Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…
Samedi soir, profitant d’une absence de la Crevette, nous sommes allés voir ce film – un peu en traînant des pieds pour ma part, car j’aurais préféré voir Jodorowsky’s Dune, mais bon j’aime aussi les films de super-héros, alors…
Disons-le tout de suite : c’est long. Très long. 2h30, quand même, avec force ralentis et circonvolutions scénaristiques.
J’ai beaucoup apprécié Ben Affleck en Batman, en dépit du tir de barrage que celui-ci a essuyé : l’idée d’un Batman plus vieux, usé par vingt ans de lutte contre le crime, et au physique assez proche de celui du dessin animé de mon enfance m’a franchement séduite. Bon, je pense que l’acteur porte des prothèses pour avoir les épaules aussi carrées et la poitrine aussi large, mais on lui pardonnera. En revanche, Henry Cavill m’a beaucoup moins séduite : certes, Superman est un personnage plus lisse, mais j’ai surtout eu l’impression qu’il ne savait que froncer les sourcils avec plus ou moins d’intensité.
Les personnages secondaires sont plus marrants : Jeremy Irons en Alfred, Laurence Fishburne en Perry, Jesse Eisenberg en Lex Luthor (qui aurait sans doute été encore plus génial en Enigma, en fait, mais qui cabotine à fond dans son rôle de grand méchant).
J’ai aussi aimé le racisme anti-alien qui se déchaîne à l’encontre de Superman, la façon dont on essaie de le piéger…
En revanche, le scénario repose presque exclusivement sur une incompréhension majeure entre les deux personnages principaux, qu’il serait relativement facile d’évacuer si ceux-ci prenaient le temps de discuter dix minutes. Du coup, après pas loin de 2h à faire monter la sauce, le soufflé retombe inévitablement de façon assez frustrante (d’autant que j’avais vu venir la grosse ficelle dès la scène d’introduction).
Ajoutez à cela des WTF scénaristiques invraisemblables – la pauvre Loïs Lane semble agir de façon totalement inconsidérée voire stupide, alors que c’est un personnage normalement sensé – et le sentiment évident que le studio a voulu poser ses pions pour ses prochains films de façon pas très subtile, et on obtient un résultat franchement lourd et indigeste.
C’était assez divertissant, mais ça ne m’aurait pas dérangé de voir ce film à la télé dans mon canapé plutôt qu’au cinéma.
J’y vais ce soir et je n’y attends absolument rien, d’autant plus que je n’ai pas été emballée par Man of Steel. Disons que je profite d’avoir une carte ciné illimité et ma soeur pour pouffer si nécessaire 😉
Arf… je voulais y aller la semaine prochaine, mais au vue de toutes les personnes ayant été déçues, je commence à douter sérieusement.
Mais comme Elanorlabelle, j’ai une carte cinéma illimitée après tout, ça ne changera pas grand chose, non ?
J’en sais rien !
Je pense qu’y aller avec la carte illimitée est l’idéal (nous l’avons aussi…). Comme ça, pas de regret ! Disons que ça vide le cerveau et que c’est idéal pour se faire une soirée pas trop exigeante avec force popcorn.
Superman n’est pas un personnage si lisse que ça dans les comics, c’est souvent quelqu’un qui craint sa puissance, justement. Si ça te dit un jour, je recommande All Seasons et Red Son, qui m’ont eux-mêmes été recommandés pour me convaincre que Superman, c’est pas que des muscles et de la kryptonite ^^
J’ai lu Red Son, et j’avais beaucoup aimé. Par “lisse” j’entends “de la façon dont on nous le montre et dont il hante l’imaginaire collectif” : moi, l’image que j’ai de Superman, c’est celle du héros incarné par Christopher Reeves. Après, dans le cas présent, je n’ai pas trouvé que le conflit intérieur du héros était bien exploité ni même mis en valeur.