En demi-teinte

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Alors, avais-je vu juste ?

  • Le Paprika ne dort pas du vol, s’exprime bruyamment, et nous vaut la haine éternelle des autres passagers / Le Paprika est sympa pendant le vol, et fait des sourires au personnel navigant.
    Le Paprika a dormi 45mn sur un vol de 8 heures, c’est long. Il était survolté, comme d’habitude, et j’ai dû le courser à deux reprises dans l’allée. En revanche, il a bel et bien fait du charme à tout le personnel navigant.
  • On perd les bagages quelque part.
    C’est ma hantise depuis des années, mais encore une fois nous avons été épargnés.
  • Au bout de 48h de fatigue et de remarques plus ou moins agaçantes, je finis par sauter à la gorge de mon père.
    Même pas ! Comme quoi, je progresse.
  • Impossible de trouver des billets pour le match, c’est plein.
    On en a décroché (les conditions d’achat des billets de hockey à la Scotia Bank Arena sont à la limite du gérable), et on a passé une super soirée (en revanche, j’ai dû perdre en audition).
  • Les enfants retombent malades, et il faut trouver un médecin en catastrophe / Blindés de médicaments depuis dix jours, les enfants se portent comme des charmes.
    Ils ont toussé, mouché, éternué pendant quasiment tout le séjour, mais il n’y a pas eu de gros pépin (et notamment pas de retour de la bronchiolite que je redoutais).
  • L’Anglais et moi en profitons pour nous engueuler.
    Ca n’a pas raté, ça a pété, et fort. Mais ça n’a pas duré, tant mieux.
  • Il pleut à Niagara Falls, il fait globalement froid et brumeux à Toronto.
    Il n’a pas plu à Niagara Falls, mais on n’a pas échappé à quelques jours de pluie diluvienne / crachin enneigé / baisse des températures. Et Toronto sous la pluie, ça perd quand même un peu de son charme, surtout avec des enfants.
  • L’appartement AirBnB nous réserve une sale surprise (chauffage qui marche pas/mal, wifi anémique, punaises…).
    Pas de punaises de lit (ouf), mais un wifi quasi inexistant et un proprio qui, selon moi, n’habite même pas au Canada. Après ce n’était pas mal sans être dément.
  • Encore plus génial, on nous attribue quatre places au centre.
    Nous étions au centre, mais l’Anglais avait un voisin un peu envahissant (et le vol était plein). Au retour, nous avions trois places et c’était en fait plus facile à gérer car le Paprika se balade partout, et qu’il était bloqué par une paroi.
  • Malgré la fatigue, et grâce à la solidarité de Monsieur, tout se passe bien avec mon père et ma belle-mère.
    J’ai été à deux doigts de craquer mais j’ai pu me retenir. En revanche l’Anglais en a pris pour son grade.
  • La soirée à l’opéra est géniale.
    Sans surprise, j’avais raison ! Je vais même me fendre d’un article, attention.
  • On arrive à se ménager quelques moments en amoureux.
    Un seul moment, au final, car on a profité des siestes des enfants pour récupérer nous aussi.
  • Grâce du wifi et du temps libre, je tiens ce blog à jour.
    Le wifi du AirBnB : un poème, une blague, mais certainement pas une preuve d’efficacité.

En fait c’était un séjour globalement agréable, et nous a en outre permis de faire des trucs “typiques” (Halloween, le hockey, les – nombreuses – aires de jeux, les pubs…), mais il est demeuré des points d’accroche incompressibles et des sources d’agacement, sur lesquels je ne préfère pas revenir ici.

A moitié vide / A moitié plein

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A moitié vide

  • Le Paprika ne dort pas du vol, s’exprime bruyamment, et nous vaut la haine éternelle des autres passagers.
  • On perd les bagages quelque part.
  • Au bout de 48h de fatigue et de remarques plus ou moins agaçantes, je finis par sauter à la gorge de mon père.
  • Impossible de trouver des billets pour le match, c’est plein.
  • Les enfants retombent malades, et il faut trouver un médecin en catastrophe.
  • L’Anglais et moi en profitons pour nous engueuler.
  • Il pleut à Niagara Falls, il fait globalement froid et brumeux à Toronto.
  • L’appartement AirBnB nous réserve une sale surprise (chauffage qui marche pas/mal, wifi anémique, punaises…).

A moitié plein

  • Le Paprika est sympa pendant le vol, et fait des sourires au personnel navigant.
  • Encore plus génial, on nous attribue quatre places au centre.
  • Malgré la fatigue, et grâce à la solidarité de Monsieur, tout se passe bien avec mon père et ma belle-mère.
  • La soirée à l’opéra est géniale.
  • En dépit du temps frais et parfois humide, on profite des sorties.
  • Blindés de médicaments depuis dix jours, les enfants se portent comme des charmes.
  • On arrive à se ménager quelques moments en amoureux.
  • Grâce du wifi et du temps libre, je tiens ce blog à jour.

Bilan culturel 2016

Puisque c’est encore l’heure des bilans et des cartes de voeux, et à l’imitation de Sunalee, je dresse le récapitulatif culturel de 2016. Cette année fut moins sous le signe de la lecture que les précédentes (voir mon précédent article), mais a brillé par sa richesse musicale – notamment grâce à Leen qui m’a entraînée dans un tourbillon d’événements. J’ai aussi effectué quatre voyages à l’étranger et découvert de nouveaux coins de France. Enfin, à ma grande surprise – mais sans doute grâce à la cure de salles obscures de fin décembre – le bilan cinéma n’est pas si mauvais que ça.

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Lecture
Mon décompte s’est arrêté à 32 bouquins, mais je pense qu’on tourne autour d’une cinquantaine d’ouvrages, peut-être plus avec les livres électroniques (que je ne consigne pas forcément). Grande évolution de l’année : j’ai délaissé la fiction pour d’autres genres, j’ai abordé des sujets complexes et parfois durs (la Shoah, l’époque communiste…) et je me suis enfin (re)mise à la lecture psychanalytique (ce qui explique le moindre nombre d’ouvrages, car c’est une littérature longue à lire et déchiffrer).
En fiction, mes livres préférés ont été Les dames de Kimoto et La part des flammes. Point commun : des destins de femmes entrecroisés au basculement du 19ème au 20ème siècle.
En non-fiction, j’ai pris une énorme claque avec Le chant du peuple juif assassiné (poésie yiddish), adoré (dans la douleur) Svetlana Aléxiévitch, en particulier La fin de l’homme rouge et me suis délectée de Le malaise dans la civilisation de Freud, qui a répondu à beaucoup de mes angoisses du moment.

Musique
J’écoute de moins en moins de musique, hormis en voiture et en traînant sur YouTube. Il faut croire que c’est un art que j’apprécie davantage en live qu’en boîte à présent. J’ai assisté à sept opéras, une comédie musicale et trois récitals/concert classiques, ainsi qu’à deux concerts/bals des Conteuses de pas.
Enorme coup de cœur cette année pour Eliogabalo en septembre dernier l’Opéra de Paris. C’était parfait.
Une magnifique découverte aussi lors du récital de Dmitri Hvorostovsky, où Leen m’a embarquée quasiment du jour au lendemain.

Spectacle vivant
J’aurais pu mettre la comédie musicale dedans, mais c’était compliqué. J’ai assisté à trois ballets, dont La belle au bois dormant a eu ma préférence, et une pièce de théâtre, Cyrano de Bergerac à la Comédie-Française, un grand moment.

Cinéma
Dix films, soit quasiment un par mois, c’est un exploit ! J’entends par là des films à l’affiche au cinéma, pas des découvertes à la télé (je trouve que ça n’a pas le même impact). Beaucoup de blockbusters et de films de super-héros, mais deux œuvres qui se détachent nettement : Les délices de Tokyo de Naomi Kawase et Premier Contact de Denis Villeneuve.

Expositions
Un total de six expositions ou musées (hors voyages) cette année. J’ai beaucoup aimé Le roi est mort au château de Versailles en début d’année et, dans un autre registre, notre visite au Musée des arts forains avec la Crevette.

Voyages
J’ai donc visité quatre pays : la Grèce (en Crète), la Suisse (au château de Chillon) et le Canada où je m’étais déjà rendue mais pas forcément à cet endroit précis, et l’Irlande, que je découvrais. A chaque fois le dépaysement et l’émerveillement ont été au rendez-vous, j’espère que 2017 sera tout aussi riche !
J’ai également découvert brièvement Toulouse, à l’occasion du mariage de C.euh, Lyon (et l’atroce musée des confluences…) et de magnifiques coins encore inconnus des Cévennes.

Pour l’instant, 2017 s’annonce (un peu) plus calme, mais j’ai encore cinq opéras programmés d’ici au mois de mai (peut-être davantage ?), des voyages en préparation et des expositions qui me font envie. Quant aux livres, eh bien… en avant pour le Reading challenge.

Un mot, un lieu

J’ai raté le concours d’Elanor pour l’anniversaire de son blog, et j’en ai été fort marrie, d’autant que le thème était intéressant. Comme souvent, cela tournait autour du voyage. Elanor nous proposait d’associer un lieu à un mot. Après Malena, j’ai décidé de me prêter moi aussi à l’exercice.

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Gourmandise – Vienne. Un de mes séjours les plus gastronomiques côté sucré. En trois jours, j’ai dû goûter à la moitié des gâteaux locaux (soyons francs, le salé est beaucoup moins intéressant). Lors de son dernier séjour en Autriche, j’ai exigé de l’Anglais qu’il me rapporte une sachertorte.

Tristesse – Uluru (également nommé Ayers Rock), au centre de l’Australie, l’un des endroits les plus sacrés pour les aborigènes. J’ai été triste parce que certaines explications, trop tardives ou trop restreintes, nous ont empêché, à mon sens de respecter le lieu autant qu’on l’aurai voulu. Et aussi parce que ce fut la première fois que j’ai éprouvé un malaise à être le sale colon blanc.

Réconfort – Le Japon, mon “deuxième foyer”. J’y ai connu des très hauts et des très bas, et aujourd’hui je pense vraiment être en paix dans ma relation à ce pays. M’y retrouver me donne toujours le sentiment d’aller mieux.

Orange – Marrakech et les ateliers de teinture, au milieu des habitations ocres. Un vrai paysage de carte postale.

Frisson – Les Rocheuses canadiennes. Des paysages à couper le souffle, des eaux d’un bleu incroyable, une faune majestueuse et relativement peu farouche. Des souvenirs très vifs, presque vingt ans plus tard.

Sorcière – Edimbourg, et le souvenir d’une balade sur le thème des fantômes et de la sorcellerie au cours d’un séjour linguistique.

Famille – La Bretagne, notamment la Bretagne Sud. Mes grands-parents maternels nous y emmenaient en vacances avec mes cousins et, à leur retraite, ont décidé de s’y établir. Pendant pas mal d’années, les grandes fêtes de famille se déroulaient là-bas.

Rires – Tokyo. Un fou rire irrépressible de près de 10 minutes avec Lou² pendant notre premier séjour au Japon.

Aventure – L’Australie. Pas tant parce qu’on est partis le nez au vent (c’était notre voyage de noces, donc organisé), mais parce que ce fut la destination la plus lointaine et le séjour le plus long effectué en couple.

Musée des Confluences, Lyon

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Samedi dernier, à l’occasion de l’EVJF d’une copine qui fut guide dans une autre vie, nous avions décidé de l’emmener au musée des Confluences de Lyon, tant pour se rincer l’oeil à l’exposition “A vos pieds” consacrée aux chaussures, que pour l’obliger, en guise de gage, à improviser un commentaire sur une oeuvre choisie au hasard.

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L’architecture du musée est surprenante, évoquant un peu un oiseau posé au confluent de la Saône et du Rhône. Le bâtiment est tout en verre et en métal, ce qui rend le hall d’accueil très lumineux, même par ce jour gris.
L’exposition était malheureusement très courte – deux salles – et dépourvue de cartels intéressants, à peine quelques considérations sur les talons qui permettent de prendre la hauteur ou comment chausser son enfant est une préoccupation parentale. Difficile de trouver un angle d’attaque ou une problématique dans cette présentation.

Mais passons. Nous avons ensuite décidé de jeter un oeil aux collections permanentes, vu que les deux autres expositions temporaires étaient prises d’assaut. Et là, comment dire…
Les collections sont présentées autour de quatre thèmes : Origines, les récits du monde ; Espèces, la maille du vivant; Sociétés, le théâtre des hommes ; Eternités, visions de l’au-delà. Et c’est tout. Quasiment aucune explication pour tenter de dérouler le projet scientifique du musée et, surtout, une grosse impression d’entassement.

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Je m’explique. Dans la partie “Origines”, on nous présente pêle-mêle des peintures aborigènes des années 1950, de la sculpture inuit des années 1990, des vestiges égyptiens dont un sphinx, et… une vitrine entière de microscopes anciens. La partie “Espèces” ressemble à une sous-Galerie de l’Evolution (à voir au Muséum d’histoire naturelle), avec des animaux empaillés un peu partout, y compris en hauteur (nous en avons donc retenu que le lion a de tous petits testicules contrairement au kangourou…), des papillons ou des coquillages présentés par centaines sur un pan de mur restreint, donnant une belle vision d’ensemble mais rendant impossible l’observation au cas par cas et saturant l’œil, ainsi que… des masques de nô. Allez comprendre.
Ajoutez à cela que les salles sont vernies en noir, mais que le vernis s’écaille et tombe en morceaux par endroits, que les œuvres sont parfois très éclairées, voire dépourvues de vitrine, et vous sentirez la migraine poindre à la sortie du bâtiment.

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Pour être honnête, je crois que ce fut la salle “Sociétés” qui a remporté la palme du what-the-fuck. On y retrouvait des appareils électroménagers, des vieux téléphones à cadran, des pierres semi-précieuses en gros blocs, des vidéos de centrales nucléaires ou de gens qui dansent, de la statuaire bouddhique japonaise, des textiles chinois, un siège d’apparat africain, et une voiture du début du 20ème siècle. La visite s’est achevée dans un fou rire nerveux, à élaborer des hypothèses pour comprendre comment on en était arrivé là : Lu a estimé qu’on avait demandé à chaque stagiaire d’élaborer une vitrine sur un thème libre, ce qui est le plus plausible.
Il y a un manque criant de problématisation, de projet scientifique, ou même d’explications pures et simples : pourquoi avoir choisi tel objet plutôt que tel autre, comment celui-ci est-il arrivé dans les collections…? D’ailleurs, mon avis sur les collections du musée est qu’on est allé piller allègrement dans les réserves des différents établissements lyonnais.

La salle “Eternités” relevait un peu le niveau mais, très sincèrement, on en avait marre. Là encore, peu ou pas d’explications, quelques vidéos intéressantes, mais diffusées dans un passage étroit où tout le monde se gêne… Visiblement, l’architecte n’a pas pensé qu’on pourrait visiter l’endroit pour son contenu.

Bref, le musée des Confluences est, à mon sens, une vaste blague, ou un Kamoulox géant. Je suis heureuse de ne pas être Lyonnaise car, vu le montant astronomique de la facture, je l’aurais en travers de la gorge.

Musée des Confluences, 86 quai Perrache, 69002 Lyon

Voyage en Irlande #1 – Cork

Pour la plupart des Français qui partent en voyage familial en Irlande, Cork est un peu un passage obligé : après une nuit plus ou moins calme dans le ferry (je n’ai pas du tout le pied marin, j’arrive à avoir la nausée dans un mastodonte comme le Pont-Aven), une petite balade à l’air libre avant de prendre la voiture pour le Kerry est un excellent moyen de se revigorer. Enfin, normalement.
Parce que notre premier contact avec la légendaire amabilité des Irlandais a eu lieu, bien malgré nous, moins de 10km après la sortie du port : victimes d’une crevaison lente, nous avons dû nous arrêter en catastrophe et trouver un moyen de faire changer la roue. (Incroyable mais vrai, non seulement on nous a aidés avec le sourire, mais on était repartis moins d’une heure plus tard.)

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Bref, je m’égare. Cork est la deuxième ville d’Irlande après Dublin, et beaucoup plus petite en termes de population (dix fois moins). On peut tout faire à pied, rien n’est loin, et le centre historique est très mignon.
Notre première destination, la cathédrale Saint Finbar, a été notre arlésienne : nous n’avons pas eu le temps de la visiter à l’aller et, au retour, c’était la messe. Néanmoins l’extérieur est superbe, tout en architecture néogothique (c’est plein de néo-trucs dans ce pays, il y a clairement un hiatus culturel entre le 16ème et le 19ème siècle).

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Bon, en fait, on s’est surtout rués sur l’English Market, les très belles halles de la ville. D’une taille relativement modestes, elles accueillent le marché couvert de la ville. Nous y avons fait quelques courses car nous arrivions les mains dans les poches, mais surtout, nous nous sommes arrêtés pour déjeuner (il y a un joli café-restaurant avec galerie à l’étage). J’ai fait ma morfale, et j’ai immédiatement commandé un Irish stew, le plat national, et c’était fort bon.

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La fontaine de l'English Market
La fontaine de l’English Market

Après cette pause gastronomique, direction le quartier de Shandon, sur la rive nord de la Lee. Si on ne se trouve pas très loin de l’extrême centre, ça se mérite : il faut grimper des petits escaliers ou des ruelles bien pentues et, avec la poussette, c’était moyennement drôle. Néanmoins, la vue sur la ville en vaut la peine, de même que les rues étroites et colorées.
Nous avons visité l’église Sainte Anne, avec son célèbre clocher aux quatre horloges marquant quatre heures différentes. Et nous avons pu admirer Firkin Crane, l’ancien marché au beurre devenu un centre de danse.

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Mine de rien, l’heure avançait, nous avions encore deux heures de route jusqu’au cottage et la pluie tombait, alors on est repartis pour de nouvelles aventures.

Prendre de la hauteur : un déjeuner à la CN Tower

La CN Tower qui domine Toronto est une institution locale. D’un point de vue architectural, on sent bien les années 60, l’endroit rappelle la Space Needle de Seattle, en beaucoup plus haut : elle culmine à plus de 550 mètres de hauteur. La plateforme située aux deux tiers environ de l’édifice accueille un espace d’observation, un plafond transparent (sensations fortes assurées), et un restaurant tournant. C’est dans ce dernier lieu que mon père m’a emmenée déjeuner.

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Coup de chance, il faisait un temps radieux, et nous avons pu nous régaler de la vue grandiose sur Toronto et ses environs. Le temps était parfaitement dégagé, le restaurant tourne lentement, on a tout le temps d’en profiter et de jouer à reconnaître les différents quartiers ou bâtiments emblématiques de la ville.

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Le menu déjeuner est à “prix fixe”. Les plats proposés sont une bonne version de cuisine “fusion” élaborés avec des produits canadiens (champignons, saumon, maïs…). Pour ma part, j’ai pu déguster un gaspacho à base de tomate jaune et de maïs doux à la fois doux et rafraîchissant (et aussi un cœur coulant au chocolat mais chut).

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Alors que j’avais peur de tomber sur un truc très touristique faisant payer très cher la nourriture pour jouir de la vue, j’ai été agréablement surprise : outre les inévitables voyageurs, nous avons relevé la présence de plusieurs familles visiblement du coin. Le repas était bon, les cocktails et le vin aussi, le service efficace “à l’américaine” sans être obséquieux ou pressant.
A noter que la réservation au restaurant permet de zapper la file d’attente au pied de la tour, et offre également l’accès à la promenade circulaire et au plancher de verre. Si vous visitez la ville, je vous recommande l’endroit – mais vérifiez la météo : les jours de mauvais temps, le brouillard empêche de voir quoi que ce soit.

Vous n'avez pas le vertige ?
Vous n’avez pas le vertige ?

Toronto Island : calme et détente à 15 minutes du centre-ville

Vue du ferry
Vue du ferry

Que faire avec un bout de chou quand on est à Toronto ? Parmi les activités envisagées, l’une d’entre elles a retenu mon attention, d’autant qu’elle peut très bien convenir aux grands enfants !
Face au port de Toronto, se dressent trois petites îles. Autrefois presqu’île, l’endroit a été complètement modifié et en partie submergé par une tempête au 19ème siècle et, depuis, il a été décidé d’y interdire toute circulation. Aujourd’hui, les îles sont gérées par le service des espaces verts municipaux. On s’y rend en ferry (un toutes les demi-heure) ou en bateau-taxi (certains sont colorés ou décorés), et l’on débarque à Centre Island.

Taxi tiki
Taxi tiki
De l'eau et de la verdure
De l’eau et de la verdure

Et après ? L’île est un grand parc, avec quelques habitations, mais l’essentiel du terrain est réservé aux promeneurs. De grands espaces verts, des barbecues en libre accès (on est en Amérique du Nord)… voilà un pique-nique tout prêt. La rive sud de l’île abrite également une petite plage, et vu l’immensité du lac, on peut regarder à l’horizon sans rien distinguer, ce qui donne un sacré goût de vacances à l’escapade. Pour y parvenir, on traverse un joli jardin fleuri et agrémenté de bassins.

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Là-bas, au loin, les Etats-Unis...
Là-bas, au loin, les Etats-Unis…

Mais le principal attrait de Centre Island, c’est… son parc d’attraction. Ou plutôt, Miniville, un parc où les attractions sont conçues à hauteur d’enfant, et où l’on paie en tickets (achetés au guichet, bien entendu), comme au jardin d’acclimatation.

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Nous nous y sommes rendus un lundi matin, à la fin des vacances scolaires : il y avait donc du monde, mais ce n’était pas blindé, et nous avons pu profiter. Au programme : un petit tour en tasses comme à Disneyland, un tour en carrousel, qui a effrayé Mademoiselle (alors que c’est un beau carrousel du début du 20ème siècle, avec chevaux de bois et musique à l’orgue de barbarie), une mini grande-roue (qui monte quand même assez haut), une promenade en bateau-cygne sur l’une des pièces d’eau (gilet de sauvetage obligatoire), et un tour du parc dans un mini-train sur rails.

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La Crevette en a pris plein les yeux et était ravie, mon père nous a accompagnées sur la majorité des attractions. Dans la grande roue, j’en ai même entendu une rire à gorge déployée, je crois qu’elle a récupéré mon gène des manèges, et pas celui du vertige de l’Anglais…

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L’ambiance est très familiale et détendue, même s’il peut bien sûr y avoir un peu d’échauffement chez les petits face à tant de sollicitations. On peut apporter son casse-croûte ou s’offrir une cochonnerie à l’un des différents stands. Quant à nous, nous nous sommes un peu éloignés pour déjeuner dans le restaurant donnant sur un bras du lac, et j’ai pu manger ma première poutine.
Nous sommes repartis fourbus, mais quand Mademoiselle sera plus grande et comprendra un peu l’anglais, je compte bien l’inscrire au bateau pirate !

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Une journée à Niagara : des chutes au lac

J’avais admiré – peut-on dire “visiter” pour un paysage ? – les chutes du Niagara lors de mon premier séjour au Canada, il y a… 18 ans. Si. J’en gardais un souvenir à la fois confus (comment sommes-nous arrivés, à quoi est-ce que ça ressemblait autour… c’était très flou) et émerveillé : mon oncle nous avait embarqués sur la “Maid of the Mist”, le bateau qui emmène les touristes jusqu’à la base des chutes.
Pourtant, c’était une des choses que j’étais absolument certaine de vouloir revoir à l’occasion de mon nouveau voyage, et j’ai eu raison.

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Le site des chutes est très fréquenté, et assez bétonné. Outre la promenade qui longe le fleuve en amont et en aval, les deux côtés (américain comme canadien) sont un peu dévisagés par des hôtels très hauts et très moches. Le tout avec un petit air désuet genre “70’s qui ont mal vieilli” : autant le dire tout de suite, Niagara n’a aucun charme. Mais on s’en fiche, on n’est pas venus pour ça.
Le site naturel est splendide, le bruit fracassant, les eaux d’un bel émeraude parfois limpide, tandis que la cataracte forme une volute d’eau perpétuelle, fort bienvenue le jour de notre visite où nous frôlions les 31°C. Les touristes s’agglutinent aux rambardes pour prendre le meilleur selfie possible, mais qu’importe, ça reste un endroit exceptionnel. Il faut s’accorder un peu de temps pour contempler le spectacle, et je suggère de commencer en amont, avant les chutes en elles-mêmes, et de suivre le courant.

Au premier plan, un bout de Horseshoe Fall (côté canadien), au fond Bridal Veil (côté américain)
Au premier plan, un bout de Horseshoe Fall (côté canadien), au fond Bridal Veil (côté américain)

Après cet arrêt, direction les jardins botaniques ! En suivant le tracé du fleuve, on arrive à joli endroit, déjà plus épargné bien qu’un peu fréquenté tout de même. Ici, nous avons visité la serre aux papillons, qui propose une belle promenade pas trop longue qui ravira petits et grands. Le long d’un chemin balisé, dans un décor tropical, on peut admirer des papillons exotiques et colorés : des rouges, des noirs, des jaunes, des verts, des bleus… mais aussi d’énormes papillons qui m’auraient sans doute effrayée s’ils s’étaient posés sur moi ! Attention où vous mettez les pieds : les bestioles se posent parfois sur le sol et il faut les contourner. Il est également interdit de les toucher, mais autant dire que les gens font ce qu’ils veulent.

Celui-ci est mignon et pas trop flippant
Celui-ci est mignon et pas trop flippant

Nous avons poursuivi vers un autre recoin du jardin botanique, beaucoup moins fréquenté celui-ci : le jardin anglais. Il s’agit d’un petit jardin d’agrément avec ifs taillés et massifs de fleurs colorées, idéal pour faire une petite pause. Juste à côté se trouvait le jardin utilitaire, avec notamment les plantes potagères. Bien tenu et intéressant, quoique relativement petit (surtout si vous avez visité les jardins de l’abbaye de Fontevraut).

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Oui, l’orage a menacé une bonne partie de la journée

Après une rencontre avec un écureuil peu farouche – comme partout dans le pays – direction Niagara-on-the-Lake, petite station balnéaire située… bravo, sur le lac du même nom. La rue principale de la ville a beaucoup de charme, avec vitrines anciennes conservées “dans leur jus” et boutiques diverses et variées, même si cela a un petit côté Disneyland :  tout est propre, bien tenu et au cordeau !
Les boutiques – en dehors de celles consacrées aux inévitables souvenirs – sont souvent des petits commerces locaux, qui proposent des choses en rapport avec la région : des produits de beauté (j’avoue, j’ai investi), du fudge (l’adresse préférée de mon père), mais pas de vin, alors que la région est réputée pour sa production viticole (ayant eu l’occasion de goûter, je confirme qu’ils ont de très bonnes choses). La raison est toute simple : la vente d’alcool est un monopole d’Etat, seules les boutiques licenciées ont le droit d’en stocker.

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Un dernier coup d’œil rapide aux berges du lac, dans lequel je me serais bien baignée, vu la température, et nous avons repris la voiture. Après la chaleur accablante de la journée, nous avons été pris dans un orage dantesque pendant la moitié du retour, tandis que la Crevette, après avoir proclamé que les Chutes “ça sent bon” (allez comprendre), a dormi du sommeil du juste.

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C'est là qu'on voit que la lumière a sérieusement décliné à mesure que la journée avançait.
C’est là qu’on voit que la lumière a sérieusement décliné à mesure que la journée avançait.

Festival du livre romantique à Chillon (Suisse)

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Ce week-end, j’étais invitée au Festival du livre romantique au château de Chillon, en Suisse. Il s’agissait de la première édition de l’événement, créé dans le cadre du bicentenaire du séjour de lord Byron au château, et organisé par le Salon du livre de Genève.

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Le château est un monument magnifique. Bâti au 15ème siècle au bord du Lac Léman (voire dedans), il est encore intact aujourd’hui et a été très bien restauré au 19ème siècle. Les remparts sont ceints de tours et abritent une mini-ville autour d’une cour.
Il s’agit d’un ancien château des princes de Savoie, et cela se sent dans le soin apporté aux décors comme dans les imposantes défenses encore debout. En ce moment, une exposition retrace le séjour de lord Byron dans la région à l’été 1816, ainsi que la naissance du mouvement romantique.

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IMG_3717En compagnie de Camille Adler et Emily Blaine, nous étions conviées à débattre sur “Le succès fou de la romance”. Nous avons donc parlé définition de la romance, défense du genre, problèmes inhérents à l’écriture, etc.
Comme à son habitude, Camille était costumée en rapport avec l’événement (elle avait choisi une tenue en hommage à lord Byron) et a eu son petit succès ! Les nombreux visiteurs, majoritairement asiatiques, n’étaient sans doute pas visés par le festival, mais nous avons quand même réussi à fédérer un petit public (et à le faire rire).

En outre, il faut souligner l’extrême gentillesse des organisatrices (et de l’organisateur) qui se sont mises en quatre pour nous accueillir. Nous avons été traitées comme des princesses : hébergement dans un quatre étoiles au bord du lac, transports gratuits en ville (bon, on a marché), défraiements généreux pour les repas, et soin constant apporté à notre bien-être.

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Les romancières en goguette…
Coucher de soleil sur le Léman
Coucher de soleil sur le Léman

La forteresse de Chillon est sise sur la commune de Montreux, célèbre pour son festival de jazz – dont je possède une affiche – mais aussi… pour ses studios d’enregistrement. Et pas n’importe lesquels, ceux où Queen enregistra l’album Made in Heaven. C’est donc tout naturellement qu’on y trouve une statue de Freddie Mercury, à laquelle je suis allée rendre hommage sous l’œil un peu désabusé de mes collègues.

Made in Heaven
Made in Heaven
Dimanche matin, de ma fenêtre...
Dimanche matin, de ma fenêtre…

En tout cas, ce séjour, bien que trop bref, m’a fait un bien fou : j’ai vu le soleil (après une semaine de flotte torrentielle, c’était bienvenu), j’ai rigolé avec Emily et Camille, je me suis fait de nouvelles copines, j’ai découvert un endroit sublime mais, surtout, j’ai amorcé ma réconciliation avec la Suisse. Ce pays demeure pour moi celui où j’ai passé la quasi-totalité de mes vacances scolaires pendant les huit années qui ont suivi le divorce de mes parents, et je n’en garde franchement pas que des bons souvenirs. Jusqu’à ce que je reçoive l’invitation, j’avais juré mes grands dieux que jamais je ne reposerais un orteil au pays du gruyère. A présent, je suis quand même beaucoup plus ouverte à la question.

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