Dans la série des visites de vacances, celle-ci, fait un peu partie des passages “obligés” car elle est très renommée dans la région (le Lonely Planet du Languedoc-Roussillon lui consacre même une pleine page avec photo, c’est dire). A l’origine, c’est un jardin botanique fondé il y a 150 ans par un passionné d’horticulture d’Anduze qui y a consacré tout son héritage.
J’avoue, moi, on m’annonce bambouseraie, surtout en insistant sur le fait que c’est un paysage grandiose et tout, je m’attends un peu à ça :
En fait, ça donne plutôt ça :
La différence est subtile, me direz-vous. Oui, mais non : à Kyôto, il y a tellement de bambous qu’on ne voit pas forcément le jour, là, il y a des allées bien dégagées et pas tant de bambous que ça (je raffine ? c’est mon blog, et puis c’est tout).
Plus sérieusement, je pense que “bambouseraie” est un nom un peu pompeux : il y a certes beaucoup de bambous, beaucoup de très belles espèces (des noirs, des blancs, des verts à feuilles jaunes, etc.) mais cela tient plutôt du jardin botanique.
La visite s’articule autour de divers aménagements paysagers, parmi lesquels : le village laotien (bondé, on est passés en vitesse, j’avoue), le labyrinthe (en fin de visite, sous un soleil de plomb… on n’a pas eu le courage), l’allée des séquoias (impressionnante, le plus haut culmine à 37m) et… le vallon du dragon.
Ben rien que pour ce dernier, en fait, la visite vaut vraiment le coup. Le vallon du dragon est le nom donné au jardin de style japonais : une petite rivière serpente au milieu d’un jardin vallonné, orné d’un magnifique ginkgo biloba (il ne lui manque que les cordes shintô, dites, donc), de conifères, d’érables du Japon en train de rougir… On s’y croirait ! Pour couronner le tout, un très joli pavillon, dit “pavillon du phénix” (soit) se dresse à l’une des extrémités et permet d’apprécier le paysage dans son ensemble.
On entre là en franchissant des torii, ces portes symboliques et physiques qui enclosent les sanctuaires au Japon. Pour le coup, il est évident qu’elles n’ont qu’une présence décorative, mais de loin, l’effet est saisissant.
A dire vrai, ce jardin m’en a rappelé un autre, en beaucoup plus petit et en moins grandiose bien entendu, que nous avons eu l’occasion de visiter au Japon l’an dernier : le Ritsurin-Kôen, sur l’île de Shikoku. La seule différence, à mon grand dépit, c’est que là-bas, on pouvait se reposer dans le pavillon et déguster un thé vert et un petit gâteau, mais pas à Anduze. Oui, même en vacances, je ne pense qu’à mon ventre.
Parmi les autres endroits à découvrir, on peut noter le “jardin d’eau” où sont conservées les plantes aquatiques, les serres début de siècle, dont une remplie d’orchidées (grosse pensée pour Isa, mais non, ça ne rentrait pas dans la valise), une exposition de magnifiques bonsaïs et de lotus…
Enfin, un dernier point qui m’a beaucoup plu : le jardin accueille des artistes qui créent des oeuvres plus ou moins éphémères afin de mettre en valeur les espèces. Si certaines installations m’ont laissée de marbre ou m’ont un peu foutu la trouille (les phasmes géants en métal, ou comment avoir la frousse quand on est une phobique des insectes), mais d’autres m’ont parlé voire m’ont émue, en particulier toute la série de bambous gravés (textes, motifs, dessins…).
Est-ce que je recommande cette visite ? Oui, surtout si vous avez des enfants, ça les occupera une bonne demi-journée, voire un peu plus, et ils dormiront comme des loirs le soir à force de courir partout !
Si vous êtes sans enfant / allergique à la foule, n’y allez pas en haute saison, on se marche dessus. Je pense que mai/juin ou septembre sont beaucoup plus indiqués.
Un gros, gros bémol néanmoins : le prix d’entrée. Comptez 9.60€ pour un adulte, 5.40€ pour un enfant de 4 à 11 ans (en gros, à partir de 12 ans, c’est tarif adulte) et 30.40€ pour une famille 2 adultes + 3 enfants. Ce n’est franchement pas donné, mais ça s’explique sans doute par le fait que la bambouseraie est un jardin botanique privé.
La Bambouseraie – 552 rue de Montsauve 30140 Générargues