Le week-end dernier, Ioionette convolait en justes noces dans sa Bretagne natale. L’Anglais étant témoin du marié, nous avions décidé d’arriver en avance pour donner un coup de main. Voici donc le résumé de ces folles journées.
Jeudi
Il fait 28° à Paris et presque autant en Bretagne. On a prévu de partir en début de soirée pour faire un arrêt stratégique à Orléans (chez mes beaux-parents) et changer de voiture (genre emprunter celle qui a la clim).
19h45 : l’Anglais rentre enfin du bureau après avoir été retenu par une réunion au moment de franchir la porte. Pour un départ vers 19h30-20h c’est mal barré.
23h30 : après avoir dîné, bouclé les valises (monsieur devait choisir chemises et cravates), chargé tout le bazar et la Crevette, nous sommes à Orléans.
Vendredi
L’avantage d’avoir un bébé, c’est que vous n’avez plus jamais besoin de réveil. Nous parvenons donc à respecter notre planning et à décoller rapidement. Arrivés en Bretagne sous un soleil radieux en début d’après-midi, nous mettons tout de suite la main à la pâte, en dressant la table (à l’origine, il était question de faire la déco, inspirée des faire-part, mais compte tenu de nos aptitudes manuelles extrêmement développées, nous avons préféré choisir quelque chose à notre portée).
En fin d’après-midi, la Crevette, sans doute sous l’effet d’un combo-de-la-mort chaleur + voiture + fatigue + changement d’air, me repeint au vomi de lait. Comme le ridicule ne tue pas et que j’ai de toute façon déjà perdu ma dignité, j’éclate de rire (en revanche, paparano nous emmène fissa à la pharmacie vérifier que tout va bien – je vous rassure, c’est le cas).
En sa qualité de témoin, l’Anglais doit ensuite accompagner les futurs mariés au lieu de la cérémonie pour… répéter. Il rentre à 23h30 avec des sandwiches préparés par la mère de Ioionette pour nous éviter de mourir de faim.
Samedi
Depuis cette nuit… il pleut. Par intermittence, certes, mais quand même. Et la température a chuté d’une dizaine de degrés. Hmm. Le leitmotiv du jour : “Non, il ne pleut pas !”
Je passe la matinée avec la Crevette à me faire coiffer en compagnie de… la mariée, ses témoins, sa belle-soeur et sa belle-mère pendant que les hommes font des allers-retours pour finir les préparatifs. Là, tout de suite, le prétexte “mise en beauté” a du bon.
La mariée est ravissante : j’avoue que quand Ioionette m’avait parlé d’une robe avec un bustier en guipure, je m’étais un peu interrogée (la guipure, ça peut très vite être moche selon moi), mais en fait j’avais tort. Le bustier est très élégant, dénudant en grande partie le dos et laissant apercevoir le tatouage de la demoiselle. Quant au jupon… C’est une splendide superposition de volants dans différentes nuances de blanc et de beige et en différents tissus. J’ai adoré l’ajout de lin brut entre les différentes soies, c’était un très joli détail et une façon originale d’évoquer la région.
En début d’après-midi, départ pour la cérémonie civile. Inutile d’entrer dans le détail, on est tous logés à la même enseigne sur ce coup-là : dix minutes plus tard, ils sont mariés au nom de la loi.
On fait quelques photos, on s’abrite du vent comme on peut, puis départ pour la Vallée de Diane, où doit se tenir la cérémonie symbolique en plein air. Sauf que… On a beau utiliser la méthode Coué, quand ça veut pas, ça veut pas :
Passée l’énorme averse – au cours de laquelle la Crevette n’a bien entendu pas manqué de réclamer son biberon là-maintenant-tout-de-suite – place à la cérémonie ! Les mariés se sont mis en scène, présentant sans un mot mais avec de la musique et des saynètes leurs passions personnelles ou communes: l’art, le chant, le jeu de rôle, la danse… Tout cela était traité avec une bonne dose d’humour et d’auto-dérision, jamais pompeusement.
A titre personnel, j’avoue avoir été plus touchée par la cérémonie civile (j’ai failli verser une petite larme, dis donc) : soit c’est mon côté laïque et républicain, soit c’est le fait de devoir gérer la Crevette, son biberon, l’écharpe de portage, le ciré et le parapluie pendant que les mariés échangeaient leurs voeux.
C’est l’heure du vin d’honneur… et la météo, qui a bien voulu accorder un répit aux mariés pendant la cérémonie, se venge éhontément. Les photos sont prises avec la famille (les mariés ont beaucoup de famille), les témoins, les amis… Les chaussures de madame n’en ont pas réchappé : de blanches, elles sont devenues noires. Le bas de la robe non plus d’ailleurs ; heureusement que celui-ci est amovible !
La mission de l’Anglais – qui n’a pas de discours à prononcer – touche presque à sa fin : il rejoint la mariée sur scène, ainsi que deux autres amis musiciens, car tous sont membres du groupe Io. Je n’aurai malheureusement pas le plaisir de les entendre (ils ne font plus trop de concerts depuis que l’Anglais s’est cassé le bras puis que le guitariste a été muté en province) car je dois me préparer… pour la chorégraphie Bollywood.
Petit flashback : deux semaines avant le mariage, avaient lieu les enterrements de vie de garçon et de vie de jeune fille. Les filles ont, entre autres, pris un cours de danse Bollywood (dont je suis sortie rouge comme une pivoine – moi et le sport…), avec pour mission de reproduire la chorégraphie le soir du mariage. Bien entendu, j’avais oublié mes leggins, on a répété la choré en catastrophe dans le vestiaire, mais heureusement le public était acquis à notre cause (et j’étais tout au fond).
La soirée a été émaillée d’animations préparées par les mariés mais aussi (et surtout !) par leurs familles et amis : des chansons, le traditionnel powerpoint de vieilles photos… Mention spéciale aux cousins de Madame qui sont montés sur scène à cinquante pour réaliser une chorégraphie sur une musique électro, et à ceux de Monsieur qui ont réalisé une vidéo mettant en scène le marié avec moult références à Kaamelott, le Seigneur des Anneaux, les dessins animés de notre enfance… C’était très drôle.
Je tombe de sommeil, il est 1h du matin passée (oui, je suis petite joueuse, mais la Crevette m’a tenue éveillée une partie de la nuit et a décidé qu’elle avait faim à 6h ce matin) et c’est enfin le moment d’ouvrir le bal. Passionnés de danse folk, les mariés ont demandé à trois de leurs amis, membres du groupe Prends garde aux loups, que Florine a très bien décrit, d’animer la première partie. Depuis le temps que je les entends ici ou là, j’étais ravie d’avoir l’occasion d’assister à tout un concert. Las ! La fatigue aura raison de moi et je rendrai les armes aux alentours de la quatrième chanson.
Les mariés ouvrent le sur une scottish très bien exécutée (beaucoup plus classe que celle de notre mariage, reconnaissons-le), puis enchaînent avec une valse où chacun de leurs amis (sachant danser) vient danser avec eux. Et ensuite… je ne sais pas trop, je suis allée dormir !
Dimanche
Pas d’obligation aujourd’hui, seulement le “retour”, c’est-à-dire la journée galette-saucisse avec les invités restés sur place à partir du déjeuner. Du coup, nous décidons ce matin de faire un petit tour jusqu’au Cap Fréhel qui se trouve non loin. Le site est classé, à juste titre: sur une falaise déchiquetée, couverte de genêts et de bruyère qui forment un tapis multicolore, on domine la côte d’émeraude (la bien nommée). L’aspect du lieu est sauvage, renforcé par le ciel bas et gris et par les rafales de vent.
Malheureusement, ayant oublié l’écharpe de portage de la Crevette, nous ne restons pas très longtemps parce que, mine de rien, 6 kilos à bout de bras sur un terrain escarpé, ce n’est pas très sage…
Le reste de la journée s’écoule tranquillement : une longue pause déjeuner à paresser au soleil (car oui, le soleil a fini par faire son apparition) au son des instruments folk, une sieste complètement avortée devant l’étape anglaise du Tour de France (merci la Crevette), une séance photo sur la plage…
Lundi
Ce matin, il fait toujours beau (la météo est ironique, en Bretagne). Après avoir plié bagage et salué les mariés, direction Lamballe, pour déjeuner chez Isa. Jolie surprise en arrivant : mon cadeau d’anniversaire ! Isa s’excuse du retard, mais j’adore les cadeaux alors c’est pas grave (oui je suis très facilement corruptible). La pochette ornée d’un motif porte-bonheur (on appellera ça un o-mamori irlandais, tiens) contient du délicieux thé aromatisé au macaron violette.
Nous sommes tranquillement en train de déjeuner au resto quand je reçois un appel : c’est l’hôtel, qui nous apprend que nous avons oublié un iPad dans la chambre (c’est ballot). Nos effectuons donc un dernier aller-retour sous de nouvelles trombes d’eau (ai-je déjà mentionné l’ironie du climat breton ?).
Retour sans encombre à la maison dans la soirée. Je suis complètement crevée : c’est vraiment plus de mon âge ces conneries !
Bon, maintenant que tu t’es remise de tes émotions, c’est quand que tu reviens ? ^^
Waouw, joli mariage (pourtant, j’y suis relativement peu sensible)
Isa : quand on aura le permis ? Non, pas frapper !
Shermane : oui c’était une très jolie cérémonie et on a passé un super week-end.
La nounou de Marion: Tata, vous remercie pour les textes et les photos du mariage. Je n’avais pas encore chargé les photos, prises avec mon appareil, dans l’ordi et je suis contente de pouvoir faire voir dès mercredi votre reportage à 2 de mes enfants qui connaissent bien Marion et Lucie. Ce fut un beau mariage bien préparé et joyeux.
Je suis ravie que cela vous ait plu ! C’était effectivement une belle journée en dépit de la météo, et les mariés avaient l’air très heureux.
Très sympa cet article ! Tu n’as pas osé la vidéo Bollywood, finalement ?
Je n’ai même pas osé la regarder, pour te dire… (call me self-conscious!)