Enfin le retour de la chronique ciné ! Nous étions pleins d’espoir pourtant, et prêts à conquérir toutes les salles obscures… mais c’était sans compter la (très grosse) fatigue et le temps qui nous a poussés à rester calfeutrés à la maison. Hier soir, n’écoutant que notre courage (et profitant d’une accalmie), nous sommes donc allés voir le dernier film de Terry Gilliam.
Il y a mille ans, le Docteur Parnassus, alors moine, a fait un pari avec le Diable (Mr Nick). Il y a gagné l’immortalité et le pouvoir de faire voyager les gens dans leur propre imagination, prônant le pouvoir de cette dernière pour sauver les âmes, dans un éternel combat contre Mr Nick. Or au cours du XXème siècle, Parnassus est tombé amoureux et, pour prix de la mortalité et d’une nouvelle jeunesse, a promis l’âme de tout enfant qu’il engendrerait. Dans trois jours, sa fille Valentina aura 16 ans, et Mr Nick viendra réclamer son dû…
Terry Gilliam est certes un ancien Monty Python, mais pas uniquement. Ce film met en lumière son incroyable imagination, son sens de l’esthétique, la force qu’il communique aux images… Car, il faut bien l’avouer, j’ai beau ne pas connaître grand-chose des Monty Python et rien du tout de l’oeuvre solo de Gilliam, je suis tombée totalement sous le charme de ce film.
L’image est superbe, servie par des décors à la fois sublimes et décatis, des costumes fanés au charme incroyable (j’avais les yeux accrochés à tous les petits détails de broderie, de perles et de sequins…). L’histoire est en plein fantastique, au sens de “on ne sait plus trop où on est, s’il s’agit d’un rêve ou de la réalité”, tout en ayant un sens et un message parfaitement compréhensibles. Les effets spéciaux sont très réussis, l’ensemble donnant réellement l’impression de voyager dans un vieux théâtre ambulant qui a connu des heures plus glorieuses.
Il ne faut pas non plus oublier de saluer le remarquable casting. Certes, ce film est le dernier tourné par Heath Ledger, dont la disparition prématurée a conduit le réalisateur à user d’un subterfuge : chaque fois que le personnage entre dans l’imaginarium, son aspect se modifie, prenant tour à tour celui de Johnny Depp, Jude Law et Collin Farell. Tom Waits est également très bon dans le rôle du Diable, immuable et so british, cynique et manipulateur, de même que Christopher Plummer en Parnassus désabusé et affaibli.
Mais j’avoue que ma mention personnelle va à Lily Cole, dont le visage de poupée (et le physique mannequin, accessoirement) va à merveille au personnage mais aussi à l’ambiance du film tout entière. Une véritable révélation, à la fois visuelle et artistique.
Je suis complètement d’accord avec toi sur le fait que c’est un film magnifique, et qui malgré son thème manichéen ne l’est pas du tout.
Intéressant….et donnant envie d’aller le voir!
Le tjème me fait beaucoup penser à la littérature fantastique de la fin 19ème. On sent une parenté?
Vi
Vi ca a l’air sympa vu d’ici :o)
j’ai zaimé aussi
j’ai beaucoup aimé également, cela dis c’est du pur Gilliam. Esthétique foisonnante et décadente, impression de malaise mais-on-ne-sait-pas-pourquoi, lutte qui semble perdue d’avance (et en général l’est). Le côté “fin de règne” est un grande caractéristique de ses films (enfin ceux que j’ai vu). En tout cas celui-ci est une grande cuvée ^^.