Et puis, le silence

Source
Source

En théorie, je devrais être en train d’écrire comme une folle. J’ai beau avoir eu droit à une remise de peine un sursis de quelques semaines, j’ai toujours un roman à rendre à la fin de l’été. Mais ça n’avance pas. J’ai beau me placer devant mon ordinateur, me mettre en condition, bénéficier des encouragements (ou des réprimandes) de Monsieur, rien ne vient.

Dans ma tête, les voix de mes personnages se sont tues. Voilà plusieurs semaines que je suis environnée de silence, et c’est très déstabilisant.
Je connais les raisons à l’origine de cette panne d’écriture particulièrement longue et douloureuse. Elles tiennent en grande partie à une histoire que j’ai beaucoup de mal à m’approprier, à des personnages peut-être trop vite esquissés et pas assez travaillés, à une impression d’être laissée à moi-même (chose dont j’ai toujours eu horreur : je suis indépendante mais j’ai besoin d’avoir un retour sur mon travail, quel qu’il soit), mais aussi à la pression croissante que je mets sur moi-même. En gros, j’aimerais écrire le meilleur roman de sa catégorie et, bien entendu, je n’y arriverai pas.

Normalement, j’ai quelques “trucs” pour débloquer. Mais là, rien. Et j’ai un peu le sentiment que mes (discrets) appels à l’aide tombent à plat. Du coup, j’en suis à me demander si j’ai vraiment un talent pour écrire, voire s’il ne faudrait pas que je lâche l’affaire tout de suite pour éviter la catastrophe.
Si vous avez des conseils, je suis preneuse, parce que là, j’envisage le cierge à Sainte Rita.

5 thoughts on “Et puis, le silence”

  1. N’etant pas moi même écrivain, je ne me sens pas très légitime pour te donner le moindre conseil, cela dit, si je comprend bien le probleme vient de tes personnages, peut être, sans les changer completement, est-il possible de retravailler un peu leurs personnalités pour qu’elles te parlent plus.
    Sinon tu as tous mon soutien moral et mes encouragement, j’ai hate de te lire !

  2. Ne fais pas des appels à l’aide discrets. Dis franchement “Je suis coincée, j’ai besoin d’un retour”. Ton éditrice n’est ni télépathe ni devin 🙂

  3. Déjà, je ne dirais pas mieux qu’Armalite: envoie un sos sans ambiguïté à ton éditrice.
    Ensuite, je pense que si la voix des personnages s’est tue, c’est peut/être à cause d’interférences (vie perso par exemple) ou parce qu’ils sont “piègés” dans une situation qui ne leur va pas. En essayant de les sortir du cadre, en osant les emmener ailleurs, en les mettant en scène dans une autre situation, peut-être arriverais-tu à les “sentir” à nouveau?
    Si tu veux un retour, tu peux m’envoyer des trucs (je promets d’être impartiale même si tu sais que j’aime beaucoup ce que tu fais.)
    Je comprends tes doutes, mais c’est ta petite voix négative qui parle. Dis-toi que si tu as été publiée, cela prouve assez que tu es bonne dans ce que tu fais. Quant à l’ambition, il faut en avoir assez pour qu’elle nous pousse vers l’avant!
    Des bises et plein de courage à toi.

  4. On souffre (parfois) du même mal, je crois : ne pas avancer par peur de ne pas produire « le meilleur *remplacer par un nom* de sa catégorie ».
    Si ce mutisme vient essentiellement des personnages, serait-il possible de devenir légèrement schizo et de se mettre à tour de rôle dans la peau de tes personnages, le temps d’une (demi-)journée ?
    Quoi qu’il en soit, toutes mes pensées, je crois en toi 🙂

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.