Après la bluette pour ados, nous avions envie de voir un film un peu plus intelligent, et avons jeté notre dévolu sur la première partie de la biographie du Che réalisée par Steven Soderbergh.
Le film débute en 1954, par la rencontre de Guevara et de Fidel Castro au Mexique, et les débats sur la nécessité de mener la révolution par les armes. C’est ainsi que nous suivons l’itinéraire de celui qui deviendra le Che, de marche dans la jungle en campement de fortune, jusqu’à la prise de Santa Clara.
La narration est entrecoupée de scènes de la visite de Guevara aux Etats-Unis en 1964, de l’interview qu’il accorde à une journaliste – et des questions sur son rapport à la révolution et au marxisme – ainsi que de son intervention à la tribune des Nations Unies. Ces incursions dans un futur proche sont réalisées en noir et blanc, alors que l’essentiel du film est en couleur.
Le film est bien réalisé, les acteurs sont bons, la narration impeccable et vivante. Mais il faut néanmoins souligner que l’on s’ennuie. C’est dur à admettre, surtout pour un tel film, mais il n’y a qu’une succession de scènes de jungle et de guerilla.
En outre – et là cela rejoint mes convictions anti-communistes ancrées dans mon ADN – le personnage du Che est beaucoup trop lisse à mon goût. Bien entendu, comme le film est adapté de son autobiographie, il est évident qu’il ne s’est pas donné le mauvais rôle. Malheureusement, cela le rend fade et ne cherche qu’à perpétuer son image de cavalier blanc libérateur de Cuba, alors qu’il avait tout de même un sacré nombre de morts sur la conscience.
De son côté, Fidel Castro n’est traité que comme un personnage subalterne, qui n’apparaît que pour orienter les pas de Guevara dans telle ou telle direction. Par certains côtés, il me rappelle John Malkovitch en Talleyrand dans le très mauvais téléfilm sur Napoléon, quand il surgissait tel le diable hors de sa boîte pour souffler à Christian Clavier quoi faire à présent.
Enfin, et sans dénier les qualités d’acteur de Benicio del Toro, je ne pense pas que sa performance méritait le prix d’interprétation à Cannes, mais peut-être que l’afflux de biopics ces derniers temps rend ce genre d’incarnation moins extraordinaire.
Idem : la révolution Cubaine selon Che? un grand camp vert dans la jungle : allez on fait la Sierra Maestra : on marche dans la Sierra Maestra (et oublie pas de faire tes devoirs). Tu vas a las Villas : on va a las Villas (et oublie pas de faire tes devoirs, d’ailleurs maintenant on renforce la discipline). Maintenant tu vas a Santa Clara : on va tous a Santa Clara (et faites vos devoirs, renforcez la discipline et montons une opération suicide a l’entrée de la caserne). Bon la progression est pas mal, l’idée de “fausses” images d’archive aussi.
Maintenant j’esperais beaucoup plus de remises en question, Soderberg ayant annoncé qu’il ne présenterait pas une image lisse du Che.
Dans cette mise en scene la seule vraie critique humaine que je peux faire au Che c’est son incapacité a assumer ses ordres et toujours rejeté le tort et la responsabilité sur ses adversaires… Alors que bon, je pense qu’il y aurait eu beaucoup plus a dénoncer.
Voila je m’arrete la et retourne bosser
Et beh, ça ne donne pas très envie de le voir, ce film. Pourtant, qu’est ce qu’on nous en rabat les oreilles en ce moment…