Lundi soir, pendant que je me débattais avec le thermostat du bain, tout en gardant une main sur mon bébé comme on nous l’explique dès la maternité, la Crevette s’est fait la malle. A force de gigoter, elle a glissé de son matelas pour atterrir sur le carrelage.
Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Je la tenais (vaguement, il faut le reconnaître), et elle m’a littéralement filé entre les doigts, je n’ai pas pu la retenir. Je pense que tous les parents qui ont vécu ça un jour comprendront de quoi je veux parler.
Passées les premières secondes de choc et d’horreur – heureusement, elle s’est mis à pleurer immédiatement, ce qui prouvait qu’elle n’allait pas trop mal – le plus difficile a été de rester calme et de ne pas (trop) lui transmettre mon angoisse. Elle a pleuré pendant une dizaine de minutes, a mangé et s’est calmée. C’est tout.
Bon, je ne vous cacherai pas qu’elle ne m’a pas souri du reste de la soirée et que, dès le retour de l’Anglais, nous avons fait une petite visite aux urgences (dont nous sommes sortis au bout de vingt minutes, c’est dire si ça allait) avec quelques consignes pour les 48 heures à venir. Voilà.
Bien entendu, et en dépit de tout ce qu’on a pu me dire, j’ai culpabilisé. Je culpabilise encore, mais moins. Je sais bien qu’on ne peut pas être infaillible, mais quand la santé de notre enfant est mise en danger, ça ne fait pas le même effet.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, je ne sais plus trop comment m’organiser pour donner son bain à la Crevette quand son père n’est pas là (tous les soirs de semaine, en général). Du coup, il est possible qu’elle sente plus le vieux poisson que la rose pendant quelques semaines…