L’avantage du Royaume-Uni, c’est qu’en général on peut découvrir les dernières productions anglophones avant la France. C’est le cas ici, avec The other Boleyn girl, sorti au début du mois et annoncé pour le 2 avril chez nous. L’histoire s’inspire d’une réalité historique : l’amour du roi Henry VIII pour les deux soeurs Boleyn, Mary et Anne.
Les Boleyn sont une famille noble mais peu aisée, qui décide de miser sur la disgrâce de la reine Catherine d’Aragon auprès du roi Henry pour pousser l’aînée de la fratrie dans les bras de ce dernier et s’assurer ainsi une position enviée à la cour. Ce projet réussit au-delà de toute espérance, mais c’est la sœur cadette d’Anne, Mary, qui devient la maîtresse du roi, alors même qu’elle est déjà mariée.
Les deux sœurs commencent alors à s’affronter, l’une pour l’amour, l’autre pour la puissance d’Henry. C’est finalement Anne qui triomphe, à force de persuasion et de manipulation, parvenant à évincer sa propre sœur et à faire répudier la reine, au prix d’un schisme religieux. Mais la victoire d’Ann sera de courte durée, et elle connaîtra bientôt le destin des épouses d’Henry VIII.
Le film est une réussite visuelle : les décors, les costumes, la musique, les danses… tout concourt à nous imprégner de l’atmosphère d’une des cours les plus brillantes de son temps. Le trio d’acteurs principaux – Natalie Portman, Scarlett Johanson et Eric Bana – est excellent, même si Scarlett Johanson est un peu limitée par le rôle de la blonde Mary. En revanche, Natalie Portman est remarquable en Ann Boleyn intrigante, manipulatrice et égoïste, uniquement préoccupée de sa propre réussite. Eric Bana est quant à lui capable de nous faire ressentir toutes les hésitations de son personnage, ses rancœurs et ses faiblesses. Ils sont encadrés par d’autres interprètes talentueux, en particulier Kristin Scott Thomas, qui incarne la mère des héroïnes.
L’histoire, adaptée d’un roman de Philippa Gregory, est malheureusement bancale. Si le début est intéressant et bien mené, la suite semble plus décousue. On peut reprocher au scénario de trop appuyer sur l’ambition d’une famille qui sacrifierait ses enfants, négligeant l’ambition personnelle des héros. En outre, les deux sœurs sont trop diamétralement opposée, entre Mary la gentille et Anne l’arriviste.
Enfin, la réalité historique est souvent déformée pour mieux coller à l’intrigue. Certes Anne Boleyn et sa soeur ont été maîtresses de Henry VIII, et celui-ci a épousé Anne en créant l’église anglicane. Cependant, les deux soeurs n’ont plus eu aucun contact après le mariage d’Anne. Anne fut éduquée en partie en France, mais plus longtemps qu’on ne nous le laisse imaginer et dans d’autres circonstances que celles présentées dans le film. On peut aussi regretter qu’aucune échelle de temps ne nous soit donnée : il faut connaître un peu la chronologie de l’époque pour s’y retrouver, et garder en tête que l’histoire se déroule sur plus de dix ans.
Huhuhu, encore un film en jolis costumes circa-renaissance… J’imagine d’ici la Leo bavant littéralement sur ces tissus colorés, brodés, imprimés, froissés, superposés etc… ^.^
Pour un coup je t’en veux…t’as donné la fin du film. D’accord, il y avait pas de surprise majeure mais comme je ne comptais pas aller relire mon histoire d’Angleterre avant de voir le film, tu en as trop dit. 🙁
Alors ça c’est énorme. Justement je venais de découvrir ce film… via une affiche sur un bus et j’avais absolument envie de le voir… pour des raisons plus honteuses: Nathalie Portman et Scarlett Johansson dans le même film à costume ça a de quoi donner envie à tout mec normalement constitué!
J’irai le voir donc!
(au fait je lis souvent ton blog mais ne commente jamais…)
No Comment
Ma pudeur atavique – et la distanciation nécessaire quant à la lecture des blogs de sa progéniture – me poussent à ne pas intervenir dans le débat.
Ah si ! juste une remarque en passant : J’APPROUVE TOUT A FAIT LE COMMENTAIRE DE DAMIEN !!!!!!!