Cendrillon

CendrillonLe père d’Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère et les filles de celle-ci, Anastasie et Javotte. Mais lorsque le père d’Ella meurt à son tour, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres…


Je le disais il y a quelques semaines, j’adore les contes de fées depuis toujours. Lorsque ce film est sorti au cinéma, j’ai regretté de ne pas avoir le temps ni l’énergie d’aller le voir. Aussi est-ce avec joie que j’ai découvert qu’il était disponible sur le système de divertissement en vol lors de mon trajet Paris-New York.
On m’avait dit que les costumes étaient très beaux et, effectivement, ils le sont. J’ai beaucoup apprécié l’idée d’habiller les “bons” héros en tenue 19ème et de laisser la méchante belle-mère et les belles-soeurs en tenues de la première moitié du 20ème siècle. Cate Blanchett est magnifique dans ses robes 1930-50 alors que ses filles sont parfaitement ridicules dans leurs vêtements rigoureusement assortis, ce qui est sans nul doute le but. En revanche, j’aimerais qu’on m’explique comment Lily James fait pour avoir une taille aussi fine… La rumeur disait que celle-ci avait été numériquement rétrécie, et j’aurais tendance à le croire !

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Néanmoins… c’est à peu près l’unique qualité du film à mes yeux. On suit les mésaventures de Cendrillon à un rythme régulier, jusqu’à la fameuse rencontre avec le prince. Et force est de constater qu’en fait, il ne se passe rien. Le prince – Richard Madden, alias Robb Stark – contemple de ses (très beaux) yeux bleus le vide intersidéral du scénario. Lily James sourit toujours ou presque. Les héros échangent à peine quelques banalités mais tombent éperdument amoureux l’un de l’autre sans qu’on en connaisse exactement les raisons – au moins dans A tout jamais, la version de Cendrillon avec Drew Barrymore (dont je suis très fan), l’héroïne faisait la morale au prince et ne s’en laissait pas conter.

Mais ce qui m’a le plus dérangée, c’est la passivité de Cendrillon. Certes le personnage n’est pas le plus intéressant des contes de fée, mais elle persiste à s’humilier et à répéter comme un leitmotiv la recommandation de sa mère mourante “Sois courageuse et gentille” dès qu’une avanie lui tombe sur la tête. Moi, j’aurais plutôt envie de lui foutre des baffes. Elle est incapable de se prendre en main et attend qu’on vienne la sortir du guêpier. Même lorsqu’il est question d’essayer la pantoufle, elle ne bouge pas du grenier où on l’a confinée, se contentant de pleurer son amour (presque) perdu et d’être sauvée par le prince en personne.
Le seul moment où l’intrigue s’éloigne un tout petit peu du dessin animé et où Ella semble manifester un semblant de personnalité est gâché moins de 10 minutes plus tard lorsqu’elle annonce royalement à sa belle-mère : “Je vous pardonne”. Aurait-il été si compliqué d’insuffler davantage de modernité à ce personnage ?
Au final, vous vous en doutez, j’ai été très déçue. Surtout, je suis un peu inquiète car c’est typiquement le genre de film que j’irai volontiers voir avec la Crevette quand elle sera plus grande, et je n’aime pas du tout l’image de la femme qu’il véhicule : soit elle se soumet docilement et sera sauvée par l’ “amour”, soit elle se révolte, tente de se frayer sa propre route et devient la méchante, la sorcière. Si le conte d’origine n’était pas forcément très subtil, cette version est franchement rétrograde.

2 thoughts on “Cendrillon”

  1. Je craignais un désastre et c’est pourquoi je l’ai pas vu. Ta critique me conforte dans mon choix premier.
    Par contre, j’avoue ma faiblesse pour A tout jamais, qui me fait beaucoup rire 😉

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