Encore une sortie, et culturelle, en plus ! Je pense qu’il va neiger…
Hier, je suis donc allée visiter l’exposition “Déboutonner la mode” au musée des Arts Décoratifs car, même si je n’étais pas plus intéressée que cela, une amie me l’avait recommandée pour mes recherches romanesques.
L’exposition part de la collection de boutons de Loïc Allio, acquise récemment par le musée. Après une rapide introduction sur les matières employées pour la fabrication du bouton – allant du bois au plastique en passant par la paille, la passementerie, le verre, les métaux… – on suit un parcours chronologique débutant vers 1750.
D’ornement exclusivement réservé aux hommes, on en suit l’évolution et la façon dont l’anglomanie permet aux femmes de s’approprier l’accessoire (grâce par exemple à la robe redingote).
L’exposition présente les différents corps de métiers impliqués dans la fabrication du bouton – où l’on s’aperçoit qu’en fonction de la matière, ce n’étaient pas les mêmes artisans – les modes – “à la Buffon”, ornés de rébus, à l’antique – et même les implications politiques (pendant la Révolution). Ensuite, on voit comment le bouton remplace peu à peu le laçage, notamment dans l’habillement féminin, devenant symbole de maîtrise du corps et du vêtement.
Dans la seconde partie de l’exposition, consacrée au XXème siècle, le classement chronologique, s’il est toujours présent, cède peu à peu la place aux grands noms de la couture, notamment française. On se concentre peu à peu sur le rapport de Balenciaga, Courrèges, Saint-Laurent et consorts à cet ornement. La façon dont ils en ont usé, leurs rapports avec leurs fournisseurs, l’influence toujours croissante des artistes…
Au final, j’ai trouvé cette exposition pas inintéressante mais assez brouillonne. Les cartels étaient parfois très succincts (“boutons” – ah merci, j’aurais pas cru), souvent très éloignés des objets présentés (il fallait faire plusieurs allers-retours pour mettre en rapport l’objet et son explication, au point que j’ai parfois lâché l’affaire), la numérotation ne correspondait pas toujours. En outre, comme ce sont des objets de dimensions modestes, les visiteurs se pressent tous aux mêmes endroits et l’oeil finit par se fatiguer. Je n’ai également pas trop accroché au parti pris de ne plus présenter que des créateurs contemporains à la fin, comme s’il fallait se ménager les maisons de couture.
Enfin – mais là ça n’a rien à voir – j’ai trouvé le public particulièrement malappris : des gens dont le téléphone a sonné plusieurs fois (et qui ont tenu leur conversation de sorte que tout le monde suivait), d’autres qui parlaient très fort ou prenaient des photos avec le “flash” de l’iPhone… Bof.
C’était donc un bilan en demi-teinte pour moi. Je me demande s’il n’aurait pas été plus pertinent de scinder l’exposition en deux : une pour la mode ancienne, une pour les créateurs contemporains ?
Déboutonner la mode, jusqu’au 19 juillet 2015, Musée des Arts Décoratifs (11€)