Après trois semaines de silence, je suis enfin de retour, quelle joie ! Mais que voulez-vous, entre les vacances, et la venue à Paris de B., ami très proche que je n’avais pas vu depuis plus de cinq ans, mon coeur n’a pas balancé longtemps, et j’ai été ravie de faire quelques infidélités à ce blog. En tout cas, en attendant une éventuelle mise à jour sur les différentes vieilles pierres visitées pendant deux semaines au fin fond de la France, je vous livre mes impressions sur une exposition en cours au Centre Pompidou.
Mercredi 14 juillet. B. et moi sommes déterminés à visiter le Musée des Arts Décoratifs, mais suite aux orages violents de la fin de matinée, celui-ci est fermé pour raisons de sécurité. Du coup, nous nous dirigeons vers Beaubourg, bondé, et après de longues minutes d’attente, plongeons vers l’exposition Dreamlands. L’idée est, à partir du Dreamland construit au début du XXème siècle à Coney Island, et dont le but était de présenter un panorama de l’architecture et des paysages du monde entier, de faire une incursion dans cet univers très particulier de l’utopie urbaine contemporaine.
C’était une très belle exposition, mêlant agréablement de nombreux supports : diapositives, maquettes, collages, photos (dont beaucoup de clichés de Martin Parr), montages vidéo, et même une application3D conçue pour SecondLife. La réflexion se porte sur la manière d’envisager la ville non plus comme un mal nécessaire, ou le théâtre d’embellissements officiels, mais comme un lieu d’échange et de culture, d’art de masse et de réflexion. On retrouve ainsi les créations de Dali pour le Forum d’art contemporain de New York en 1939, ou des projets regroupant architectes, peintres, sculpteurs autour de projets de Luna Park ou de ville de divertissement.
Au coeur de ces villes conçues pour le divertissement, on retrouve Las Vegas, érigée en projet artistique à part entière par certains au cours des années 1960-1970, et son fameux Strip, l’artère principale bordée de néons. Les nombreux clichés présentés insistent sur le côté à la fois faux et onirique des lieux, et établissent un lien avec Dubaï, également surgie du désert pour devenir une sorte de fantasme urbain.
Quoiqu’il en soit, c’était vraiment une exposition très intéressante, à la fois colorée, drôle et sérieuse, sur un thème qui paraît couler de source pour nous autres citadins.