Musée des Confluences, Lyon

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Samedi dernier, à l’occasion de l’EVJF d’une copine qui fut guide dans une autre vie, nous avions décidé de l’emmener au musée des Confluences de Lyon, tant pour se rincer l’oeil à l’exposition “A vos pieds” consacrée aux chaussures, que pour l’obliger, en guise de gage, à improviser un commentaire sur une oeuvre choisie au hasard.

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L’architecture du musée est surprenante, évoquant un peu un oiseau posé au confluent de la Saône et du Rhône. Le bâtiment est tout en verre et en métal, ce qui rend le hall d’accueil très lumineux, même par ce jour gris.
L’exposition était malheureusement très courte – deux salles – et dépourvue de cartels intéressants, à peine quelques considérations sur les talons qui permettent de prendre la hauteur ou comment chausser son enfant est une préoccupation parentale. Difficile de trouver un angle d’attaque ou une problématique dans cette présentation.

Mais passons. Nous avons ensuite décidé de jeter un oeil aux collections permanentes, vu que les deux autres expositions temporaires étaient prises d’assaut. Et là, comment dire…
Les collections sont présentées autour de quatre thèmes : Origines, les récits du monde ; Espèces, la maille du vivant; Sociétés, le théâtre des hommes ; Eternités, visions de l’au-delà. Et c’est tout. Quasiment aucune explication pour tenter de dérouler le projet scientifique du musée et, surtout, une grosse impression d’entassement.

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Je m’explique. Dans la partie “Origines”, on nous présente pêle-mêle des peintures aborigènes des années 1950, de la sculpture inuit des années 1990, des vestiges égyptiens dont un sphinx, et… une vitrine entière de microscopes anciens. La partie “Espèces” ressemble à une sous-Galerie de l’Evolution (à voir au Muséum d’histoire naturelle), avec des animaux empaillés un peu partout, y compris en hauteur (nous en avons donc retenu que le lion a de tous petits testicules contrairement au kangourou…), des papillons ou des coquillages présentés par centaines sur un pan de mur restreint, donnant une belle vision d’ensemble mais rendant impossible l’observation au cas par cas et saturant l’œil, ainsi que… des masques de nô. Allez comprendre.
Ajoutez à cela que les salles sont vernies en noir, mais que le vernis s’écaille et tombe en morceaux par endroits, que les œuvres sont parfois très éclairées, voire dépourvues de vitrine, et vous sentirez la migraine poindre à la sortie du bâtiment.

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Pour être honnête, je crois que ce fut la salle “Sociétés” qui a remporté la palme du what-the-fuck. On y retrouvait des appareils électroménagers, des vieux téléphones à cadran, des pierres semi-précieuses en gros blocs, des vidéos de centrales nucléaires ou de gens qui dansent, de la statuaire bouddhique japonaise, des textiles chinois, un siège d’apparat africain, et une voiture du début du 20ème siècle. La visite s’est achevée dans un fou rire nerveux, à élaborer des hypothèses pour comprendre comment on en était arrivé là : Lu a estimé qu’on avait demandé à chaque stagiaire d’élaborer une vitrine sur un thème libre, ce qui est le plus plausible.
Il y a un manque criant de problématisation, de projet scientifique, ou même d’explications pures et simples : pourquoi avoir choisi tel objet plutôt que tel autre, comment celui-ci est-il arrivé dans les collections…? D’ailleurs, mon avis sur les collections du musée est qu’on est allé piller allègrement dans les réserves des différents établissements lyonnais.

La salle “Eternités” relevait un peu le niveau mais, très sincèrement, on en avait marre. Là encore, peu ou pas d’explications, quelques vidéos intéressantes, mais diffusées dans un passage étroit où tout le monde se gêne… Visiblement, l’architecte n’a pas pensé qu’on pourrait visiter l’endroit pour son contenu.

Bref, le musée des Confluences est, à mon sens, une vaste blague, ou un Kamoulox géant. Je suis heureuse de ne pas être Lyonnaise car, vu le montant astronomique de la facture, je l’aurais en travers de la gorge.

Musée des Confluences, 86 quai Perrache, 69002 Lyon