Lire “genbaku bungaku” ou littérature atomique, c’est-à-dire, la littérature inspirée par les bombardements de Hiroshima et Nagasaki en août 1945. On ne peut pas parler du Japon, comprendre encore aujourd’hui l’attachement quasi viscéral de ce peuple au pacifisme, sans parler de la bombe atomique. Plusieurs écrivains ont relaté leur expérience personnelle du drame, ou imaginé, à partir des conséquences réelles du bombardement, l’histoire des survivants. Cela donne un nombre assez restreint d’écrits – poèmes, romans, essais – mais extrêmement poignants.
Bien entendu, je n’ai pas lu toute la littérature disponible sur le sujet – une partie n’est disponible qu’en japonais pour le moment – et c’est vraiment une lecture difficile. Parmi les plus connus, on peut citer Pluie noire de IBUSE Masuji (qui a donné lieu à une adaptation cinématographique en 1989), ou les textes de OE Kenzaburô dont le fils aîné a été gravement handicapé suite à une irradiation de ses parents.
Mais ce post est aussi la conséquence d’une lecture récente, Hiroshima, fleurs d’été, de HARA Tamiki. L’ouvrage présente trois nouvelles de cet auteur, chacune retraçant un moment “autour de la bombe” : avant, pendant, après. La nouvelle qui a lieu pendant est sans aucun doute la pire, la plus poignante : j’ai pleuré pendant les deux tiers du récit. Malgré la tension qui en émane, je ne peux que vous inviter à découvrir cette littérature, à petites doses bien entendu.