A Athènes, Thésée s’apprête à célébrer ses noces avec Hippolyte, la reine des Amazones. Dans la forêt avoisinante, Obéron, roi des elfes, se dispute avec Titania, sa femme, au sujet de leurs nombreuses conquêtes passées et présentes. Ajoutons deux couples d’amoureux contrariés – Hermia, qui est amoureuse de Lysandre mais promise à Démétrius, lequel est aimé d’Héléna – et des artisans partis répéter une tragédie pour les noces de leur duc, avec le truculent Bottom. Tout ce petit monde finit par se retrouver dans la forêt, où les sortilèges d’Obéron, aidé par le lutin Puck, vont semer la confusion au cours d’une nuit dont personne ne saura vraiment si elle est un rêve, un jeu ou un fantasme. Un songe ?
C’était remarquable. Outre la pièce – que je n’ai lue qu’une seule fois il y a une bonne quinzaine d’années – qui est extrêmement drôle, les acteurs étaient talentueux et se donnaient à fond. J’ai adoré la mise en scène, qui intégrait certains personnages dans la salle (et qui m’a permis de faire la bise à Michel Vuillermoz, moment d’émotion), et dépoussiérait franchement le côté quelque peu pompeux qu’on aurait pu redouter, d’autant que la nature même du théâtre élisabéthain se prête mieux, je trouve, à l’inventivité que notre théâtre classique. En outre, la traduction a été modernisée juste ce qu’il faut pour rendre le propos encore plus pertinent.
Nous avons été conquis : je n’avais pas ri comme ça, et a fortiori au théâtre, depuis Aucassin et Nicolette en novembre dernier. A la fin, j’en avais les larmes aux yeux et j’avais du mal à respirer. Mention spéciale aux acteurs qui interprètent Puck et Obéron, qui font preuve d’un talent comique et d’une endurance à toute épreuve.
Si vous en avez la chance de dénicher des places, courez-y. La pièce est à l’affiche jusqu’au 25 mai.
Le songe d’une nuit d’été, Comédie-Française, salle Richelieu