide, ça s’appelle.

On déménage et ça urge (1)

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En début d’année, je mentionnais que l’Anglais et moi prévoyions de déménager pour de plus vertes prairies un appartement plus grand. Nous avons signé (eh oui, à nous les joies de la propriété immobilière), lancé les travaux, et nous sommes fixé un déménagement (léger, hein, on reste dans la même ville, et dans le même secteur) autour de fin mai/début juin.
Le week-end dernier, nous avons appris avec un peu de surprise que nous pourrions emménager… avec 15 jours d’avance par rapport à la date prévue. Si c’est une bonne nouvelle en soi, nous sommes un peu bousculés dans notre organisation, puisque très clairement, à part contacter les déménageurs pour des devis, nous n’avions encore rien fait. Dès lundi et les enfants remis à l’école, nous nous sommes retroussé les manches.

Cette semaine nous avons:

  • Rencontré les déménageurs pour un devis, choisi celui qui nous inspirait le plus confiance.
  • Donné des tonnes d’affaires de puériculture à une association d’aide aux mères en difficultés (vêtements de la naissance à 5 ans, chaise haute, poussette, baignoire pour bébé… et j’en passe).
  • Commandé la nouvelle télé. C’est peut-être un détail, et certains nous lanceront peut-être des tomates pourries parce qu’on a choisi d’avoir la télé, mais notre ancien écran a… 12 ans. Et s’il fonctionne encore correctement, il est un peu petit.
  • Pris rendez-vous chez Orange et calé l’installation de la fibre dans notre futur appartement. Déjà qu’en tant que particuliers c’est ultra pénible de ne pas avoir Internet à domicile, mais quand on est indépendant et qu’on travaille de chez soi, c’est carrément l’angoisse. Rendez-vous est pris pour la veille de l’emménagement.
  • Contacté l’ébéniste pour enfin faire réparer la table basse dont une partie du cadre est descellée depuis au moins deux ans.
  • Réceptionné la commande de papier peint avec une semaine d’avance (on était sidérés parce qu’on l’a appris quand le livreur s’est trompé d’adresse).
  • Trié des vêtements en tas “à donner”, “à recycler en ressourcerie”, “à recycler”, “à garder”, et dire adieu à toutes mes jolies robes et jupes accumulées ces dix dernières années.
  • Râlé en ratant l’entrée de la N118 pour rejoindre la déchetterie et jeté une foule d’objets en souffrance (notamment tous les trucs qui partent d’ordinaire à la benne à produits dangereux qui ne passe plus depuis le premier confinement).
  • Trié les DVD, les jeux vidéos et les CD, en redécouvrant parfois des pépites oubliées (souvent à juste titre).
  • Eté prévenus d’un dégât des eaux dans les parties communes un 1er mai alors que le plombier de la copro n’intervient pas les week-ends et jours fériés…
  • Géré un Paprika grognon puis amorphe puis fiévreux, et donc probablement HS pour l’école demain, alors que bien entendu la journée s’annonce particulièrement chargée une fois encore.

Cold Winter Challenge

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Après une rentrée placée sous le signe du marasme intellectuel (je n’ai lu que des fanfics pendant deux mois – don’t judge me), et une fin d’année difficile au plan professionnel, j’ai sauté sur l’occasion quand Isa m’a proposé de participer au Cold winter challenge avec elle. En fouillant mes archives, j’ai découvert que je l’avais déjà fait en 2018, mais si le nom demeure, l’organisatrice a changé, de même que les catégories.
A part un ou deux ouvrages, j’ai surtout lu en fonction de mes envies et de ma PAL, si bien qu’il faut se soumettre à quelques contorsions pour caser certains titres.


Magie de Noël
Under the mistletoe (romance de Noël ou roman feel good se déroulant pendant les fêtes) : T’embrasser sous la neige, d’Emily Blaine. La romance de Noël annuelle d’Emily (et ma première, figurez-vous). Si je ne suis pas adepte du genre, mais j’ai passé un bon moment, et j’ai adoré la fin.

Raclette (famille, amis, secrets) : Neige rouge, de Simone van der Vlugt, un roman historique autour de deux femmes, une mère puis sa fille, et leurs choix de vie dans la Hollande du 16ème siècle. J’avoue avoir été assez déçue de ce roman, bien écrit et documenté, mais avec une scène assez terrible au milieu, et un changement brutal dans la narration, alors que j’avais adoré Bleu de Delft.

Danse de la fée Dragée (rêve, fantasy, fantastique) : Le corsaire, et autres poèmes orientaux, de lord Byron. Après deux pièces de théâtre, c’était l’occasion de me colleter à la poésie de Byron, et force est de constater que ça m’emmerde. C’est merveilleusement bien écrit, mais c’est long, très érudit, et j’ai eu un mal de chien à me laisser emporter. Comme j’avais déjà eu ce sentiment avec Manfred et Caïn, j’en déduis que ce n’est clairement pas un auteur pour moi.
On pourrait aussi mettre ce recueil dans la catégorie “Yule”, c’est un peu entre les deux.

Hiver mystérieux
Yule (mythologies, légendes)

Reine des Neiges (femme de pouvoir, sorcière, féminisme) : Le consentement, de Vanessa Springora. Je ne sais pas trop si on peut ranger ce témoignage dans cette catégorie, mais c’est probablement ce qui s’en rapproche le plus. Je ne reviendrai pas sur la puissance de ce texte, qui plus est très bien écrit, et ses conséquences.

New year, new me (métamorphose, transformation, évolution) : The Heart Goes Last, de Margaret Atwood. J’ai lu The Handmaid’s Tale il y a une quinzaine d’années, quand Marion Olharan me l’avait d’autorité mis dans les mains, et j’avais adoré, même si cette lecture m’avait secouée. Ma connaissance de l’anglais à l’époque n’était clairement pas la même – disons que je n’avais pas dix ans de traduction à mon actif.
Quoi qu’il en soit, ce roman traînait dans ma PAL depuis une éternité, et j’étais coincée au milieu depuis le confinement. Malheureusement, je me suis pas mal ennuyée : je n’accroche pas franchement au style d’Atwood, que je trouve sec à force d’être dépouillé, et les personnages principaux sont juste insupportables. En outre, lire une dystopie en cette période pour le moins compliquée n’était sans doute pas l’idée du siècle.

Marcher ensemble dans la neige
Rennes du Père Noël (animaux, écologie, nature)

Aurore boréale (voyage, aventure)

Carol of the bells (roman choral) : Le cœur de l’Angleterre, Jonathan Coe. Un merveilleux roman qui suit les personnages d’une famille sur les dix ans qui ont mené le Royaume-Uni au Brexit. C’est fin, drôle, intelligent. Ma dernière lecture de 2020, et sans doute une de mes préférées.

Hiver obscur
Fantôme des Noël passés (fantômes / voyage temporel)

Frissonner sous un plaid (horreur, épouvante, thriller, suspense) : Hard Pursuit, de Pamela Clare. J’aime beaucoup les romances à suspense de cette autrice, et même si le tome précédent, qui se déroule en Antarctique, aurait été plus approprié pour ce challenge, j’ai quand même passé un très bon moment.

Nuit du solstice (moins de 300 pages) : Objectif, de Tsuji Hitonari. Voilà bien longtemps que je voulais lire cet auteur, et c’est chose faite grâce au livre donnée par Ioionette. Divisés en courts chapitres comme autant d’instantanés, le roman laisse parler la narratrice, une photographe qui tient le monde à distance grâce à son appareil. J’ai beaucoup aimé.

Au chaud devant la cheminée
Grands enfants (livre jeunesse) : Le pull de Noël, de Cecilia Heikkila. Découvert l’an dernier, mais une très belle lecture de Noël que les enfants adorent.

Vitrine de Noël (lecture graphique/illustrée sur le thème de Noël ou de l’hiver) : Le journal de Gurty – Parée pour l’hiver, de Bertrand Santini. La Crevette a reçu le premier tome à Noël, et nous l’avons lu ensemble. On a tellement aimé et rigolé que je lui ai acheté la suite (et le troisième tome attend sagement son anniversaire, mais chut…).

Chocolat chaud (livre qui apporte du bien-être : feelgood, développement personnel…) : Indocile Ninnen, de Léna Forestier. C’est une romance, encore, mais une belle romance historique française très bien écrite.

Deux de mes lectures de cet hiver ne rentrent pas dans les catégories proposées : La familia grande, de Camille Kouchner, et l’unique BD que j’ai terminée ces derniers mois, Lou Sonata, de Julien Neel. Cette dernière m’a d’ailleurs ennuyée. Il faut que j’arrête cette série que j’ai adorée à son début, mais qui n’a plus aucun sens depuis déjà trois ou quatre tomes.

What if…?

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En ce moment, peut-être à cause de la pandémie, peut-être parce que, pour la première fois depuis deux ans, je n’ai pas de gros compte à rebours dans la tête, peut-être parce que je sens la quarantaine approcher… je m’interroge beaucoup sur ce que serait ma vie si…

  • Si j’avais fait les démarches pour acquérir la nationalité canadienne avant d’être majeure (ou si mon père s’en était chargé, tiens).
  • Si j’avais osé décrocher mon téléphone pour ce job d’indexation aux Beaux-Arts qui n’attendait que moi.
  • Si j’avais appris à bouger et à sentir mon corps, littéralement (j’y reviendrai sans doute un jour).
  • Si j’avais fini mes études : le japonais jusqu’au master, le doctorat, peut-être. Et s’il m’en était resté quelque chose.
  • Si j’étais restée ou retournée vivre au Japon après mon séjour.
  • Si, d’une manière générale, j’avais osé me défaire de certaines convictions que je gardais chevillées au corps.
  • Surtout, si j’avais cessé de prendre des chemins de traverse ou de choisir l’option facile.

Paradoxalement, je sais que, à l’instant T, je suis dans une situation qui me convient, me plaît et me correspond : je suis mariée à l’homme que j’aime, nous avons deux enfants avec qui c’est pas rigolo tous les jours mais qui sont quand même très mignons, je travaille dans un domaine qui me plaît, nous bénéficions d’une certaine stabilité financière, j’ai normalement une vie culturelle riche… Mais depuis quelques mois, la vague monte. Et j’ignore pourquoi.

Une semaine… 2021 1&2

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  • Reprise des activités extra-scolaires : patin à glace (deux fois), danse classique, éveil corporel, orthophoniste et psychomotricienne. Il va falloir mettre en place une organisation militaire.
  • Mon nouveau roman est sorti ! Après plus de cinq ans de passage à vide, c’est un retour réjouissant (pour moi) à l’édition.
  • J’ai pris des places pour aller voir Evanescence et Within Temptation avec une copine de lycée, histoire qu’on se rappelle notre jeunesse enfuie (si jamais c’est maintenu, bien sûr). Ne me jugez pas, c’est 2020 qui m’a forcée.
  • Après l’avoir lamentablement traîné une bonne partie de l’année 2020 – en même temps quelle idée de lire une dystopie alors qu’on en vit une ? – je finis péniblement The Heart Goes Last de Margaret Atwood. Eh bien, je me suis emmerdée.
  • Le problème du Brexit ? Y’a plus rien chez Marks & Spencer. Impossible d’y trouver de la bière et du cidre, ne restent que les chips et les biscuits.
  • Bon, on aura rôdé avec succès l’organisation pendant 15 jours… avec le couvre-feu et l’interdiction du sport en espace fermé, seules demeurent les séances d’orthophonie et de psychomotricité.
  • L’idée d’Armalite qui a noté toutes ses dépenses d’habillement est très tentante, et si j’essayais de faire pareil ? On en reparle en novembre, quand je penserai à rempli le fichier après l’avoir oublié dans un coin de mon ordinateur pendant six mois.
  • Il neige ! Est-ce qu’on en a profité pour faire une pseudo bataille de boules de neige et un bonhomme boiteux ? Oui. Est-ce que j’ai fait des stories sur les réseaux sociaux comme tout le monde ? Bien entendu.
  • Décidément, les pantalons étanches “Puddle Buster” de la marque Frugi étaient un achat particulièrement éclairé : non seulement les enfants peuvent se rouler dans la neige / bouillasse avec, mais en plus ils ne finissent pas trempés comme tous les autres gamins du square en allant faire du toboggan le lendemain.
  • Je rame pour boucler mon nouveau manuscrit, j’ai l’impression que la ligne d’arrivée recule à mesure que j’avance, c’est un peu frustrant.

Lassitude

Ca pourrait être pire. On pourrait être malades, avoir un proche en réanimation, être atteints dans notre activité professionnelle (oui, un peu, à titre personnel, mais comparé aux intermittents et restaurateurs, c’est risible), se voir refuser des traitements médicaux pour cause d’encombrement des services de santé… la liste est longue.

Pourtant, j’avoue ressentir une certaine lassitude face aux nouvelles annonces, et redouter comme jamais un troisième confinement – dont il se murmure qu’il pourrait ressembler à celui de mars dernier. J’ai envie de voir des gens (et encore, je discute avec les parents d’élèves matin et soir), de sortir prendre un verre ou manger au resto, même si ça va me coûter un rein en baby-sitter, d’aller au cinéma (je veux voir Dune, bon sang!), de prévoir des choses…
C’est surtout ça, qui m’ennuie : ne pas savoir, ne rien pouvoir prévoir. Aller chercher le pain revient presque à faire des plans sur la comète. Réfléchir aux vacances me semble inutile, je commence même à me dire que pour cet été c’est pas forcément bien embarqué.

Pourtant, j’ai bien conscience d’être privilégiée, d’avoir les ressources matérielles, physiques, psychiques, émotionnelles pour gérer sans trop de dégâts cette situation. Je pense même être bien mieux lotie que la plupart de mes connaissances.
Mais quand même, pour paraphraser Obélix, je suis un peu “lalala”.

En sortir 21 en 2021 (et bilan 2020)

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Début 2020, je m’étais fixé comme défi de sortir 20 livres de ma PAL. Qu’est-ce que ça a donné ?

  • The smuggler wore silk, Alyssa Alexander
  • The heart goes last, Margaret Atwood
  • L’intégrale des haïkus, Basshô
  • Le cœur de l’Angleterre, Jonathan Coe
  • Autobiographie d’une esclave, Hannah Crafts
  • Frère d’âme, David Diop
  • L’absente, Lionel Duroy
  • Cachées par la forêt, Eric Dussert
  • Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, Sigmund Freud
  • Cousin Kate, Georgette Heyer
  • Once upon a tower, Eloisa James
  • L’esclave islandaise, Steinunn Johannesdottir
  • Le lambeau, Philippe Lançon
  • I kissed an earl, Julie Anne Long (non terminé)
  • Les petites chaises rouges, Edna O’Brien
  • Rouge, histoire d’une couleur, Michel Pastoureau
  • Lady Pirate, Linsay Sands
  • Clélie, histoire romaine, Madeleine de Scudéry
  • Lady Smoke, Laura Sebastian
  • Mrs Dalloway, Virginia Woolf

Toutes ces lectures ont été indexées et commentées sur Goodreads. J’ai eu quelques échecs avec les romances, en particulier avec Julie Anne Long qui m’a copieusement ennuyée, et Alyssa Alexander qui n’était pas mal mais pas transcendante. Du coup, les autres romances qui traînent dans ma PAL depuis une éternité ont souffert, et je ne sais pas s’il est pertinent de les laisser dans ma pile.
Je n’ai pas achevé le recueil de Bashô, car clairement, 2020 n’était pas une année à poésie pour moi… ça demande un espace mental que je n’avais pas. Quant à Lady Smoke… je ne sais pas où il est ! Je l’ai cherché à plusieurs reprises en espérant m’y mettre, mais je n’ai pas réussi à remettre la main dessus. Soit je l’ai prêté et je ne sais plus à qui, soit je l’ai “rangé” dans un endroit très intelligent et je le retrouverai dans six mois.
J’ai eu des découvertes magnifiques : Virginia Woolf, même si son écriture est extrêmement complexe par moments, Jonathan Coe qui fut le dernier à sortir de cette liste il y a quelques jours, Madeleine de Scudéry, Philippe Lançon ou Steinunn Johannesdottir.
Enfin, j’ai connu de vraies déceptions : Lionel Duroy, dont j’avais adoré Eugénia il y a deux ans, m’a fait lever les yeux au ciel ; David Diop dont j’ai eu du mal à accrocher au récit halluciné ; et très étonnamment Margaret Atwood, dont j’ai lu The Handmaid’s Tale il y a des années et que j’avais adoré, et qui m’ennuie… je n’y arrive pas, même si j’ignore si c’est dû au style ou parce que la dystopie me met très mal à l’aise cette année.
Au total, ce sont 12 ouvrages qui sont sortis de ma PAL, un ou deux bien entamés qui ne devraient pas tarder. Je pense en sortir définitivement Hannah Crafts, dans lequel je suis coincée depuis au moins deux ans.

Pour 2021, reprenant l’initiative de Miss Sunalee, je vais tenter de faire sortir 21 ouvrages de ma PAL…

  • L’âne d’or, Apulée
  • Roland furieux, tome 2, L’Arioste
  • The heart goes last, Margaret Atwood (on y croit)
  • Les états et empires du soleil, Les états et empires de la lune, Cyrano de Bergerac
  • T’embrasser sous la neige, Emily Blaine
  • L’embellie, Edith Boissonnas
  • Le corsaire, Lord Byron
  • Hard pursuit, Pamela Clare
  • Le proscrit de Normandie, Natacha J. Collins
  • Le livre des tendresses, Marceline Desbordes-Valmore
  • Le joueur, Fiodor Dostoïevski
  • Bringing down the duke, Evie Dunmore
  • Kill the queen, Jennifer Estep
  • Indocile Ninnen, Léna Forestier
  • The madwoman in the attic, Sandra Gilbert & Susan Gubar
  • La demoiselle des Lumières, Annie Jay
  • Rebecca, Daphné du Maurier
  • Rouge impératrice, Léonora Miano
  • Les métamorphoses, Ovide
  • Marcher, Henry David Thoreau
  • Neige rouge, Simone van der Vlugt

Sacré programme, quand on y réfléchit. Je sens déjà que ça va être compliqué sur certains ouvrages. Je ne remets que le Margaret Atwood de ma PAL de 2020 puisque j’en suis presque à la moitié. Quant au reste, on verra bien !

2021

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Après mon billet d’hier et l’année écoulée pour tous, difficile de faire des voeux délirants pour 2021… Du coup, je vais plutôt lister quelques envies et projets, et advienne que pourra.

  • Déménager. Bon, je triche, c’est déjà dans les tuyaux depuis la fin de l’été. Après un confinement dans un grand appartement, mais avec seulement deux chambres, nous avons décidé d’aller voir ailleurs, notamment pour que chaque enfant ait sa chambre. Si tout se passe comme prévu, nous changeons de crémerie d’ici fin juin.
  • Ecrire. Là encore, c’est un peu botter en touche. Mais 2021 s’ouvre par la sortie de mon nouveau roman, après plus de cinq ans de hiatus, ce qui est à mes yeux un exploit. Je dois rendre le manuscrit du roman suivant dans les jours qui viennent, et il va falloir remettre un coup d’accélérateur. Mais j’ai aussi un autre projet dans les tuyaux, une idée à pitcher à un éditeur, et une autre à développer dans un coin.
  • Voyager. Nous aurions dû envoyer la Crevette chez mon père au Canada l’été prochain pour la plonger dans le grand bain de l’anglais, et en profiter pour faire un séjour avec son frère, puis avec les deux enfants, et explorer un peu les Rocheuses. Soyons francs, c’est vraiment pas gagné. De même, on aimerait partir chez mes beaux-parents au Portugal en février, mais je n’ose jurer de rien. En attendant, on va essayer de profiter de notre point de chute dans le Sud de la France, et faire refaire le passeport de Mademoiselle qui arrive bientôt à expiration.
  • Cuisiner. Encore et toujours, ça reste une source de joie et d’accomplissement. Surtout, c’est une façon de créer des liens avec les enfants, en particulier le Paprika. Même si j’ai dû mettre le défi 80 recettes au presque au placard pour le moment, je vais me rattraper dès que possible, et j’ai plein d’autres idées à tester. Et on m’a déjà demandé de refaire des pains à burger.
  • Lire. 2020 a été une année très bizarre en la matière : je n’ai pas ou peu lu pendant de longues périodes, mais j’ai enchaîné les lectures exigeantes à d’autres moments. Je m’étais fixé comme objectif 50 livres lus (uniquement romans / essais, je ne compte pas les BD, notamment) sur Goodreads, j’en ai lu 47, ce qui n’est vraiment pas mal.
  • Sortir. Comme tout le monde, je suppose. J’ai envie de boire des coups en terrasse (je déteste les terrasses, je ne supporte pas le soleil ni la fumée de clope…), de me faire chier à des soirées où il y aura trop de monde, de manger dans un resto où les serveurs parisiens seront désagréables… J’ai aussi terriblement envie de reprendre des places pour aller à l’opéra, notamment, mais ma dernière tentative a lamentable échoué (deux spectacles annulés en décembre). Je vais sans doute retenter ma chance pour tenter de faire vivre le spectacle vivant qui est complètement moribond.
  • Poursuivre ma réflexion sur une consommation plus éthique. Peut-on manger des fraises cultivées en Espagne dans des conditions abominables ? Peut-on porter des fringues fabriquées par des Ouïghours internés en Chine ? Bien entendu, la réponse est “non”, et je vais m’efforcer au maximum d’orienter ma consommation en ce sens, même s’il est évident que je n’y arriverai pas toujours et que cela m’est possible à l’heure actuelle parce que j’ai les moyens de ma politique. Est-ce compatible avec mes envies de voyage ? Probablement pas, je le reconnais.
  • Travailler. J’aimerais vraiment beaucoup retrouver un planning de traduction normal, être recontactée par l’éditeur qui m’a fait bosser l’été dernier, reprendre le boulot avec un de mes éditeurs historiques, continuer ma série habituelle… Croisons les doigts !
  • Profiter. L’Anglais me l’avait proposé au déconfinement puis à la rentrée, et je vais voir comment adapter ça à nos projets, mais j’aimerais vraiment prendre du temps juste pour moi. Accepter de lâcher prise et de me dire que c’est pas grave si pendant trois jours les enfants mangent des pâtes et des patates, emballer trois tee-shirts et une brosse à dents dans ma valise et aller voir les copines un peu partout en France.
  • Conclure mon projet secret. Mon projet au (très) long cours a paradoxalement avancé en 2020, alors que c’était très mal barré. Je vais donc m’y remettre dès que le contexte sera un poil plus favorable, et on va voir ce qu’on va voir !

Jumanji !

J’ai débuté 2020… malade comme un chien. Quinze jours d’une bonne grosse crève qui ont culminé par trois jours de perte d’odorat, une première depuis au moins dix ans. Si ces symptômes vous disent quelque chose… à moi aussi. Je pense avoir eu le Covid-19, mais le test antigénique pratiqué en août estime que non, donc c’est la grande inconnue.

Pourtant, 2020 ne s’annonçait pas trop mal : j’allais enfin être payée, j’avais du boulot assuré au moins jusqu’en octobre, la Crevette allait faire sa rentrée chez les grands et le Paprika sa rentrée tout court, on avait plein de voyages prévus (Portugal, Italie, Japon…), mon nouveau roman allait sortir après un hiatus de plus de cinq ans, ma vie culturelle et sociale allait reprendre (énormément de boulot en novembre/décembre et des déplacements très restreints par les grèves et les manifestations).

Et puis, bon, on le sait, tout a déraillé. Je vais essayer de faire un petit bilan positif / négatif, sachant que la deuxième catégorie est sans doute plus largement représentée

  • Avec le confinement, j’ai fait d’énormes progrès en cuisine, notamment en pâtisserie / boulangerie. J’ai fait du pain, des buns à burger, des brioches (et des babkas), des cookies, des gâteaux, j’ai testé plein de nouvelles recettes, je me suis pris la tête pour nourrir tout le monde quatre fois par jour, sept jours sur sept, j’ai été effarée devant la quantité abyssale de yaourts engloutis par les enfants, j’ai planifié mes courses sur dix jours. Jamais je n’ai été aussi heureuse de m’être fait offrir un KitchenAid un an plus tôt. Ca m’a littéralement sauvé la vie.
  • J’ai été payée de beaucoup de trucs au tout début du confinement, ce qui m’a permis (et me permet encore) de faire face à la situation beaucoup plus instable depuis.
  • Grâce à mon réseau, j’ai pu avoir de nouvelles opportunités de travail quand mon planning s’est cassé la figure sans prévenir. Bon, ce n’est pas encore à la hauteur de ce qui était prévu, mais j’ai sacrément limité la casse.
  • Si la sortie de mon nouveau roman est repoussée à demain (gniiii), j’ai repris la plume : pour le tome 2 de cette nouvelle série, mais aussi pour une petite enquête pour animer le compte Instagram de la marque de vêtements Bleu Tango, ce dont je suis très heureuse et fière.
  • Je continue sur ma lancée éthique et plus respectueuse des ressources, à mon rythme et selon mes capacités, parfois très limitées. Cette année, j’ai reprisé des vêtements, fait réparer une demi-douzaine de jeans par une pro, investi dans la mode éthique (pour les enfants et moi, et en orientant l’Anglais vers une nouvelle marque de jeans), cuisiné local et de saison, soutenu mes petits commerçants (en particulier ma librairie). Bon, j’ai aussi commandé sur Amazon et acheté des tonnes de trucs suremballés, hein.
  • Malgré des tensions inévitables, surtout quand on est confinés dans un appartement avec deux enfants en bas âge dont un très remuant, et qu’on paie ensuite l’effet cocotte-minute, l’Anglais et moi avons tenu le choc. Il a été très présent quand ça n’allait pas de mon côté. Il m’a épaulée, soutenue, poussée quand il le fallait, et a presque toujours su trouver les mots.
  • Les enfants n’ont pas toujours été faciles à vivre, j’ai beaucoup perdu patience, pas mal pleuré, mais j’ai aussi apprécié leurs progrès et leurs efforts. L’année n’a pas été tendre pour eux non plus, et ils n’ont pas forcément les mots ou les outils pour s’approprier ce vécu.
  • Côté boulot, c’est très calme. Tellement calme qu’à partir de la mi-janvier, ce sera le désert. J’ai des projets (démarchage, création de mon statut d’autoentrepreneuse, candidatures diverses), mais leur réalisation va me demander quand même pas mal d’efforts, notamment parce que je déteste 1/ quémander 2/ gérer l’administratif.
  • Ma vie sociale et culturelle me manque atrocement. 2020 a été une année blanche sur le plan culturel (à l’exception d’un opéra adapté pour les enfants avec la Crevette), ce qui ne m’était pas arrivé depuis… euh… 2006, peut-être ? La déprime absolue. Tous les spectacles que je devais voir à l’opéra ont été annulés par les grèves mais surtout par les confinements divers, je ne suis pas allée au musée, quasiment pas au cinéma (je ne sais même plus ce que j’ai vu). J’ai franchi une étape que je retardais depuis longtemps : j’ai résilié ma carte UGC à la fin de l’été. Tant qu’à aller au ciné une fois tous les 6 mois, autant payer plein pot.
    Et puis on a beau avancer que l’offre culturelle s’est démultipliée sur Internet, j’avoue que ça ne me concerne pas : j’ai regardé un opéra, le début d’une pièce de théâtre, un petit concert, et c’est tout. L’émotion n’est pas la même, et je n’arrive pas à accorder la même attention aux interprètes. Même la lecture fut compliquée, entre découvertes sublimes et énormes passages à vide.
  • Je rêve, sans doute comme beaucoup de gens, de retrouver mes copines pour boire un coup ou déjeuner, de recevoir des amis à la maison, d’improviser une sortie en amoureux… Si on s’est tous rattrapés cet été, depuis octobre c’est vraiment la lose, et ça risque de durer jusqu’au printemps. S’il reste des restaurants et des bars à la fin, bien entendu.
    J’ai envie de retourner à la piscine plutôt que d’essayer de faire du yoga toute seule devant mon ordi, coincée entre mon lit et la fenêtre.

En guise de mot de la fin, je crois néanmoins que je ne suis vraiment pas à plaindre malgré une année 2020 dont j’ai l’impression qu’elle m’a passée à l’essoreuse : j’ai encore du boulot même si ça demande des efforts de zénitude en ce moment, j’ai des projets enthousiasmants à différents stades de concrétisation, j’ai un entourage familial, amical, social solide et aimant, suffisamment de ressource intérieure pour m’évader quand le besoin s’en fait sentir.
Mais par prudence, je vais quand même m’écrier “Jumanji !” quand sonnera minuit, histoire d’être bien certaine que cette année 2020 est enterrée.