Vacance

Non, je n’ai pas fait de faute d’orthographe. Après l’espèce de surcharge mentale de ces derniers mois, qui s’est notamment concrétisée par l’arrêt de mon roman, j’éprouve le besoin, la nécessité de faire le vide dans ma tête. Prendre des vacances de moi-même. Voilà qui ne sera pas aisé.

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J’ai une vie intérieure très – trop ? – riche. Il se passe toujours quelque chose, il y a toujours un bruit de fond (de la musique, des pensées plus ou moins parasites, voire une sorte de voix off qui raconte ce que je suis en train de vivre). Il est d’ailleurs fréquent que je me raconte des histoires pour m’endormir (c’est souvent ainsi que naissent les scènes de mes romans).
Mais parfois, je pense à un milliard de choses en même temps. Je fais ma liste de courses tout en traduisant un texte tandis que mon cerveau me chante un truc plus ou moins débile et qu’une scène impromptue apparaît dans un autre coin de ma tête. Franchement, c’est épuisant. Et à force de vivre dans cet état de surchauffe quasi permanent depuis des mois, je suis arrivée à la conclusion qu’il fallait que ça s’arrête.

Je pars demain pour une grosse huitaine au Canada. Je vais voir mon père, retourner aux chutes du Niagara, assister à un match de baseball… et surtout, surtout, je ne vais pas prendre mon ordinateur. Je garde mon téléphone, bien entendu, ne serait-ce que pour bombarder l’Anglais de messages, mais je doute d’avoir le temps (ou l’énergie) de faire autre chose.
Qui sait, ce lavage de cerveau me permettra peut-être de repartir du bon pied ?

15 jours

C’est ce qu’il aura fallu pour que je perde tout le bienfait de nos géniales trois semaines de vacances. Une vraie arnaque, si vous voulez mon avis. Le souci, c’est que la tendance n’est pas près de s’inverser.

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Depuis que nous sommes rentrés, j’ai l’impression de ressembler au lapin d’Alice : je cours toujours quelque part, au sens propre ou figuré. La Crevette va enfin chez la nounou mais, jusqu’à mercredi, seulement le matin, et les quelques heures dont je dispose filent à toute allure. Garder un semblant d’ordre dans l’appartement s’apparente aux douze travaux d’Hercule (ou à remplir le tonneau des Danaïdes, j’ai pas encore choisi) : dès qu’on range un truc, deux autres apparaissent. A croire qu’aucune surface ne peut rester vierge de bordel (il n’y a qu’à voir mon bureau…).
Je me bats avec toutes les administrations possibles et imaginables : CAF, Ursaaf, Agessa… pour différents papiers / justificatifs / règlements à fournir (vous avez déjà essayé de joindre quelqu’un à la CAF ? Ca demande d’être particulièrement retors…).

Niveau boulot, ce n’est guère plus brillant : il me reste exactement trois mois pour boucler ma nouvelle trad (il y près de 600 pages, j’en ai éclusé 50, à moi les week-ends de novembre travaillés), et j’ai tellement de retard dans mon prochain roman que ça ressemble plutôt à une grève reconductible (ou alors je suis en avance sur le suivant, au choix…). Comme si ça ne suffisait pas, j’ai été prise d’une idée brillante en juin dernier qui devrait m’en rajouter une couche (j’aime les défis) et je n’ai pas la moindre idée de la façon dont je vais pouvoir gérer tout ça. Ah oui, et je suis toujours salariée à temps partiel deux jours par semaine.

Enfin, des nouvelles pas très réjouissantes (rien de grave, hein, mais disons qu’on attendait mieux) sur la santé de la Crevette m’ont mis un gros coup au moral vendredi. Cela m’a même rendue démesurément triste, et je me demande si je ne suis pas en train de me cuisiner un petit burn out dans mon coin.

Mais je retourne voir mon psy cet après-midi : décharger tout ça devrait me faire du bien. Enfin, j’espère.