Après plusieurs tentatives ratées – en particulier pour cause d’agapes nombreuses et longues ce week-end – je vais enfin vous parler du film Démineurs, que l’Anglais et moi sommes allés voir vendredi.
Bagdad, de nos jours. La Compagnie Bravo, groupe de soldats spécialisé dans le déminage, est envoyée sur une urgence. Durant toute la séquence d’introduction, le spectateur suit l’opération de désamorçage en temps réel. Les doutes, les hésitations, les problèmes ou le soulagement des soldats sont palpables, et l’on ressent exactement la même chose qu’eux.
On suit des “tranches de vie” au sein de la Compagnie, rythmées par le décompte jusqu’à la fin de la rotation, sorte d’arrêts sur image dans la vie quotidienne des soldats.
Le point fort de ce film, c’est son objectivité. Alors que dans toutes les oeuvres de ce genre, il est facile de discerner qui est le bon, qui est le méchant et qui est le traître, ici c’est parfaitement impossible. Loin de vouloir présenter des héros, la réalisatrice Kathryn Bigelow met en scène des êtres humains, avec leurs craintes et leurs fêlures. Abordant le réel problème de l’engagement américain en Irak, elle montre, sans pour autant prendre parti, l’importance du fossé qui sépare “libérateurs” et “insurgés”, l’incompréhension, la peur de l’autre, l’angoisse permanente… d’un côté comme de l’autre.