Une question d’instinct

Instinct

Quand j’étais ado, je m’étais forgé une espèce de règle : “la première impression est toujours la bonne”. A l’origine, je l’appliquais à mon travail (si je sens bien un contrôle ça devrait aller), sauf que ça ne marchait pas vraiment : que j’aie un bon pressentiment ne changeait rien au fait que j’étais nulle en maths et que je me tapais des sales notes, par exemple.

En revanche, en matière de gens, c’était différent. Bizarrement, j’ai toujours ressenti un petit quelque chose, une sorte d’intuition qui me soufflait que ça se passerait bien (ou mal !) avec telle ou telle personne.
Là où ça devient carrément drôle, c’est pour les histoires de cœur. De façon systématique, mon instinct savait ou pas si la relation que j’envisageais allait se révéler fructueuse. Ainsi, il m’est arrivé de faire machine arrière toute – parfois, sans doute, à la grande surprise du jeune homme qui devait être un peu déboussolé – sans raison apparente, juste parce que quelque chose me semblait clocher. Des mois voire des années plus tard, j’ai eu la confirmation que j’avais eu raison.
A l’inverse, il m’est arrivé de fantasmer sur quelqu’un en sachant très bien que, dans la réalité, une relation avec la personne sur laquelle j’avais jeté mon dévolu se révélerait désastreuse.

Bien entendu, cela ne veut pas dire que j’ai toujours écouté cet instinct. J’ai souvent ignoré cette petite voix discordante – pour me rendre compte, parfois bien après, qu’elle était présente dès le départ. J’ai infligé et me suis infligé de la peine inutile, et j’ai probablement adopté un comportement (en apparence) cruel.
Si j’en parle à présent, c’est que différents événements et discussions qui ont eu lieu ces derniers temps m’ont poussée à me tourner vers cette espèce de “conscience intérieure”, le fameux gut feeling des Anglo-Saxons et, en particulier, à l’écouter. On va dire que c’est une expérience un peu nouvelle pour moi. Parce qu’au bout du compte, l’idée derrière cet instinct, c’est qu’il faut se faire confiance.