Schönbrunn, sur les traces de Sissi et Marie-Thérèse

Note : comme pour la visite du Belvédère, il est interdit de prendre des photos à l’intérieur des bâtiments. J’ai donc dû utiliser les (rares) photos disponibles sur le site du château pour illustrer mon propos.


Dimanche, pour finir en beauté – et parce que c’était à un jet de pierre de l’hôtel – l’Anglais et moi sommes allés visiter le célèbre château de Schönbrunn. Si jamais vous ignoriez que Vienne était la ville de Sissi, là, il est impossible d’y échapper ! Mais commençons par le début…

La façade sur le parc, depuis les allées
La façade sur le parc, depuis les allées

Nous entrons par les jardins, ce qui est fort agréable : l’heure est relativement matinale, il n’y a pas trop de monde (essentiellement des Viennois venus faire leur jogging ou promener leurs enfants) et le temps est agréable. Le parc sort tout juste de l’hiver, la plupart des arbres sont encore nus, mais on distingue au loin la serre aux palmiers, ainsi que la Gloriette. La perspective n’est pas sans rappeler Versailles… et pour cause : c’est un élève de Le Nôtre qui a conçu et dessiné les jardins.

La serre aux palmiers, à la belle architecture 19ème (non, je ne suis pas ironique, pour une fois)
La serre aux palmiers, à la belle architecture 19ème (non, je ne suis pas ironique, pour une fois)

Après avoir admiré la façade, la perspective et la Gloriette (un pavillon situé en hauteur face au château, au milieu du parc), nous décidons de prendre nos billets. Le système est intelligent : vous choisissez le type de billet (Imperial Tour, Grand Tour, Classic Tour…) et la machine vous dit à quelle heure vous présenter à la porte. Pour être dans les temps, nous arrivons avec 5mn d’avance, et… c’est un peu le drame : le système fonctionne bien, sauf que juste derrière la queue pour les audioguides ralentit toute la file (visiblement, il n’y a qu’une ou deux personnes préposées). Nous avons mis une demi-heure à atteindre l’escalier montant aux appartements, soit le temps déjà passé à attendre dans les jardins de pouvoir rejoindre la porte. Hem.

La grande galerie aux plafonds ornés de fresques allégoriques à la gloire de Marie-Thérèse (Louis XIV n'a qu'à bien se tenir)
La grande galerie aux plafonds ornés de fresques allégoriques à la gloire de Marie-Thérèse (Louis XIV n’a qu’à bien se tenir)

Nous avons choisi le “Grand Tour”, soit les appartements impériaux de Sissi et François-Joseph, plus (et surtout !) ceux de Marie-Thérèse d’Autriche. Comme nous avons négligé les audioguides (je déteste les audioguides) et les dépliants, nous nous retrouvons comme deux idiots : il n’y a pour ainsi dire aucun cartel ! C’est une maladie, ou quoi ? Autant à Versailles ou Carnavalet, vous avez un petit chevalet qui détaille les meubles et oeuvres d’art exposés, autant là, presque rien hormis, parfois, une explication sur le rôle de la pièce. Bien. Bien, bien, bien. Heureusement qu’on connaît l’art occidental, quoi.

Le salon "Vieux laque" (en français dans le texte), absolument sublime
Le salon “Vieux laque” (en français dans le texte), absolument sublime

Alors, soyons francs, les appartements de Sissi et François-Joseph, c’est pas mal, mais sans plus. En revanche, les salles décorées par Marie-Thérèse sont remarquables (on aime ou on n’aime pas, bien sûr, mais quel travail) : le salon vieux laque, orné de laques chinois noirs à la mort du co-consort François, le “salon du million” intégralement doré (ça pique les yeux), le minuscule salon bleu orné de chinoiseries, la grande galerie et ses peintures allégoriques (expliquées !)… C’est assurément la partie du château qui vaut vraiment le coup. Seul bémol : c’est très petit et il y a beaucoup de monde, donc ça se bouscule et, forcément, les parois, portes et fenêtres sont protégées par des plaques de plexiglas pour éviter les dégâts. En fait, on se croirait à Versailles, mais avec beaucoup moins d’espace.

Le pavillon de la Gloriette (oui, je le mets ici, je n'ai vraiment pas pléthore de photos)
Le pavillon de la Gloriette (oui, je le mets ici, je n’ai vraiment pas pléthore de photos)

Après un passage obligé par la boutique à la gloire de Sissi (quelqu’un veut-il une boule à neige, l’intégrale des films, un napperon en macramé à la gloire de l’hystérique la plus célèbre au monde ?), nous ne sommes pas fâchés de sortir. Il nous reste un peu de temps, et je propose de faire le musée des carrosses, tout proche. J’ai déjà vu le musée des carrosses de Versailles, alors je m’attends à une quinzaine, peut-être un peu plus de véhicules de toutes les époques. Eh bien non.

Source
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Source
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Le musée présente la collection des Habsbourg, depuis le 18ème siècle jusqu’à l’abdication de la dynastie. Du coup, on a droit à un panorama très complet de ce mode de transport, des évolutions et améliorations de celui-ci (jusqu’à une automobile). On nous explique que les voitures impériales étaient toutes peintes de la même couleur, qu’elles avaient priorité sur toutes les autres voitures, qu’on pouvait connaître le rang de la personne à bord grâce aux liserés dorés… On peut admirer des voitures pour les enfants impériaux (dont celle du roi de Rome, fils de Napoléon Ier et de Marie-Louise, tirée par des moutons), les carrosses de couronnement et de mariage, héritages baroques de Marie-Thérèse, somptueux comme des meringues dorées, les voitures plus élégantes et légères du 19ème siècle, des traîneaux… Des livrées de postillons et quelques tenues de cour sont aussi exposées.

Cerise sur le gâteau : une courte exposition sur le Congrès de Vienne et la logistique du transport et de l’hébergement des souverains et de leurs suites à Vienne, ainsi que sur le défilé aux flambeaux en traîneaux organisé en janvier 1815. C’était à la fois intéressant et un pendant ludique à la grosse exposition vue au Belvédère.

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Après tout cela, il était temps de déjeuner, et nous nous sommes rendus au café Dommayer, non loin.