J’ai fini hier soir cet étonnant roman de Marlen Haushofer dont tout le monde parle sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois. Si j’avais débuté la lecture avant le début de la quarantaine, force est de constater qu’elle prend une résonance toute particulière, et c’est sans doute la situation actuelle qui a considérablement ralenti ma progression.
Cette histoire de résilience, de confrontation à la nature et de renoncement à la loi des hommes m’a par moments mise mal à l’aise, peut-être parce qu’elle touchait un peu trop juste. L’apprentissage de la peur et de la solitude a quelque chose de glaçant, surtout quand, comme moi, on se projette à fond dans ce qu’on lit.
De façon étonnante, l’héroïne m’a constamment rappelé une amie, même si je ne saurais dire précisément pourquoi – en tout cas, je lui ai donné ses traits chaque fois que je me la représentais.
Mais le mur invisible au sens plus large, c’est cette distance plus que respectueuse que nous avons observée le temps de prendre des nouvelles des voisins – tout en empêchant le Paprika de le rejoindre. C’est cette habitude prise de parler avec les gens par écran interposé. C’est cette culpabilité à mettre le pied hors de chez soi en se demandant systématiquement si c’est absolument nécessaire (non, techniquement, pas forcément, mais pour la santé mentale, un peu quand même). C’est ce repli sur nous-mêmes quasi physique – voilà trois jours que j’ai l’impression d’avoir un nœud au plexus solaire.
Quelqu’un a une bonne romance à me conseiller pour enchaîner ?
Est-ce que tu as déjà lu “Un ariage de convenance” de Georgette Heyer ? Sinon, ce n’est pas de la romance, mais tu as lu du Edith Wharton ? Je suis dedans et j’adore !