La fin

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C’est une décision que je n’ai pas prise de gaîté de cœur. Même si je l’avais évoquée à quelques reprises avec Monsieur et Isa, il n’en demeurait pas moins que c’était un énorme tabou et, par-dessus le marché, une chose à laquelle je répugnais.
Pourtant, lundi, j’ai fini par m’y résoudre. J’ai envoyé un mail à mon éditrice pour lui annoncer que je jetais l’éponge. J’ai arrêté d’écrire mon prochain roman – sans doute de façon définitive.

Cela fait plusieurs mois que quelque chose ne tourne pas rond dans mon rapport à l’écriture. Cela n’a jamais été facile, j’ai toujours eu l’impression que je devais m’arracher les mots mais, ces derniers temps, cela s’apparentait carrément à une crise de foi. Je ne sais plus pourquoi j’écris.
Je pense que je me suis mis une pression de plus en plus forte, avec peut-être (certainement !) l’idée d’écrire un best-seller, voire la meilleure romance de tous les temps (soyons modeste). Plus sérieusement, j’éprouve un mélange très bizarre de “Je n’ai rien à faire là” et de “Oui mais bon, quand on voit ce qui a du succès…”, le tout fortement teinté de découragement.

Je devrais me sentir soulagée, mais tout ce que j’éprouve pour l’instant, c’est un immense sentiment de gâchis, un fond de culpabilité, et une profonde angoisse pour l’avenir. Me serais-je fourvoyée dans l’écriture ? Pour l’instant, je n’ai malheureusement pas la réponse.

10 thoughts on “La fin”

  1. Je suis désolée d’apprendre cela.
    C’est normal de culpabiliser, mais si tu écris sans plaisir, c’est que tu as pris la bonne décision (courageuse avec ça, tu aurais pu pondre un navet, engager un nègre, que sais-je encore).
    En plus de ça, tu as quand même écrit des choses avant. Et peut-être y aura-t-il un après, quand les circonstances seront différentes.
    Bon courage pour “passer outre” cette décision et repose-toi bien.

  2. Certaines décisions sont difficiles, mais parfois, il faut les prendre. J’espère que tu te sentiras mieux avec celle-ci dans les semaines qui viennent et que tu trouveras des activités pour remplacer ce sentiment d’angoisse et de culpabilité.
    Courage et bon vidage de cerveau !

  3. Il faut parfois savoir jeter l’éponge pour tout effacer et repartir sur de bonnes bases. Et qui sait, peut-être qu’après avoir fait un recentrage, te sentiras-tu partante à nouveau pour cette aventure, ou pas. Cela, ce sera toi qui en décidera quand tu auras retrouvé ton équilibre et que tu auras passé cette sensation d’écriture forcée. Tu es en tout cas très courageuse d’avoir su arrêter les frais et non t’obstiner à écrire en dépit de ton manque d’inspiration.

  4. Ça n’a pas du être une décision facile à prendre, mais de ce que tu dis c’est sans doute la bonne.
    Quand tu te sentiras prête à remonter en selle, il sera toujours temps. De gros bisous
    (oui ce commentaire n’est pas constructif, je sais)

  5. Navrée de l’apprendre…
    J’espère que le poids de la culpabilité laissera la place à un soulagement d’avoir su prendre cette décision.
    Tout mon soutien.

  6. Il n’y a pas de honte à renoncer quand continuer devient une souffrance stérile: juste du bon sens. Tu n’écriras pas ce roman-là à ce moment-là, ça ne signifie pas que tu n’en écriras plus jamais d’autres. Parfois, c’est dans le vide créé par le lâcher-prise que de nouvelles idées et une nouvelle approche peuvent tranquillement faire leur chemin dans notre tête…

  7. @Shermane : dormiiiiir !
    @Sunalee : comme dirait le philosophe, il faut laisser le temps au temps.
    @Mayla : je ne sais pas si c’est du courage, du réalisme… ou juste de l’épuisement.
    @ioionette : des bisous aussi
    @titite : merci !
    @Armalite : je pense en effet qu’il y a trop de choses dans ma tête et trop de deadlines dans ma vie en ce moment…

    @Toutes : merci beaucoup <3

  8. Ça me fait de la peine de lire cela même si tu avais laissé entendre que ça bloquait…
    Tu as l’air soulagée de ta décision et c’est le principal. Sans pression, plus tard, tu t’y remettras peut-être. Ou tu trouveras un autre moyen pour t’exprimer.
    Je te fais plein de gros bisous et te souhaite de bien profiter de ton été.

  9. Décision courageuse parce que pas evidente à prendre. Je trouve aussi que l’ecriture doit etre un plaisir et qu’il faut parfois savoir dire stop lorsque ça ne va plus. Une amie a arreter de dessiner durant des mois, plus d’envie, l’impression de ne pas etre legitime,… Et à finalement repris à son rythme, avec ses “propres règles”.

  10. Ohh… Je suis désolée d’apprendre cette nouvelle mais je trouve également que tu as eu du courage de prendre cette décision! Je te souhaite beaucoup de bonnes choses pour la suite en espérant que cette plume que tu as choisi de poser puisse te servir à t’envoler vers d’autres directions.

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