On continue dans la catégorie cinéma ! Le week-end a été propice aux visites de salles obscures (en même temps, c’est climatisé…). Dimanche après-midi, donc, je suis allée voir Le temps qu’il reste toute seule. J’aurais pu m’abstenir.
Le film retrace l’histoire du réalisateur, Elia Suleiman, et celle de ses parents, Arabes de Nazareth devenus Arabes israéliens (oui, ça existe, et non, c’est pas facile tous les jours). Le principe de montrer la proclamation de l’état hébreu et la construction du pays par l’oeil d’ “exilés de l’intérieur” (je reprends un terme propre à la Révolution, mais l’idée est un peu la même) était intéressant : on voit le père fabriquer des fusils tandis que la mère choisit l’exil, puis l’installation dans un petit appartement et les scènes de la vie quotidienne, l’esprit frondeur du jeune Elia…
Le film fonctionne avec un humour absurde : répétitions de scènes avec de légères variantes (la pêche de nuit, le sermon…), scènes oniriques (l’orage, le passage au-delà du mur de séparation), silence perpétuel du héros… C’est assez étrange et, il faut bien le dire, ennuyeux. Alors que la bande-annonce était très drôle, on finit par réaliser qu’on en a vu la plupart. Alors que le film dure 1h45, il ne se passe pas grand-chose, voire rien, pendant au moins une demi-heure.
De plus, le jeu du réalisateur qui se met en scène se résume à ceci :
Certes, dans la version originale, le film est sous-titré “chronique d’un absent-présent”, faisant de Suleiman le spectateur de sa propre vie et d’une société qu’il cherche à comprendre. Mais personnellement, j’ai trouvé le temps.
Tout n’est pas mauvais, loin de là. L’humour fonctionne dans certaines scènes, d’autres moments se veulent plus poétiques ou engagés, et ont le mérite de poser la question de la place des Arabes israéliens dans la société. Certains moments sont de véritables tranches de vie. Mais cela n’a pas suffi à remplir le temps de ce film.