On m’avait prévenue. On m’avait dit “Tu vas voir, dès que tu auras fait le premier, très vite, tu en voudras un autre”. J’avais hoché la tête avec un sourire entendu en me disant qu’on aviserait quand on y serait et que, déjà, on allait voir ce que ça donnait pour celui-ci.
Bien évidemment, les gens avaient raison – c’est agaçant. Sitôt passée la douleur, en contemplant le premier sans me lasser, j’ai senti l’envie d’un second poindre le bout de son nez.
Si j’en parle aujourd’hui c’est parce que, la semaine dernière, l’Anglais s’est fait faire son quatrième tatouage, et qu’il a donc pris une certaine avance sur moi. J’ai très envie de m’en faire faire un (plusieurs !) autre(s), mais j’hésite beaucoup.
Non, pas à cause de l’aspect définitif de la chose – celui que j’ai a été mûrement réfléchi, et il en sera de même pour les autres. Pas à cause de la douleur – je me suis fait tatouer sur les côtes et je l’ai un peu senti passer mais, honnêtement, c’était pas insurmontable.
En revanche… Peut-être parce que j’ai un rapport particulier à mon corps, j’estime qu’il y a peu de surfaces “tatouables” chez moi. Etant une femme, mon corps va évoluer, sans doute pas en bien : outre les grossesses (oui, les, j’ai aussi prévu de refaire un ou deux nains), la vieillesse va faire s’affaisser deux-trois trucs (même que la chute a déjà commencé…). Du coup, je ne veux me faire encrer que sur le dos, les côtes et les avant-bras (éventuellement les pieds). Ouais, pas chiante, déjà.
Or le souci principal… c’est la reconstitution historique ! Qu’on aperçoive mes tatouages dans la vie de tous les jours ne me dérange pas, mais qu’on les distingue quand je suis en robe à crinoline ou lorsque je retrousse mes manches pour préparer à manger sur un campement, tout de suite, c’est moins raccord. C’est peut-être un faux prétexte, on m’arguera que je peux toujours les couvrir de maquillage professionnel, et je devrais tenter le coup, mais en même temps, je redoute toujours que ça se voie en transparence.
Du coup, j’attends encore. Peut-être que dans quelques années j’aurai abandonné ce loisir, ou alors l’envie aura été plus forte et je déciderai de passer outre. Pendant ce temps, je rêve à mes autres idées.
Et vous ?