Dernier film vu cette année, Elizabeth, l’âge d’or est la suite du film Elizabeth sorti en 1998. On y retrouve le personnage de la reine Elizabeth Ière, incarné par Cate Blanchett, dont on avait suivi les premières années de règne dans le premier opus. Nous sommes en 1585, l’Angleterre développe son empire vers l’Amérique, mais se heurte à l’hégémonie espagnole. Dans le même temps, les querelles religieuses entre catholiques et protestants sont de plus en plus exacerbées, et les partis se regroupent autour de souverains charismatiques, Philippe II d’Espagne et Elizabeth. Les catholiques décident de frapper l’Angleterre au moyen d’une flotte immense, baptisée l’Invicible Armada, et bénie par le Pape.
Le film s’attache à nous montrer, comme le précédent, les enjeux politiques et religieux du règne d’Elizabeth, mais aussi les détails de sa vie privée, ses tourments de femme vieillissante, jalouse et souveraine. Cate Blanchett livre une interprétation fine et nuancée de la reine, tout en étant crédible dans ses coups de sang. Les personnages qui l’accompagnent sont très bien interprétés, en particulier Walsingham (Geffrey Rush, déjà présent lors du premier Elizabeth) et Raleigh (Clive Owen, très sexy en pourpoint de cuir). Les décors et les costumes sont remarquables, la mise en scène très esthétique, la chronologie bien respectée.
On peut en revanche regretter que le scénario présente l’histoire de façon si manichéenne, rendant les Espagnols, et en particulier Philippe II, seuls coupables de l’affrontement. En outre, alors que le premier opus insistait sur l’aspect international, tant du conflit que des personnalités en présence, ce film-là est centré sur Elizabeth uniquement, oubliant un peu vite qu’elle protégeait les protestants un peu partout en Europe et qu’elle attisait en sous-main les rébellions. C’est néanmoins un bon film, très esthétique, remarquable pour qui aime les films en costumes et très agréable à voir.