Encore un film à grand spectacle, me direz-vous. Oui et non. S’il est évident que conter la vie du redoutable Genghis Khan, son unification des tribus mongoles et turques et sa conquête du monde peut donner lieu à tourner une fresque épique avec beaucoup d’effets spéciaux et peu de scénario, il n’en est rien ici. Le pari du réalisateur (russe) est tout de même difficile à tenir : car le film, dont les premiers rôles sont tenus par des acteurs japonais, coréen ou chinois, réussit tout de même le tour de force d’être captivant alors qu’il est entièrement en mongol. Vous lisez bien.
Première partie d’une triologie annoncée, Mongol raconte l’enfance de Genghis Khan, qui porte alors le nom de Temugin, jusqu’à la victoire qui lui permet d’unifier tous les Mongols. On suit donc son itinéraire, le choix de son épouse alors qu’il est encore enfant, les humiliations après la mort de son père, khan du clan, remplacé par un autre, et même sa détention en Chine.
Le film est une grande réussite. Les paysages sont magnifiques (le tournage a eu lieu au Kazakhstant et en Russie), les acteurs excellents (même si ma compréhension du mongol est limitée, avouons-le), les costumes et les reconstitutions visiblement très fidèles à ce qu’il en était à l’époque. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’une telle épopée, l’accent est mis non pas sur l’aspect guerrier de Temugin, mais sur la construction de sa personnalité et ce qui le différencie des autres chefs mongols.
On peut cependant reprocher au scénario de faire quelques sérieuses entorses à la réalité historique (je sais, c’est une obsession chez moi). En outre, ceux qui attendent un vrai film d’action risquent d’être déçus. En revanche, c’est un dépaysement total, un voyage à l’autre bout du monde que je vous recommande vivement.