La bataille de Monteriggioni

La Toscane, c’est beau, surtout le temps d’un week-end. C’est aussi une terre chargée d’histoire et dont les habitants ne ratent pas une occasion de célébrer le passé, et en costumes de préférence. Arrivés trop tard pour assister au palio ou au calcio in costume, nous avons tout de même pu assister à la fête médiévale de Monteriggioni, juste à côté de l’hôtel.
Monteriggioni est une ville fortifiée, parfois considérée comme une “petite San Giminiano” à cause de ses tours. Beaucoup plus petite dans ce cas. Tous les ans, deux fêtes médiévales ont lieu, la première, se situant au XIIIème siècle et racontant la bataille entre les armées siennoise et florentine (Sienne et Florence ont passé leur temps à s’affronter pour la domination de la Toscane), a eu lieu le premier week-end de juillet. La seconde fête, le week-end suivant, narre le siège de la ville par les Florentins en 1526.
Le festival mêle les reconstitutions de la vie quotidienne, avec de petits campements, des échoppes d’artisans et des lieux pour se restaurer (même si, ô sacrilège, le chocolat n’est pas proscrit), et un spectacle réalisé par des professionnels reproduisant les combats. C’est la première fois que nous assistons à une fête médiévale sans être costumés, la sensation est étrange, de n’être qu’un touriste parmi d’autres.
Fait intéressant, ici la monnaie n’a plus cours, il faut la changer pour des “grossi“, la monnaie locale inspirée des pièces médiévales. Malgré notre bonne volonté, peu de stands nous inspirent, à part les fabricants de jeux médiévaux et les vendeurs d’hypocras, lequel est d’ailleurs bien plus corsé que chez nous (20° quand même, et sous la chaleur toscane).
Un peu déçus par le faible nombre d’exposants, nous décidons d’assister à la reconstitution majeure : le siège de la ville par les troupes toscanes (et leur échec) en 1526. L’un des “acteurs” fait une présentation intéressante, quoique tout en italien, présentant le contexte international (Pavie, l’Empire, tout ça) et régional (Floreeeence, ton univers impitoyâaable), les innovations de l’époque (l’artillerie) et les personnages importants. Puis la bataille commence, mettant aux prises une vingtaine de figurants de chaque côté, des chevaux, des arquebusiers et des canons.
Les costumes sont magnifiques, les combats, rythmés par de vrais tambours, sont réalistes et bien faits, les salves d’artillerie sont particulièrement impressionnantes. Un seul bémol : la musique d’ “ambiance”, trop forte, pas forcément adaptée et couvrant les “vrais” bruits qui auraient ajouté une note historique.
Néanmoins, nous sommes ravis d’avoir pu assister à cette fête. Nous repartons avec une bouteille de chiaretto, sorte de claret local mais en bien plus fort (cela commence à devenir une habitude de rapporter de l’alcool de nos sorties), et des idées plein la tête pour de nouveaux costumes.

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