Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.
J’avais très envie de voir ce film dont tout le monde disait le plus grand bien et dont le sujet – inspiré par l’histoire vraie de Florence Foster Jenkins – avait tout pour me plaire. J’y ai donc traîné Lou² samedi dernier et j’ai passé un excellent moment.
En dépit des évidents passages comiques – ceux où Marguerite chante pour la première fois devant telle ou telle personnes sont grandioses, quoique assourdissants – il s’agit bel et bien d’un drame, celui d’une femme qui cherche désespérément à s’exprimer et à vivre sa passion avec le seul moyen qu’on lui a laissé : le chant. Mais c’est aussi le drame d’une personne à qui son entourage ment en permanence et s’arrange, même au pied du mur, pour lui dissimuler la vérité, par lâcheté, par intérêt ou par peur de blesser. C’est l’histoire d’une solitude, que Catherine Frot interprète à merveille.
J’ai beaucoup aimé l’atmosphère années 20 qui colore ce film – même si je suis sûre que des puristes auraient hurlé à certains détails – et contribue à nous transporter, ainsi que le choix des airs d’opéra (en dehors de ceux cordialement massacrés par l’héroïne, bien entendu). L’idée du triangle carré amoureux est également intéressante, quoique peut-être pas exploitée à fond.
Néanmoins, j’ai trouvé l’intrigue secondaire assez insipide et inintéressante. Pourquoi le jeune loup aux dents longues retourne-t-il sa veste pour finalement protéger Marguerite ? Une seconde histoire d’amour est suggérée mais de façon assez bancale, m’a-t-il semblé. Enfin, j’ai trouvé certains artifices de narration un peu lourds et redondants, et la fin un poil trop mélodramatique à mon goût.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, c’était un excellent moment, et j’en suis sortie avec l’envie de retourner à l’opéra (comme c’est étrange). Prions pour que l’Opéra de Paris décide de monter Lakmé ou Pagliacci prochainement !