Bleu, histoire d’une couleur

Oui, je sais, les jours se suivent et se ressemblent sur ce blog. Je vous aurais bien infligé ma dernière création d’ “histoire vivante”, malheureusement je n’ai pas tout à fait fini. Bref. En attendant, nous restons dans l’histoire avec un ouvrage très intéressant de Michel Pastoureau.

Michel Pastoureau, c’est un peu une star au pays des historiens. Spécialiste de l’histoire des mentalités et des représentations, il publie régulièrement des livres érudits et pourtant accessibles sur les symboles, les représentations – on citer entre autres son travail sur les blasons, sur les symboles de la France… La liste est longue et non exhaustive.
Depuis le temps que j’en entends parler – depuis le bac, soit… ô mon dieu ! une dizaine d’années – j’ai fini par lire ses travaux sur l’histoire du bleu, non seulement en tant que symbole, mais aussi en tant que matière, qu’il s’agisse de teinture ou de peinture, par exemple. L’histoire du bleu étant indissociable de celle des autres couleurs, Pastoureau passe en revue les autres couleurs les plus “communes”.

Ce qui est remarquable avec le bleu, c’est le retournement total dont il a été l’objet au sein des sociétés occidentales : s’il est aujourd’hui notre couleur préférée, il était fortement déprisé par les Grecs et les Romains, qui l’associait aux barbares, et est totalement absent de la liturgie chrétienne (la liturgie, pas la déco). Pour une femme,n avoir les yeux bleus était même signe de peu de vertu !
Remarquablement documenté, facile à lire, fourmillant de notes explicatives et d’anecdotes intéressantes, ce livre est vraiment à mettre entre toutes les mains. Car en interrogeant un sujet en apparence “futile”, Pastoureau remet en perspective notre perception du monde, tout au moins vu de l’Occident.
Et vous, quelle est votre couleur préférée ? Pour moi, il faut l’avouer, c’est… le bleu !

 

6 thoughts on “Bleu, histoire d’une couleur”

  1. Bleu comme…bleu

    Bleu aussi !

    (Les Romains n’avaient même pas de mot pour le décrire, à part pour une couleur bleue-verte).

  2. En effet ! Et c’est toujours le cas au Japon, où le mot “midori” n’a été introduit que très récemment pour faire la distinction bleu/vert. Certaines personnes âgées utilisent d’ailleurs toujours le même terme “aoi” pour dire bleu ou vert.

  3. du même auteur, mais en plus succint, il y a aussi “le petit livre des couleurs”… si le bleu vous a mis en appétit ! 😉

  4. Je veux bien récupérer les références du livre car, original, c’est aussi ma couleur préférée.

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