Les Médiévales de Provins, c’est un peu un passage obligé quand on fait de la reconstitution historique et qu’on habite au nord de la Loire. Tous les ans, la vieille ville s’anime pendant deux jours et accueille des centaines d’artistes et de bénévoles, ainsi que des milliers de visiteurs, dans le but de faire revivre l’ambiance des foires de Champagne.
Depuis 9 ans, j’essaie de m’y rendre tous les ans, avec plus ou moins de bonheur. Après le super campement dans les douves avec notre ancienne association, La rose et l’épée, l’Anglais et moi avions fini par ne passer qu’une seule journée sur place : trop de monde, trop long, souvent trop chaud ou trop humide… On avait bien tenté avec la Crevette ces deux dernières années, mais celle-ci ne s’était pas montrée très coopérative.
Mais pour cette nouvelle édition, nous avons rejoint la Maisnie des griffons, association de reconstitution historique civile 13ème siècle, et nous campions à l’écart de la foule, dans un coin très sympa. Comme nous sommes peu sortis, sauf en amoureux samedi soir, je préfère vous proposer un inventaire à la Prévert avec quelques photos.
- Arriver vendredi soir et découvrir les espèces de moustiques mutants qui logent au même endroit que nous (sans mentir, ils faisaient la taille de mon ongle de pouce).
- Au moment de monter notre (très) grande tente, nous apercevoir que le mât central est resté à la cave. Frôler la crise de nerfs et trouver une solution de couchage en catastrophe. Ca tombe bien, Monsieur doit rentrer ce soir et nous rejoindre samedi après-midi, il pourra rapporter le mât.
- Enfiler son manteau à la Crevette et trouver que, vraiment, elle ressemble à un jawa (et fait à peu près le même bruit).
- Me remettre à la broderie après plusieurs années d’inactivité et constater avec plaisir que je n’ai pas trop perdu la main (je ne fais rien d’élaboré, mais pour décorer les costumes, c’est parfait).
- Se régaler avec les plats de limonia, de zanzarelli et de mamonia. Picorer des massepains et des fruits. Boire de l’hypocras et découvrir le vin de sureau. La bouffe, c’est vraiment un des meilleurs trucs de la reconstitution.
- Voir arriver l’Anglais comme le messie avec le mât central honni.
- Samedi soir, dîner sous un joli ciel aux nuages dorés après une matinée très humide et une après-midi grise.
- Après avoir réussi à monter la tente et à coucher la petite (exploit !), partir en amoureux dans les ruelles, discuter avec un ami autour d’un verre de vin au pissenlit et échanger des histoires d’anciens combattants à pleurer de rire.
- Désosser deux gigots et s’en mettre forcément plein les mains.
- Apprécier de voir mademoiselle jouer avec les autres enfants de la troupe, tantôt dans la paille, tantôt à la dînette, tantôt à danser.
- Dresser la liste de tout ce qu’il me faudrait pour la saisons prochaine : nouvelles robes (dont une à manches dépassées), linge, couvertures… et de tout ce qui nous fait fantasmer : lit, sièges…
- Me sentir un peu désœuvrée car je n’ai pas d’atelier à animer (mais une Crevette qui revient régulièrement se coller à moi), et cela me change beaucoup.
- Remballer le matériel sous des litres de flotte, en jurant contre la nature qui a vraiment décidé de nous pourrir le week-end.
- Partir avant les autres parce que la petite ne tient plus debout, espérer très fort qu’elle dorme dans la voiture (sans succès bien entendu), et finalement la récurer intégralement parce qu’elle a vomi à 5mn de la maison.
- Se vautrer dans le canapé avec une pizza après avoir déchargé, nettoyé, couché, allumé la télé (pas forcément dans cet ordre).
C’était donc un week-end épique mais, comme souvent à Provins, très humide et fatigant.
C’était aussi la fin de notre (courte) saison médiévale, mais on espère pouvoir remettre ça l’an prochain.