13 jours au Japon : Nikkô

Aujourd’hui, nous allons affronter Nikkô, le site culturel peut-être le plus controversé au Japon. J’entends par là que le style est plus du “rococo chinois” (dixit mon professeur d’histoire du Japon à l’Inalco), mais que les Japonais s’y déplacent en masse et qu’un proverbe local dit “tu ne connais pas Nikkô, tu ne connais pas le beau”.

Nikkô est un ensemble architectural religieux, dont les premières traces remonteraient au VIIIème siècle. Au XVIIème siècle, le Japon change de régime, et est désormais gouverné de fait par des shôgun, ou chefs de guerre, appartenant à la famille Tokugawa. Le fondateur de la lignée, Tokugawa Ieyasu, est enterré ici et révéré comme kami (divinité protectrice). Afin de se démarquer du style architectural et ornemental impérial, le choix a été fait de se revendiquer d’un style chinois (ou sinisant), ce qui donne parfois un peu mal aux yeux.

Au programme ; dorures, peintures vives, divinités bouddhiques, statues monumentales en bois laqué ou coloré… L’oeil a un peu de mal à s’adapter, il faut le reconnaître. On trouve aussi un cheval vivant (ne me demandez pas pourquoi, je n’arrive pas à m’en souvenir) et de très beaux bas-reliefs en bois sculpté, représentant des animaux (avec plus ou moins d’acuité : les éléphants ne sont pas très ressemblants, ou alors le Japon abrite un chaînon manquant dans la chaîne de l’évolution).

Mais la journée fut surtout pour nous l’occasion d’admirer nos premières momiji, les feuilles d’érable rouges, considérées dans l’imaginaire (et la littérature) japonais comme des fleurs à part entière. Comme la saison s’étale sur le mois de novembre, ne désespérons pas d’en voir de nouvelles à Kyôto !

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